Mélissa Plaza : il y a 10 ans seuls les hommes avaient leur nom sur leur maillot de l’équipe de France

Mélissa Plaza : il y a 10 ans seuls les hommes avaient leur nom sur leur maillot de l’équipe de France

Être sur le terrain, c'est bien, mais le combat des joueuses de football se fait aussi en dehors des pelouses. En 2018 nous avions rencontré Mélissa Plaza, elle se bat aujourd'hui contre les idées reçues et le sexisme dans le monde du sport.
Public Sénat

Par Yanis Darras

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Du haut de ses 29 ans, Mélissa Plaza, ancienne joueuse professionnelle, se souvient avec émotion de sa première coupe du monde avec l’équipe de France : « C’était pour la coupe du monde des moins de 20 ans au Chili, en 2008. D’ailleurs, c’était la toute première fois que nous, l’équipe féminine, avions le droit d’avoir notre nom dans le dos. Jusqu’alors, c’était réservé uniquement aux hommes. (…) Au-delà de la Coupe du monde, c’est l’aboutissement d’un rêve d’enfant d’y participer. Ce maillot, ce coq, j’en rêvais depuis toute petite. » Un pas vers la normalisation dans un sport qui souffre encore, en 2008, de sa comparaison avec le foot masculin.

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Lutter contre le sexisme

Si la jeune femme met un terme à sa carrière professionnelle en 2016, suite à de nombreuses blessures, elle continue de se battre pour la reconnaissance du foot féminin et contre les clichés. Diplômée d’un doctorat en psychologie sociale, elle s’engage contre le sexisme ordinaire dans le monde du sport, en devenant conférencière : « C’est bien plus qu’un métier. C’est bien plus que donner des conférences et faire un chiffre d’affaires. Donner des conférences, pour moi, c’est transmettre des messages pour donner aux gens l’envie et l’inspiration pour faire bouger les choses. Si ça peut donner un message d’espoir à certains/certaines et leur dire que c’est possible, alors c’est une victoire. »

« J’ai toujours été la seule fille à l’école à jouer au foot avec les garçons » se remémore la jeune femme. « On est très vite devenu insultant envers moi en me traitant de garçon manqué. Au début je prenais ça pour un compliment mais aujourd’hui, je sais ce que ça signifie et je réponds qu’au contraire, j’étais une petite fille très réussie parce que j’ai fait toujours ce que j’avais envie de faire. »

« J’ai envie, qu’on puisse s’autoriser à pratiquer tous les sports, tous les métiers, qu’importent nos différences. »

Faire ce que l’on souhaite, c’est tout le message de Mélissa Plaza : « Je n’ai plus envie que les femmes se mettent des freins et d’ailleurs, je n’ai plus envie que personne ne se mette des freins. (..) J’ai envie qu’on soit dans une société réellement libre. (..) J’ai envie, qu’on puisse s’autoriser à pratiquer tous les sports, tous les métiers, qu’importent nos différences. »

L'engouement populaire pour la première coupe du monde féminine en France est peut-être le symbole d'un changement profond des mentalités.

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