Municipales 2020 : trouver des candidats pour assurer la relève

Municipales 2020 : trouver des candidats pour assurer la relève

Trop de travail, trop d'incivilités,... à six mois des municipales, la crise des vocations guette de nombreux maires, avec le risque, pris au...
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Par Dominique CHABROL

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Trop de travail, trop d'incivilités,... à six mois des municipales, la crise des vocations guette de nombreux maires, avec le risque, pris au sérieux par le gouvernement, que l'on manque de candidats aux prochaines élections.

Selon plusieurs études, 50% des maires n'envisagent pas de briguer un nouveau mandat. Ils sont près de six sur dix dans les communes rurales, alors que 60% des sortants avaient été réélus en 2014.

Les associations alertent également sur les démissions de maires usés par les contraintes et le sentiment de ne pas être écoutés.

Le problème N°1 auquel les communes doivent faire face est celui du vieillissement des élus et de démissions notamment pour raison de santé. 42,6% des maires étaient des retraités en 2014, contre 32,2% en 2008, et le phénomène risque d'empirer.

Le choix de ne pas se représenter repose également sur des motifs liés à la complexité juridique de la fonction, au poids des normes et aux difficultés de concilier l'exercice du mandat et la vie professionnelle ou familiale.

- Des élus vieillissants -

La mort le 5 août du maire de Signes (Var), Jean-Mathieu Michel, 76 ans, tué alors qu'il s'apprêtait à verbaliser un dépôt sauvage de gravats, illustre les difficultés de la fonction.

Mairie village
AFP/Archives

"Un drame comme ça à six mois des municipales, ça donne pas envie d'être élu", déplore le président de l'Association des petites villes de France (APVF), Christophe Bouillon, auprès de l'AFP : "On risque d'avoir de grandes difficultés à trouver des volontaires pour ce type de missions, surtout dans les petites communes".

Le risque est d'avoir des listes incomplètes aux municipales. Avec des maires qui se représentent parce qu'ils ne trouvent personne pour leur succéder, mais qui ne parviennent pas à présenter une liste complète de candidats.

Un phénomène déjà constaté en 2014, "qui devrait malheureusement s'aggraver en mars prochain, notamment dans les départements les plus ruraux et les plus pauvres", selon le ministre chargé des Collectivités territoriales, Sébastien Lecornu.

Une autre raison majeure invoquée par les maires qui ne veulent pas se représenter tient à la montée en puissance des intercommunalités, auxquelles les communes sont tenues d'appartenir.

Un argument que les élus ont martelé lors de leurs rencontres avec Emmanuel Macron durant le "grand débat" : les maires des petites communes se sentent isolés, dépossédés de leur pouvoir de décision dans des "intercos" jugées trop grandes.

-Faciliter la vie des maires-

Pour susciter les vocations, le gouvernement soumettra dans les prochaines semaines au Parlement une série de mesures visant à faciliter la vie des maires en leur assurant une sécurité juridique, un droit à la formation ou en relevant les indemnités des
Pour susciter les vocations, le gouvernement soumettra dans les prochaines semaines au Parlement une série de mesures visant à faciliter la vie des maires en leur assurant une sécurité juridique, un droit à la formation ou en relevant les indemnités des plus modestes.
AFP/Archives

Pour susciter les vocations, le gouvernement soumettra dans les prochaines semaines au Parlement une série de mesures visant à faciliter la vie des maires en leur assurant une sécurité juridique, un droit à la formation ou en relevant les indemnités des plus modestes.

Le projet de loi "Engagement et proximité" tend également à introduire de la souplesse dans les rapports entre communes et intercommunalités.

Face à l'insuffisance de candidats, le nombre de conseillers municipaux nécessaires dans les communes de moins de 100 habitants a déjà été réduit de 9 à 7 en 2013.

Dans un récent rapport, deux députés proposent de l'abaisser de 11 à 9 dans les communes de 100 à 499 habitants et de 15 à 13 dans celles de 500 à 1.499. Ce qui devrait nourrir les débats lors de l'examen du projet de loi au Parlement.

Le phénomène des démissions d'élus en cours de mandat est en revanche jugé "exagéré" par le gouvernement. Selon le ministère de l'Intérieur, celles-ci oscillent en fait "entre stabilité et hausse modérée" par rapport à la mandature précédente.

Le gros des cessations de fonctions est notamment lié à la création de communes nouvelles qui "ont mis un terme à 1.688 mandats de maires entre 2015 et 2018", selon les chiffres de l'Intérieur transmis à la Délégation aux collectivités territoriales de l'Assemblée nationale. La fin du cumul des mandats compte également pour 10% des démissions.

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