Un acte "odieux et inacceptable": trois ministres ont adressé mardi un "message de fermeté" et "d'espoir" à Chanteloup-les-Vignes, trois jours après l'incendie de l'école du cirque de cette commune populaire des Yvelines.
Les ministres de l'Intérieur Christophe Castaner, de la Justice Nicole Belloubet et de la Ville Julien Denormandie se sont entretenus avec les pompiers et les policiers qui sont intervenus samedi soir lors d'une nuit de violence au cours de laquelle ils ont été la cible de projectiles de la part d'une trentaine d'individus.
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner en visite à Chanteloup-les-Vignes (Yvelines) le 5 novembre 2019, trois jours après l'incendie d'une école du cirque
AFP
Évoquant un acte "odieux et inacceptable", Christophe Castaner a assuré que "justice serait rendue à Chanteloup, à ce quartier de La Noé, à ses habitants", souhaitant apporter, avec ses collègues ministres, un "message de fermeté" et "d'espoir".
"Nous faisons un travail en profondeur, en particulier dans la lutte contre le trafic de stupéfiants. Dans le département des Yvelines, le nombre de réseaux démantelés dans les neuf premiers mois (de l'année) a augmenté de 50%", a-t-il souligné.
"Nous continuerons avec détermination (...) pour que ces trafiquants qui considèrent qu'ils sont ici chez eux se rendent compte que tel n'est pas le cas", a-t-il ajouté.
Le ministre de l'Intérieur a par ailleurs indiqué avoir "demandé une analyse juridique sur la possibilité d'interdire en France la commercialisation des mortiers" d'artifice, de plus en plus utilisés selon lui comme "armes par destination".
Il y a eu "volonté d'organiser un guet-apens (...) contre nos forces de sécurité et nos pompiers", a-t-il asséné, fustigeant l'"incroyable défi qui a été lancé sur les réseaux sociaux entre des quartiers pour, au fond, se faire du flic".
"Nous devons lutter aussi contre la diffusion de ces appels sur les réseaux sociaux", un "mal qui se répand, qui banalise à la fois la violence contre les forces de sécurité, et en même temps invite à une sorte de concours totalement scandaleux", a-t-il estimé.
Lundi soir, deux jeunes soupçonnés d'avoir participé à ces violences, ont été mis en examen et écroués à Versailles.
"Les habitants de Chanteloup-les-Vignes ne sauraient se satisfaire d'une justice trop hâtive pour répondre aux injonctions gouvernementales d'une sévérité immédiate, supposée répondre à l'indignation suscitée par les événements du week-end", a réagi lundi soir Sarah Mauger-Poliak, l'avocate d'un des deux mis en cause, dans un communiqué.
"Comme trop souvent dans ce type de dossiers médiatisés, des individus sont interpellés et incarcérés avant toute forme d'enquête approfondie et ce alors que les faits sont formellement contestés", a-t-elle poursuivi.
Le jeune, âgé de 21 ans,"totalement inconnu des services de police" et "parfaitement inséré professionnellement", a déclaré "avoir fui après s'être retrouvé entre les tirs croisés des forces de l'ordre et d'un groupe de jeunes vêtus de noirs et cagoulés, alors qu'il sortait dîner", selon l'avocate, qui précise avoir fait appel du placement en détention de son client.
Une information judiciaire a été ouverte notamment pour "destructions ou dégradations de biens par incendie" en bande organisée, "embuscade en réunion" et "violences volontaires avec arme en bande organisée" sur "personnes dépositaires de l'autorité publique".
Alors que François Bayrou souhaite pouvoir avoir le ministre de l’Intérieur sortant dans son équipe, Bruno Retailleau a obtenu les garanties qu’il attendait, selon l’entourage du ministre. Il est prêt à lâcher l’idée d’un grand texte immigration, qui susciterait une levée de boucliers, pour « saucissonner » les sujets via plusieurs propositions de loi. Globalement, les LR sont rassurés et devraient rester au gouvernement.
Alors que le premier ministre a demandé aux partis de se positionner par rapport à l’exécutif selon trois choix, les partis de gauche ne souhaitent pas rentrer pas dans le jeu de François Bayrou. Ils attendent des signaux qui pourraient les amener à ne pas censurer. Mais ils ne les voient toujours pas…
C’est le signe d’ouverture vers la gauche qu’on retient de la réunion, ce jeudi 19 décembre, entre les différents représentants des partis politiques (hors Rassemblement national et La France insoumise) et François Bayrou. Le nouveau Premier ministre propose de remettre en débat la réforme des retraites, pour aboutir à un nouveau compromis avec les partenaires sociaux d’ici septembre. Sans nouvel accord, c’est la réforme adoptée en 2023 qui continuerait à s’appliquer. « Lorsque François Bayrou met tous les représentants de partis et de groupes autour de la table, je pense qu’il envoie un signal d’ouverture qui va le légitimer. Il est conscient de la situation politique inédite et il tend des mains », salue la députée Renaissance Eléonore Caroit, sur le plateau de Parlement Hebdo, au lendemain de la rencontre. « Au lieu d’avoir cette posture de contestation permanente, travaillons ensemble ! » « La première des choses, c’est de suspendre l’application de cette réforme, pour permettre aux 50 000 salariés qui devaient partir en retraite et qui en ont été empêchés cette année de pouvoir le faire », rétorque le sénateur communiste Ian Brossat. Une position partagée par l’ensemble des partis de gauche, à la sortie de la rencontre à Matignon la veille. Tous attendent davantage de compromis de la part du Premier ministre, avant de s’engager à ne pas le censurer. « Pour l’instant, il n’y a absolument rien qui garantisse à François Bayrou d’échapper à une motion de censure, parce que tout ce qu’il dit va dans le sens d’une perpétuation des politiques macronistes menées depuis 7 ans », fustige le sénateur communiste. Une position que dénonce vivement la députée Renaissance : « S’il faut revenir sur cette réforme, s’il y a des choses à améliorer, je suis tout à fait prête à ce qu’on en discute. Mais je pense qu’il faut qu’on arrête de polariser le débat. Au lieu d’avoir cette posture, cette attitude de renfermement et de contestation permanente, travaillons ensemble ! » Ian Brossat dénonce un « déni de démocratie » Ce n’est pas la première fois que le débat des retraites revient sur la table ces derniers mois. À la fin du mois de novembre, La France insoumise avait profité de sa niche parlementaire à l’Assemblée pour introduire une proposition de loi visant à abroger la réforme. Après des débats houleux, le texte n’avait pas pu être voté en raison du trop grand nombre d’amendements déposés par les groupes de la droite et du centre. « Lorsqu’ils ont eu la possibilité de voter aux dernières élections, les Français ont massivement soutenu des partis politiques qui s’engageaient à abroger la réforme. Quand ce sujet a, à nouveau, été débattu à l’Assemblée, les députés macronistes ont pratiqué l’obstruction pour éviter le vote d’une loi d’abrogation », dénonce Ian Brossat. « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », ajoute-t-il, dénonçant un « déni de démocratie ». Une expression qui ne passe pas pour Eléonore Caroit. « C’est une réforme dont l’examen a pris trois semaines, vous pensez qu’elle aurait pu être abrogée dans une niche parlementaire ? C’est fantaisiste », fustige la députée. De son côté, François Bayrou a répété sur le plateau de France 2 après la rencontre à Matignon, qu’il était ouvert à une autre solution que le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans pour financer le système des retraites. Le nouveau Premier ministre a notamment rappelé qu’il avait été « un militant de la retraite à points ».
Les chefs de partis et de groupes parlementaires étaient reçus à Matignon par François Bayrou, qui promet de former un gouvernement « avant Noël ». Une rencontre dont les socialistes, écologistes et communistes ressortent sans avoir « trouvé de raison de ne pas censurer » le nouveau Premier ministre, rapporte Olivier Faure.