Ce matin, la proposition de loi « visant à lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » a été adoptée par la commission des affaires économiques du Sénat. Elle prévoit des assouplissements sur les pesticides et le stockage de l’eau, et entend calmer les tensions entre les agriculteurs et l’Office français de la biodiversité.
Musique classique : « En banlieue ou dans les milieux ruraux les gens n’attendent que ça ! » pour la cheffe d’orchestre Zahia Ziouani
Par Public Sénat
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Elle a connu la musique classique à la maison. Son père venu de Kabylie, curieux de toutes les expressions musicales l’initie. Au milieu de la musique algérienne de son enfance, s’intercalent des morceaux de musique classique. Si c’est par la guitare que Zahia Ziouani va commencer son apprentissage musical elle va rapidement opter pour l’alto.
Une destinée de femme dans un monde d’hommes
Soliste dans un orchestre elle se retrouve naturellement face au chef d’orchestre et décide, par goût et tempérament, qu’elle dirigera un jour, elle aussi, une formation. Un parcours hors normes dans un monde masculin détaille-t-elle « Pendant très longtemps les femmes n’étaient pas du tout présentes -dans les orchestres- en Europe. Il y a trente ans les femmes et les musiciens d’origine étrangère étaient interdits dans certains orchestres. C’est vrai que ça montre que c’est un univers qui a besoin de progresser. Du coup, si dans les orchestres, on avait si peu de présence de femmes c’est difficile dans le poste qui incarne par excellence l’autorité la décision d’avoir des femmes. » poursuit-elle.
La même musique partout
Elle qui a grandi à Stains a décidé d’y rester et se bat pour que le « beau » soit accessible à tous. Si la Seine-Saint-Denis manque d’équipements sportifs, le département manque également de structures culturelles capables d’accueillir des orchestres symphoniques. « Il existe bien des salles de grandes tailles, mais pas suffisamment grandes pour qu’un orchestre symphonique joue. Je me bats pour que la banlieue ait droit à la musique de même dimension. Quand je dirige d’un côté du périphérique ou de l’autre, ça doit être la même musique dans les mêmes conditions d’exécution » lâche-t-elle avant de poursuivre.
« Aujourd’hui on ne peut pas continuer à injecter autant d’argent dans certains établissements qui n’ont pas de rayonnement au-delà des abonnés de ces établissements […] On a eu trop l’habitude dans certains établissements parisiens ou en région, de penser qu’il y avait qu’une seule façon de faire de la musique : c’est-à-dire de l’incarner à l’Opéra de Paris ou dans un orchestre en région. Aujourd’hui, si vous allez un peu plus loin, en banlieue ou dans les milieux ruraux les gens n’attendent que ça ! »
Une ouverture sur le monde, qui éviterait selon elle, le repli sur soi de certaines populations dans des quartiers qui ont besoin de croire que le beau est accessible à tous.