La candidate investie par LREM pour les municipales à Paris, Agnès Buzyn, a annoncé à l'AFP avoir décidé d'arrêter sa campagne lundi, considérant qu'elle ne peut "être que médecin" désormais, et appelle tous les colistiers et militants de son parti à "rester chez eux".
Cette annonce intervient alors que de plus en plus de voix s'élèvent pour demander le report du second tour des municipales prévu dimanche, en raison de la pandémie de coronavirus qui s'étend de manière "inquiétante" en France, selon les autorités sanitaires.
"Les conditions ne sont plus réunies pour continuer une campagne électorale. La priorité est à la lutte contre le Coronavirus", martèle auprès de l'AFP cette professeur en médecine.
"Elle arrête sa campagne, ça ne veut pas dire qu'elle retire sa candidature", s'était avancé plus tôt son directeur de campagne, Paul Midy, des propos rapidement nuancés par la candidate. "Dans les semaines qui viennent, je ne peux être que médecin", a insisté Mme Buzyn auprès de l'AFP, balayant la question des municipales.
Plus tôt, dans une lettre à ses colistiers et soutiens, l'ex-ministre de la Santé estimait que "compte tenu de l'aggravation rapide de la situation sanitaire et de la situation dans les hôpitaux, j'arrête la campagne du deuxième tour".
"Je demande à toutes mes équipes, les têtes de liste, les colistiers, les équipes de campagne, d'arrêter les actions de campagne et de suivre les recommandations du gouvernement et donc de rester chez eux", écrit Mme Buzyn.
"La seule priorité des Parisiennes et des Parisiens doit être la lutte contre l'épidémie de Coronavirus et la préservation de la santé de nos concitoyens", ajoute dans sa lettre la candidate.
Agnès Buzyn, entrée en campagne il y a un mois pour remplacer au pied levé Benjamin Griveaux, démissionnaire, n'a pas convaincu les Parisiens, dimanche: elle se classe en troisième position avec 17% environ des voix, derrière la LR Rachida Dati (environ 22%) et loin derrière la maire PS sortante et candidate à sa succession Anne Hidalgo (30%).
Face à une pandémie de coronavirus, qui alimente les rumeurs de confinement total de la France et de report du second tour des élections municipales, prévues dimanche, le président Emmanuel Macron prendra de nouveau la parole lundi à 20H00.
A Paris, aucune discussion n'a commencé encore entre les différentes équipes de campagne. "S'il y a annulation du second tour comme cela se profile, il est évident qu'il n'y a pas lieu de se précipiter sur la question de l'alliance", soulignait auprès de l'AFP un politique dans l'entourage de Cédric Villani, ex-LREM arrivé 5e dimanche.
Interrogée par l'AFP, l'équipe de campagne de la maire sortante Anne Hidalgo espérait que "les résultats du premier tour seraient maintenus". Selon Jean-Louis Missika, "un vote par correspondance est la solution" pour maintenir un second tour, dans des délais raisonnables, dans un contexte de pandémie.