Municipales: Dati courtise les quartiers populaires

Municipales: Dati courtise les quartiers populaires

Convaincue que la droite a "une chance historique de gagner Paris", Rachida Dati courtise les quartiers populaires en insistant...
Public Sénat

Par Claire GALLEN

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Convaincue que la droite a "une chance historique de gagner Paris", Rachida Dati courtise les quartiers populaires en insistant sur la sécurité et le logement, pendant que son parti peine à se mettre d'accord dans son fief bourgeois du XVe arrondissement.

Dans le quartier de Ménilmontant, où elle est venue vendredi à la rencontre des riverains, la candidate des Républicains secoue la tête devant des sacs d'ordures abandonnés sur le trottoirs, relief du "food market" organisé la veille au soir.

"Et on s'étonne qu'il y ait des rats!", soupire Mme Dati, qui déplore "la saleté, les nuisances, les difficultés autour de la mobilité, la dépossession de l'espace public", bref "la dégradation" de la capitale, "elle aussi victime de fractures que l'on voit ailleurs".

Dans ce quartier populaire, à la frontière des XIe et XXe arrondissement, LR part de loin, face à une gauche confortablement élue en 2014. "La droite a abandonné ces quartiers. Depuis 2001, comme elle va d'échec en échec, on est dans le sauve-qui-peut", reconnaît l'ancienne ministre de la Justice de Nicolas Sarkozy, qui en est convaincue: cette fois "le scrutin est extrêmement ouvert" face à une gauche au pouvoir depuis dix-neuf ans.

"Les gens sont tellement écoeurés qu'ils ne votent plus. Mais s'ils le faisaient il y aurait de grandes surprises dans le nord et l'est de Paris", ajoute la candidate qui s'est plusieurs fois déjà rendue dans ces quartiers.

Sur le marché, sa venue ne passe pas inaperçue. "J'espère que vous allez passer!", assure un commerçant bardé de son tablier. "On vous vote pour que vous deveniez président de la France" lance une retraitée à l'accent slave dans un français approximatif. "Je voterai pour elle peut-être par solidarité maghrébine!" assure une autre.

Pilonnant le bilan de la maire sortante Anne Hidalgo en matière de logement -- "sous couvert de mixité, on recrée des ghettos" -- Mme Dati promet de stopper la croissance du parc de logement social tant qu'il ne répondra pas à certains critères de qualité. Une mesure visant les familles dans le parc privé devrait également être annoncée dimanche.

- "Ténacité" -

"Personne ne peut douter de ma ténacité, de ma détermination, de mon volontarisme", ajoute la candidate, qui l'assure: "à chaque fois que je me suis activée dans une campagne, elle a été victorieuse, et dans des termes parfois sans précédents".

Les Républicains ont observé avec satisfaction le bon début de campagne de Mme Dati, qu'un sondage de décembre plaçait en deuxième position (à égalité avec Benjamin Griveaux) derrière Anne Hidalgo.

Malgré cette dynamique, les Républicains peinent à trancher sur le nom de leur candidat dans le XVe arrondissement, et repoussent de semaine en semaine leur décision.

Mercredi, la réunion de deux heures prévue pour trancher n'a pas permis d'aboutir. "Ce n'était pas tout à fait prêt", selon le patron du parti Christian Jacob.

Cet arrondissement est devenu l'objet d'un bras de fer entre Mme Dati, qui exige le soutien de tous les candidats investis par Les Républicains, et le maire LR sortant Philippe Goujon, qui préfère garder une certaine distance pour ne pas s'aliéner une partie de son électorat.

"Je soutiendrai le candidat le mieux placé pour changer de maire et de ligne politique", assure M. Goujon, figure de la droite parisienne et maire du XVe depuis 2008.

Dans le XVIIe arrondissement, une situation similaire s'était présentée la semaine précédente puisque le maire LR sortant Geoffroy Boulard, dans un arrondissement tenté par LREM, renâclait à afficher son soutien, provoquant un coup de colère de Mme Dati avant que le climat ne s'apaise.

La situation en inquiète certains: "on est en janvier, on ferait mieux de parler du projet plutôt que des histoires d'ego", avertit un membre de LR.

Car pour lui ces hésitations, qui tournent au feuilleton, profitent à la maire sortante: "On a une occasion en or de la sortir et on risque de lui offrir sa réélection sur un plateau".

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