Arnaud Montebourg a proposé jeudi une "relance keynésienne de nature écologique", estimant que la transition écologique était porteuse d'"activité vertueuse" donc de croissance, et a fait de la lutte contre le carbone une priorité sur la sortie du nucléaire qu'il a décrite comme "une décroissance naturelle de long terme".
"Nous sommes clairement dans une urgence écologique, je crois que chacun a pris en compte ces éléments de perturbation du monde sur lequel nous vivons depuis tant d'années", a estimé le candidat à la primaire organisée par le parti socialiste, invité par la Fondation de la Maison des sciences de l'Homme à intervenir sur la transition écologique, aux côtés de nombreux autres candidats à la primaire et à la présidentielle.
Evoquant la "drogue du carbone qui est l'addiction de nos économies", il en a fait le "point central" de son programme écologique.
"On est obligé de choisir notre ennemi prioritaire", a-t-il concédé, "donc, si c'est le carbone, il faut commencer par cela". "Les énergies renouvelables devront se substituer aux fossiles, d'abord", a-t-il expliqué, assurant que "les deux en même temps (...) ça ne peut pas se faire".
"Et avant que la France se couvre de méthaniseurs, d'éoliennes, de fermes solaires, que tous les pavillons et les immeubles soient à leur tour et enfin des producteurs d'énergie, il va s'écouler un certain temps", a-t-il anticipé, répétant sa conviction que "l'écologie ne peut que difficilement avancer de façon autoritaire ou unilatérale, elle ne peut être qu'un mouvement de société et populaire".
Pour l'ancien ministre de l'Economie, la lutte contre le carbone passe par le "prix" de celui-ci, "c'est-à-dire un signal économique permettant de faire monter, renchérir le prix du carbone aux frontières européennes (...) et en tout état de cause sur le plan domestique et national".
"Le signal prix est le moyen de l'incitation, il doit être affiché, annoncé comme étant le moyen d'organiser la substitution progressive", a-t-il argumenté.
"C'est pour moi une forme de relance keynésienne de nature écologique, la croissance peut être une sorte d'altercroissance parce qu'on substitue des activités nuisibles par des activités vertueuses et cela est une activité économique qui entrera dans le niveau de stimulation de l'activité globale et sa comptabilisation", a encore développé M. Montebourg.