Municipales: pour Marie-Caroline Le Pen, la politique on y revient “comme le vélo”

Municipales: pour Marie-Caroline Le Pen, la politique on y revient “comme le vélo”

Marie-Caroline Le Pen, revenue dans les années 2000 au FN (désormais RN) après avoir fait dissidence, fait son retour politique à Calais sur la...
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Par Anne RENAUT

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Marie-Caroline Le Pen, revenue dans les années 2000 au FN (désormais RN) après avoir fait dissidence, fait son retour politique à Calais sur la liste du RN aux municipales, avec le soutien mercredi de sa sœur et présidente du parti Marine Le Pen.

La politique, on y revient "comme le vélo", a expliqué en marge d'une conférence de presse l'aînée des trois filles Le Pen, qui figure à la 18e place de la liste menée par Marc de Fleurian, où est aussi candidat son mari Philippe Olivier, eurodéputé et conseiller spécial de Marine Le Pen, ajoutant n'avoir "jamais l'impression d’avoir quitté le terrain électoral".

La cheffe du RN, venue soutenir la liste de son parti à Calais, a souligné pour sa part que "la politique est un virus". "On a ou on n'a pas le virus. Mais si on l'a, on n'en guérit pas. Et un jour ou l'autre il se réactive", a-t-elle déclaré.

Pour Marie-Caroline Le Pen, 60 ans, le nom de sa soeur et de son père, ancien président du parti Jean-Marie Le Pen, exclu en 2015 pour ses propos polémiques sur la Shoah, reste un "atout".

Longtemps vue comme celle qui aurait pu succéder à son père Jean-Marie, Marie-Caroline Le Pen s'était engagée très jeune au Front national, devenu en 2018 Rassemblement national.

En 1997, elle a notamment été candidate aux législatives dans les Yvelines. Pendant cette campagne, Jean-Marie Le Pen avait défrayé la chronique en s'en prenant physiquement, devant les caméras de télévision, à la candidate socialiste Annette Peulvast-Bergeal, qui l'avait emporté au second tour.

La soeur aînée s'est ensuite brouillée en 1998 avec le clan familial en ralliant, avec son mari, le MNR (Mouvement national républicain) de Bruno Mégret, dont elle a démissionné en 2000.

Son père la renie alors en direct au 20 heures de TF1 en fustigeant les "femmes qui ont l'habitude de suivre leur mari ou leur amant plutôt que leur père".

- "Immigration de peuplement" -

Puis, lors de la campagne des législatives en 2007, elle accompagne Marine Le Pen sur des marchés du Pas-de-Calais. Et en 2011, Marine Le Pen déclare publiquement avoir "totalement pardonné" à sa soeur, qui a réintégré en 2016 le FN.

Marie-Caroline Le Pen s'est ensuite publiquement réconciliée avec son père, en juin 2018, à l'occasion du 90e anniversaire du patriarche, avec lequel sa soeur Marine reste politiquement en désaccord.

A Calais, où des centaines de migrants continuent de se presser dans l'espoir de rejoindre l'Angleterre, Marie-Caroline Le Pen dénonce le bilan de la maire LR sortante, Natacha Bouchart, donnée favorite aux municipales.

Elle met en garde les Calaisiens contre "l'immigration de transit" qui, selon elle, "peut se transformer en immigration de peuplement", des termes repris mot pour mot mercredi par sa soeur Marine Le Pen.

Le RN met en avant l'enjeu national de l'immigration, sur lequel les maires ont peu de compétences, dans la dernière ligne droite de sa campagne des municipales.

Marc de Fleuriant et Marie-Caroline Le Pen, le 23 février 2020 à Calais
Marc de Fleuriant et Marie-Caroline Le Pen, le 23 février 2020 à Calais
AFP

En dépit de sondages défavorables, le couple Olivier-Le Pen promet une "surprise" à ce scrutin, faisant valoir que Marine Le Pen était arrivée victorieuse dans la ville à la présidentielle de 2017 avec 57% des voix. Le RN y a aussi distancé le parti d'Emmanuel Macron aux européennes en 2019 avec 41,5% des voix, contre 12,4% pour LREM.

"Vous allez avoir une surprise à Calais ! Le RN va gagner", pronostique Philippe Olivier, qui s'était présenté aux législatives de 2017 dans le même département, où il était arrivé en tête au premier tour avec 24,4% des voix mais a été battu par le LR Pierre-Henri Dumont.

Le parachutage de M. de Fleurian a provoqué la dissidence de Rudy Vercucque, qui voulait l'investiture et a quitté le parti, mais sa candidature n'est créditée que de 1% des voix.

L'Ifop donne à la liste du RN 12% des voix face à Mme Bouchart, soutenue par LREM, qui pourrait l'emporter dès le premier tour avec 56% des voix. La liste de gauche menée par Virginie Quenez est créditée de 25%.

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