Valérie Pécresse, présidente (Libres!, ex-LR) de la région Ile-de-France, va proposer une loi pour "rendre inéligible les candidats radicalisés islamistes aux municipales" de mars 2020, a-t-elle annoncé samedi à l'AFP.
Cette proposition de loi sera déposée "la semaine prochaine" par des députés et sénateurs de Libres!, le mouvement qu'elle a fondé à l'intérieur de la droite. Mme Pécresse avait quitté son parti d'origine Les Républicains, en juin, après le crash (8,48% des voix) de ce dernier aux élections européennes.
"Je considère, depuis le début, que la principale et très grave menace qui pèse sur les élections municipales est celle de l'entrisme sur les listes de candidats radicalisés islamistes, et pire, la conduite d'une liste par une personne radicalisée islamiste, qui serait en position de devenir maire de sa commune", a-t-elle affirmé.
Elle devait présenter cette proposition samedi, lors d'une "après-midi de débats" du Printemps républicain, à Paris, un mouvement issu de la gauche, fondé en 2016 pour défendre les valeurs de la République, notamment la laïcité.
A droite, plusieurs figures réclament l'interdiction de listes communautaristes aux municipales et le patron des sénateurs LR Bruno Retailleau a déposé le 8 novembre une proposition de loi en ce sens. Il vise nommément l'Union des démocrates musulmans français (UDMF), parti créé en 2012, qui a recueilli moins de 29.000 voix aux européennes, avec cependant des pics dans quelques communes en région parisienne.
Mais Emmanuel Macron s'est prononcé contre une telle interdiction et François Baroin, récemment réintégré dans les instances stratégiques des Républicains, estime également qu'il ne faut "pas encombrer" les municipales avec ce sujet.
Selon Mme Pécresse, "le débat sur le risque islamiste aux municipales a été mal posé. J'ai la certitude, corroborée par de nombreux témoignages de terrain, que si le gouvernement et le Parlement ne réagissent pas dans l'urgence, des islamistes radicaux seront élus en mars", a-t-elle insisté.
Son texte organise "une procédure de criblage des listes inspirée de celle mise en place pour les fonctions publiques +sensibles+ (sécurité, transport...)". Il prévoit ainsi que le préfet puisse "refuser la candidature de toute personne qui serait inscrite sur le fichier antiterroriste et aurait fait preuve d'un comportement de nature à troubler l'ordre public ou à porter atteinte à la sûreté de l’Etat".
"En cas de contestation, cette décision serait soumise au contrôle du juge dans les 24 heures conformément au droit électoral", a-t-elle ajouté.