NDDL : Gérard Larcher dénonce « une forme de camouflet pour la démocratie »

NDDL : Gérard Larcher dénonce « une forme de camouflet pour la démocratie »

Le président LR du Sénat voit dans l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes un « mépris pour le travail des élus locaux » et « une forme de recul de l’autorité de l’Etat ».
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Ouest-France organise pendant deux jours des assises nationales de la citoyenneté au nouveau centre des congrès du Couvent des Jacobins, à Rennes, en partenariat avec Public Sénat. Gérard Larcher a conclu vendredi matin la première table ronde portant sur la réduction du fossé entre la France des métropoles et la France dite périphérique.

Le président du Sénat a donné à cette occasion sa réaction à l’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, au nord de Nantes. « Il fallait sortir de ce dossier, qui était depuis 10 ans le poison des gouvernements successifs. Au moins, la décision est prise » a-t-il reconnu, « mais est-ce la bonne ? »

« Forme de recentralisation »

« Au moment où on parle de réforme constitutionnelle pour faire vivre mieux la démocratie, qu’on parle dans nos deux assemblées de démocratie représentative, participative, est bien c’est une forme de camouflet pour la démocratie. En effet, il y a eu une expression. Il est quand même assez rare qu’un référendum local suscite plus de 40% de participation. Et voila qu’on dit aux 54% qui ont fait un choix (en faveur de l’aéroport, ndlr), au fond vous vous êtes trompés » souligne Gérard Larcher.

« A un moment où il faut restaurer quelques points de repère pour l’autorité de justice et 179 décisions, il y a quand même une vraie interrogation » ajoute le président LR du Sénat, qui y voit « aussi un mépris pour le travail des élus locaux » et « une forme de recul de l’autorité de l’Etat ». Il s’étonne aussi qu’« on explique qu’au fond, il faut venir à Paris, et que de Paris, la métropole de Nantes pourra prendre son envol vers l’Europe et le monde ». Au final, il voit dans cette décision un signe d’une « forme de recentralisation ».

« Fracture périphérique »

Plus globalement, il souligne le problème de « la fracture périphérique ». « Il y a une France, qui n’est pas que rurale, qui se sent à côté de la mondialisation, des chances ». Exemple : « Vous allez entre Hirson et Laon, dans l’Aisne. Vous avez un symptôme : deux rideaux sur trois dans les centre-bourgs des petites villes sont fermés. (…) Comment voulez-vous qu’ils aient le sentiment d’appartenir à la même communauté nationale ? »

Lors des élections européennes de 2014, c’est dans l’Aisne que le FN avait atteint son plus gros score record, avec 40%. Lors de la présidentielle de 2017, Marine Le Pen est arrivée en tête au second tour dans seulement deux départements : le Pas-de-Calais et l’Aisne, où elle a totalisé 52,91% des voix.

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