Municipales: les “tripes” au Havre, Philippe enterre une candidature à Paris

Municipales: les “tripes” au Havre, Philippe enterre une candidature à Paris

Édouard Philippe a définitivement enterré dimanche toute candidature aux municipales à Paris, tout en avivant l'hypothèse de le...
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Par Jérémy MAROT

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Édouard Philippe a définitivement enterré dimanche toute candidature aux municipales à Paris, tout en avivant l'hypothèse de le voir figurer sur une liste au Havre, ville dont il a déjà été maire et où il a ses "tripes".

La rumeur lui collait à la peau, malgré les démentis insistants de son entourage, l'absence de signal envoyé par l'intéressé et l'investiture de Benjamin Griveaux pour porter les couleurs du parti présidentiel: le Premier ministre pourrait-il être candidat dans la capitale en mars 2020 ?

S'exprimant lors de l'université de rentrée de La République en marche à Bordeaux, M. Philippe a clos publiquement le chapitre.

"Il m'est arrivé récemment qu'on me dise: +Édouard tu devrais te présenter à tel endroit+. C'est très flatteur mais ça n'a aucun sens", a-t-il lancé à la tribune, en rappelant qu'"on ne s'improvise pas candidat aux élections municipales" car c'est "le fruit d'une profonde maturation".

Jusque-là, il s'était refusé à tout commentaire, confiant que ce n'était "pas (s)on actualité" et qu'il n'avait "pas envie de rentrer dans un tunnel de questions" sur le sujet.

Mais, alors que M. Griveaux doit faire face à la candidature dissidente du député LREM Cédric Villani, la sortie du Premier ministre permet de faire coup double: tourner la page pour lui-même autant que consolider la stature de l'ancien porte-parole du gouvernement, qui a collectionné les marques de soutien durant les deux jours du "Campus des territoires".

- Griveaux encensé -

M. Griveaux est "un excellent candidat", quelqu'un "d'intelligent", "déterminé" et "tenace", a loué M. Philippe. Affirmant que ce qui compte "au moins autant que les individus", ce sont "les projets", le Premier ministre a aussi appelé au rassemblement, en fustigeant "les petites musiques, les petites tonalités", qui au final "ne font pas les grandes symphonies".

M. Philippe, qui ne manque aucune allocution pour vanter les mérites du Havre qu'il a dirigé de 2010 à 2017, et de la fonction de maire, "le plus beau des mandats", a en revanche ouvert la porte à une candidature sur une liste dans la ville portuaire.

"On n'est jamais candidat qu'à l'endroit où l'on est enraciné. Et moi mes tripes, elles ont un goût d'eau salée", a plaidé le Normand, dont l'un des arrière-grands-pères avait été docker au Havre.

"Si un jour je devais être candidat aux municipales, je ne vois pas où ça pourrait être ailleurs qu'au Havre", a-t-il ajouté, sans toutefois préciser ses intentions pour les prochaines élections. Pourrait-il figurer en tête de liste ou, bien plus vraisemblablement, en soutien d'un candidat ?

Si c'était le cas, il se soumettra aux règles collectives énoncées cette semaine lors du séminaire gouvernemental: l'entrée en campagne se ferait à partir de janvier 2020. Mais "quand on est ministre, on ne peut pas cumuler avec la tête d'un exécutif local: donc il (leur) appartiendra de dire s'ils veulent rester membres de gouvernement", avait précisé M. Philippe.

Plusieurs ministres pourraient se lancer dans la bataille, majoritairement derrière des chefs de file: Gérald Darmanin (Tourcoing), Sébastien Lecornu (Vernon), Élisabeth Borne (Montrouge), Didier Guillaume (Biarritz), Gabriel Attal (Vanves), Marc Fesneau (Marchenoir), Jean-Baptiste Djebbari (Limoges), Marlène Schiappa (Paris XIVe), Emmanuelle Wargon (Saint-Mandé)...

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