Migrants : Édouard Philippe dévoile le plan d’action du gouvernement
Ce mercredi, Édouard Philippe a dévoilé le plan d’action du gouvernement pour les migrants. La nomination d’un délégué interministériel, l’augmentation du nombre de places d’hébergement pour les demandeurs d’asile, ainsi que la réduction des délais de traitement de la procédure de demande d’asile en font notamment partie.  Aucune mesure spécifique pour les mineurs non accompagnés n’a toutefois été formulée.

Migrants : Édouard Philippe dévoile le plan d’action du gouvernement

Ce mercredi, Édouard Philippe a dévoilé le plan d’action du gouvernement pour les migrants. La nomination d’un délégué interministériel, l’augmentation du nombre de places d’hébergement pour les demandeurs d’asile, ainsi que la réduction des délais de traitement de la procédure de demande d’asile en font notamment partie.  Aucune mesure spécifique pour les mineurs non accompagnés n’a toutefois été formulée.
Public Sénat

Par Alice Bardo

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Un plan « simple, humain et efficace ». Voilà comment le Premier ministre qualifie le plan d’action du gouvernement pour les migrants, « qui va se décliner au fur et à mesure des jours, des mois et des années qui viennent ». Tout du long de son exposé, Édouard Philippe a rappelé la nécessité d’allier « souci d’efficacité et impératif d’humanité ».

Maintien du contrôle aux frontières

L’enjeu est grand : « En 2016, 85 000 demandes d’asile ont été formulées et plus d’une centaine de milliers ont essayé de traverser la Méditerranée », rappelle le chef du gouvernement. Face à cette « pression migratoire élevée », la réponse de la France n’est « pas à la hauteur ». Pour y remédier, le gouvernement prévoit des mesures d’urgence, à commencer par le maintien du contrôle provisoire aux frontières jusqu’en novembre 2017 et un « soutien accru » à l’Italie. Des mesures « qui n’ont pas vocation à durer », tient à préciser Édouard Philippe.

Cinq objectifs de long terme

Le plan d’action comporte également cinq objectifs de long terme. L’un d’eux concerne la durée de la procédure de demande d’asile. L’exécutif souhaite la réduire à six mois, contre près d’un an actuellement. Cela impliquera notamment d’augmenter les moyens de l’OFPRA et de déconcentrer ses missions. Le problème de l’hébergement des demandeurs d’asile devra également être traité puisque « 40% d’entre eux n’y ont pas accès » souligne Édouard Philippe, qui précise qu’une augmentation du nombre de places de 10% sur deux ans est prévue.

Migrants : la France n’est « pas à la hauteur » selon E. Philippe
00:26

Par ailleurs, la politique d’intégration va être « refondée pour garantir l’égalité des chances des réfugiés ». Pour ce faire, 5000 places de centre d’hébergement vont être créées en deux ans (2018/2019) afin de « favoriser la transition vers l’autonomie ». Le gouvernement compte aussi « doubler progressivement le volume » des cours de français.

Renforcer le contrôle aux frontières extérieures

L’exécutif entend « mieux maîtriser les flux migratoires aux niveaux européen et international » en renforçant le contrôle aux frontières extérieures. L’objectif est donc de « transformer progressivement Frontex en une agence de garde-frontières et garde-côtes, de la doter d’une réserve opérationnelle de 1500 hommes et d’œuvrer pour une meilleure interopérabilité de systèmes d’information européens et nationaux ».

En outre, le plan d’action pour les migrants prévoit de renforcer la diplomatie française car « aucune solution pérenne n’est possible si on ne permet pas la stabilisation des États qui sont nos voisins ».

Une mesure d’éloignement automatique pour les migrants économiques

Édouard Philippe a tenu à opérer une stricte distinction entre migrants économiques et demandeurs d’asile. Une mesure d’éloignement automatique est prévue pour les déboutés du droit d’asile. « Les migrants économiques doivent comprendre que nous ne pouvons pas tous les accueillir », a-t-il insisté.

Concernant les mineurs non accompagnés, il a simplement précisé que la politique d’accueil et de traitement allait être « développée » et qu’une réflexion sur la répartition de compétences entre l’État et les départements devait être engagée.

Un délégué interministériel

Enfin, un délégué interministériel sera nommé et « devra coordonner la mise en œuvre de cette politique.

« Je ne me fais aucune illusion : certains trouveront ces mesures trop rigoureuses, d’autres trop généreuses. Je n’oppose pas ces termes », assure le Premier ministre. Et de conclure : « c’est une question difficile : si elle était facilement réglable elle aurait été facilement réglée. »

Plan d'action pour les migrants : des places d'hébergement supplémentaires pour les demandeurs d'asile
00:58

Partager cet article

Dans la même thématique

« La copie n’est pas acceptable aujourd’hui » : le Sénat s’apprête à modifier en profondeur le budget 2026 de la Sécurité sociale
7min

Politique

« La copie n’est pas acceptable aujourd’hui » : le Sénat s’apprête à modifier en profondeur le budget 2026 de la Sécurité sociale

À la veille du coup d’envoi des débats en séance publique sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, les rapporteurs de la majorité sénatoriale veulent se montrer intraitables sur le retour des principales mesures d’économies et la disparition des mesures les plus coûteuses, comme la suspension de la réforme des retraites.

Le

Migrants : Édouard Philippe dévoile le plan d’action du gouvernement
2min

Politique

Education nationale : « Je suis malheureux de l’instabilité ministérielle », déclare Jean-Michel Blanquer

Invité de la matinale de Public Sénat, l’ancien ministre de l’Education nationale et auteur de « Civilisation française » (aux éditions Albin Michel) s’est exprimé sur la valse de ministres à l’Education nationale depuis la réélection d’Emmanuel Macron en 2022. Selon lui, « il y aurait dû avoir un ou une ministre après moi, pendant 5 ans ».

Le

General policy speech by Prime Minister at Senate
10min

Politique

Budget : comment le Sénat va réduire l’effort demandé aux collectivités de 4,6 à 2 milliards d’euros

La majorité sénatoriale veut revenir sur l’effort demandé par le gouvernement aux collectivités. Le premier ministre a déjà fait des gestes devant les régions et les départements. « Un premier pas », reconnaît le sénateur LR Stéphane Sautarel, mais insuffisant. Pour compenser l’allègement de l’effort sur les collectivités, la majorité sénatoriale entend renforcer les économies sur d’autres ministères, notamment sur la « jeunesse, la recherche ou la culture ».

Le