Malgré une avancée sur les retraites, avec un retour à la table des discussions avec les partenaires sociaux, « le compte n’y est pas » pour une bonne partie des socialistes, après le discours de politique générale de François Bayrou. Pourtant, « il y avait un accord » avec les ministres, confie le patron des sénateurs PS, Patrick Kanner. Mais le premier ministre s’est montré peu précis, voire maladroit, pour donner le change au PS.
Municipales : « On a un paysage électoral très éclaté », analyse Jérôme Fourquet
Par Helena Berkaoui
Publié le
Invité sur le plateau d’Allons plus loin, Jérôme Fourquet, directeur du département opinion à l’Ifop décrypte le paysage électoral à moins d’un mois des municipales. A Paris, où le retrait de Benjamin Griveaux a déstabilisé le parti présidentiel, le politologue explique que la maire actuelle conserve des chances d’être réélue. « Aujourd’hui, on a une bataille pour essayer d’incarner le leadership de l’opposition à Anne Hidalgo », observe Jérôme Fourquet quant aux campagnes d’Agnès Buzyn (LREM) et de Rachida Dati (LR) qui s’axent toutes deux autour de la sécurité et de la propreté.
« Tout ça va se jouer arrondissement par arrondissement (…) Si Anne Hidalgo fait un score qui n’est pas forcément très élevé mais qu’en face l’opposition à sa personne et à son projet se divise à parts égales entre les listes LR et les listes LREM, elle a alors des chances non négligeables de s’en sortir, analyse Jérôme Fourquet. Aux dernières élections européennes, Paris est une des villes qui a le plus voté pour les écologistes (...) Anne Hidalgo capte cet électorat ».
« Le RN a une vraie limite, il n’a pas d’allié, il n’a pas de réserve de voix »
Jérôme Fourquet insiste par ailleurs sur le contexte particulier de ces municipales : « On a un paysage qui depuis de 2017 avec l’arrivée de LREM, l’effondrement du PS, l’effondrement de la droite maintenant la montée en puissance des écologistes, les tensions entre communistes et insoumis. On a un paysage électoral très éclaté, très archipelisé (sic) ». Une image qui renvoie au titre du livre remarqué de Jérôme Fourquet, « L'archipel français », publié aux editions du Seuil.
Ce paysage électoral éclaté ne devrait toutefois pas profiter au parti de Marine Le Pen. « Compte tenu de l’éclatement des forces politiques traditionnelles ou nouvellement émergées comme En Marche qui s’opposent au RN il y a une possibilité statistique ou mathématique qu’à 23, 24 % vous soyez en tête au premier tour. (…) Mais le RN a une vraie limite, c’est qu’il n’a pas d’allié, il n’a pas de réserve de voix donc il nous a habitué à faire des scores en boulet de canon au premier tour », décrypte le politologue.
(Re)voir l'entretien en intégralité :