Municipales: au Havre la droite unie derrière Edouard Philippe face à une gauche divisée

Municipales: au Havre la droite unie derrière Edouard Philippe face à une gauche divisée

Avec Édouard Philippe en tête de liste, la droite semble partir unie pour les municipales au Havre face à une gauche divisée, mais le contexte...
Public Sénat

Par Clement DUBRUL, avec Chloé COUPEAU à Caen

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Avec Édouard Philippe en tête de liste, la droite semble partir unie pour les municipales au Havre face à une gauche divisée, mais le contexte est plus compliqué qu'en 2014 pour le Premier ministre dans cet ancien bastion communiste, très mobilisé contre la réforme des retraites.

Édouard Philippe, qui a été maire du Havre de 2010 à 2017 et y demeure conseiller municipal, "est peut-être le sauveur qui va rassembler" la droite, reconnaît le député communiste Jean-Paul Lecoq, candidat à cette mairie passée à droite en 1995 après 30 ans de PCF.

Au Havre, ville de 170.000 habitants et premier port français pour le trafic des porte-conteneurs, la mobilisation est particulièrement forte contre la réforme des retraites portée par le Premier ministre.

La zone industrielle a été bloquée à de nombreuses reprises depuis décembre et le 24 janvier encore, 7.500 personnes y ont manifesté selon la police, 65.000 selon la CGT. Le 15 janvier, un commissaire de police a eu un doigt arraché lors d'un rassemblement.

Avec le Premier ministre candidat, la réforme des retraites va s'inviter au cœur de la bataille du Havre où, face à une droite unie, l'union de la gauche, souhaitée par le candidat communiste, n'est pourtant pas à l'ordre du jour.

Les conseillers municipaux EELV Alexis Deck et PS Matthieu Brasse ont réaffirmé vendredi à l'AFP leur intention de déposer, le 10 ou 11 février, une liste conduite par l'écologiste, où le secrétaire de la section socialiste du Havre figurera à la troisième place. Aux Européennes, EELV a fait 13,02% au Havre contre 13,48% au niveau national.

"Les droites semblent être unies. Mais ça ne change rien à notre projet", assure Matthieu Brasse, "on part sur des programmes différents (de Jean-Paul Lecoq, ndlr) pour se rassembler au deuxième tour". La gauche est notamment divisée sur la fermeture en 2022 de la centrale à charbon à laquelle s'oppose le député PCF.

Dans le camp adverse, "un adversaire comme Édouard Philippe, c'est pas difficile. Il a mis tous les Havrais dans la rue", estime Jean-Paul Lecoq dont la liste est soutenue, sans participation, par LFI. A l'élection présidentielle de 2017, Jean-Luc Mélenchon avait recueilli 29,81% au Havre.

- "enjeux locaux" -

Édouard Philippe, premier adjoint pendant une dizaine d'années et devenu maire sous l'étiquette LR, avait été élu dès le premier tour en 2014 avec 52,04% des voix. A ceci près que "moins de la moitié des Havrais" avaient voté. Il avait emporté la mairie "avec un quart des voix", rappelle M. Lecoq.

Le Premier ministre Edouard Philippe dans les rues du Havre le 1er février 2020
Le Premier ministre Edouard Philippe dans les rues du Havre le 1er février 2020
AFP

Décontracté, le Premier ministre a entamé samedi sa campagne, échangeant avec les habitants et commerçants du centre-ville. A son QG il s'est adressé aux bénévoles chargés de mettre sous pli sa "lettre aux Havrais".

"On fait une campagne, nous on est tranquilles. On ne peut pas être sûr qu'il y ait des gens qui ne soient pas énervés, mais nous on est tranquilles", a déclaré M. Philippe.

A droite, on vise le "score le plus haut possible", avec "un rassemblement très très large", assure Jean-Baptiste Gastinne, l'actuel maire (LR) du Havre. Si la liste du Premier ministre remporte l'élection en mars, il restera maire tant qu’Édouard Philippe (exclu de LR en 2017) demeurera à Matignon, comme l'a expliqué ce dernier hier au Havre.

"Tout le monde comprend que le contexte n'est pas le même qu'en 2014" mais "je fais confiance aux électeurs du Havre pour faire la part des choses entre le contexte national, et les enjeux locaux", ajoute le vice-président de la région Normandie qui se présente comme un "républicain social".

La ville a "une sociologie plutôt à gauche", concède Marc Migraine (LREM), adjoint au maire du Havre. La dernière fois, l'élection dès le premier tour, "c'était exceptionnel", mais "je ne pense pas que les Havrais sont prêts à donner la ville à des gens qui soutiennent les blocages et sont pour la révolution", veut croire l'ancien MoDem.

De son côté, le Rassemblement national (RN) pense "pouvoir dépasser sans problème les 20%" au premier tour, comme aux européennes (22,55%), selon la tête de liste Frédéric Groussard.

Dans la même thématique

Municipales: au Havre la droite unie derrière Edouard Philippe face à une gauche divisée
3min

Politique

Emmanuel Grégoire candidat à la mairie de Paris : "Je ne pourrai pas soutenir quelqu'un qui a passé son temps à me tirer le tapis sous le pied », déclare Anne Hidalgo

Invitée de la matinale de Public Sénat, la maire de Paris Anne Hidalgo s’est exprimée sur la fin de son mandat, et les élections municipales à venir. Si l’édile soutient le sénateur socialiste Rémi Féraud pour la succéder, elle attaque son premier adjoint Emmanuel Grégoire, également candidat, qui n’a pas « rempli son rôle de protéger le maire ».

Le

Municipales: au Havre la droite unie derrière Edouard Philippe face à une gauche divisée
2min

Politique

Assouplissement du ZAN : Agnès Pannier-Runacher dénonce « la manière dont certains populistes se saisissent de ce sujet »

La majorité sénatoriale propose d’assouplir les objectifs de zéro artificialisation nette (ZAN) des sols, dans un texte examiné à partir de ce 12 mars. Si la ministre de la Transition écologique accepte de donner « un peu de souplesse » aux élus locaux dans l’application de la loi, elle s’oppose à tout abandon des objectifs chiffrés.

Le

Municipales: au Havre la droite unie derrière Edouard Philippe face à une gauche divisée
3min

Politique

Ukraine : « Avez-vous vraiment plus peur de taxer les riches que de laisser Poutine gagner ? », demande Mélanie Vogel

Lors de son allocution, Emmanuel Macron a promis que la hausse des dépenses militaires se ferait sans augmentation d’impôts. « On ne peut pas demander aux Français de payer des chars avec leurs services publics et leurs retraites », dénonce la sénatrice écologiste Mélanie Vogel, qui demande une contribution des plus riches à l’effort de guerre.

Le