Alors que la commission mixte paritaire sur le budget 2025 vient d’aboutir à un accord, le socialiste Rémi Féraud affirme que les négociations se poursuivent entre son parti et le gouvernement pour éviter la censure. L’exécutif devra faire des efforts « surtout en matière de dépenses », juge le sénateur.
Notre Dame : Jean-Louis Georgelin maintient le cap des 5 ans « à condition de ne pas se perdre en querelles inutiles »
Par Public Sénat
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Neuf mois après l’incendie de Notre Dame, dans le cadre du contrôle d’application de la loi du 29 juillet pour la conservation et la restauration de la cathédrale Notre-Dame, les sénateurs de la commission de la culture auditionnaient, ce mercredi, le général Jean-Louis Georgelin, président de l’établissement public en charge de cette mission.
« Il est encore trop tôt pour affirmer que la cathédrale est sauvée »
Mis en place le 1er décembre dernier, l’établissement public administratif sous tutelle du ministère de la Culture, commence à peine la maîtrise d’ouvrage des opérations de reconstruction.
« Il est encore trop tôt pour affirmer que la cathédrale est sauvée » indique son président en préambule. « Il reste encore quelques étapes particulièrement périlleuses » comme la mise en sécurité de l’échafaudage sinistré et son démontage. « C’est seulement à l’issue de ces opérations que l’inspection des voûtes pourra être réalisée. Elle permettra de déterminer l’état des mortiers qui assurent les joints entre les pierres. C’est la partie la plus préoccupante puisque nous ne savons pas comment ils ont résisté aux très hautes températures, à l’eau et aux différents phénomènes météorologiques depuis le 15 avril » a-t-il souligné.
« L’objectif est de faire fortement baisser les niveaux de plomb »
En ce qui concerne le calendrier, Jean-Louis Georgelin fixe le début du démontage de l’échafaudage à partir de mi-février. L’opération prendra au moins 4 mois. Après un diagnostic complet, « les travaux de restauration à proprement parler commenceront dans le courant de l’année 2020 » ajoute-il.
Le président de l’établissement public souhaite également que les travaux de nettoyage complet de la cathédrale et du chantier soient entrepris le plus rapidement possible. « L’objectif est de faire fortement baisser les niveaux de plomb ».
« On ne va pas réunir une commission pendant trois mois pour savoir s’il faut changer une pierre à la voûte »
Le général Jean-Louis Georgelin a maintenu le cap, fixé par Emmanuel Macron, d'une réouverture et restauration de Notre-Dame de Paris en cinq ans « même si ça ne veut pas dire que tout sera terminé ». « Si nous ne nous perdons pas en querelles inutiles à l’intérieur mais aussi à l’extérieur du chantier, nous pourrons la rouvrir au culte dans 5 ans » (…) « Faites confiance à ceux dont c’est le rôle de décider (…) Comment pouvez-vous imaginer qu’on laisse aux générations suivantes une cathédrale qui aura été restaurée de manière bâclée ? (…) Nous allons travailler pour des siècles (…) Mais en même temps on ne va pas réunir une commission pendant trois mois pour savoir s’il faut changer une pierre à la voûte ».
180 millions d’euros ont été encaissés
La souscription nationale mise en place par la loi a réuni pour le moment 335 000 donateurs. Sur les 900 millions de promesses de dons, 180 millions d’euros ont été encaissés.
Sujet oh combien sensible, la question de la reconstruction de la flèche (à l’identique ou non), fera l’objet, conformément à la loi votée cet été, d’une consultation publique dont la forme sera définie cette année. Devant les députés en novembre dernier, ce sujet avait conduit le général Georgelin à prononcer des mots peu amènes à l’encontre de l'architecte en chef de monuments historiques Philippe Villeneuve. Ce dernier favorable à une reconstruction à l’identique de la flèche avait été prié par Jean-Louis Gorgelin de « fermer sa gueule ».
« Les meilleures relations du monde » avec Philippe Villeneuve
La sénatrice RDSE, Françoise Laborde lui a d’ailleurs fait remarquer qu’il n’avait pas prononcé une seule fois son nom durant cette audition. « Monsieur, Villeneuve » a-t-il pris soin de souligner par la suite avec le sourire avec qui il assure « avoir les meilleures relations du monde avant et après ce à quoi vous faites allusion. Mais chacun son style. Lui aime bien mon style » précise-t-il.
Le choix d’Emmanuel Macron de nommer un militaire pour conduire le chantier de restauration de Notre-Dame, a interrogé plusieurs sénateurs. « Il voulait un catholique, quelqu'un qui ait exercé de hautes responsabilités dans l'État, et qui soit reconnu comme un homme d'autorité. Évidemment je n’allais pas dire non au Président ni poser quelques conditions que ce soit ». Une référence à un article du Canard enchaîné selon lequel il aurait réclamé un salaire de 14 000 euros par mois. « Je ne sais pas combien je vais gagner. Ce que je peux vous dire c’est que je serai dans le droit commun (de la rémunération) des présidents des établissements publics. Tout le reste n’est que malveillance. Est-ce que c’est clair ? » a-t-il appuyé.