A quelques jours de l’audience qui devait avoir devant la cour de justice de le République, Noël Le Graët, par la voix de son avocat a annoncé retirer sa plainte pour diffamation contre l’ancienne ministre des Sports. Invitée dans l’émission Sport etc, Amélie Oudéa-Castéra réagit en exclusivité à cette annonce au micro d’Anne-Laure Bonnet.
Mélenchon, Macron, Collomb : ce qu’il faut retenir de l’interview de François Hollande
Par Public Sénat
Publié le
En direct de 7h30 à 9h sur Public Sénat, canal 13, l’ancien Président a donné sa vision de la réforme des régions, des institutions et des grands dossiers internationaux.
08h44. Donald Trump, « on ne peut pas essayer de le contourner, il faut l’affronter »
Il a eu peu l’occasion de travailler avec le président américain élu à la fin de son quinquennat. Mais François Hollande estime que la politique de Donald Trump représente un « danger majeur ». « Donald Trump a été sous-estimé […] Face à une telle offensive qui est menée systématiquement il faut être fort, être rude, être clair. On ne peut pas essayer de le contourner, il faut l’affronter », recommande l’ancien président, qui appelle les Européens – et la France à travers elle – à se mobiliser.
« Où est l’Europe ? Elle doit, montrer face à Donald Trump notamment, qu’il y a des lignes qui sont infranchissables et qu’il y a une opposition qui viendra de nous et qui ne pourra pas être levée. »
8h40. Valls à Barcelone : « Je comprends sa démarche »
Sur le départ de Manuel Valls à Barcelone pour se présenter aux municipales, François Hollande « pense qu’il y a de la sincérité dans sa démarche. Il va à Barcelone parce que c’est sa ville ». « Il le fait avec des valeurs européennes ». « Je respecte sa décision » ajoute l’ancien Président, « je comprends sa démarche ». Mais il n’ira pas pour autant le soutenir sur place.
08h37. Face à une Europe à l’arrêt, Hollande recommande une union entre la France et l’Allemagne
François Hollande s’inquiète d’un risque de blocage dans la construction européenne après les élections européennes de mai 2019. « Si ces groupes populistes, extrémistes, souverainistes, peuvent bloquer le Parlement européen, l’Europe va s’arrêter. Elle n’avancera plus », craint l’ancien président de la République. Le mouvement a déjà commencé, selon lui, avec des gouvernements qui s’opposent à la création d’une politique migratoire commune ou d’un budget de la zone euro.
« Quelle est la solution ? Celle que je préconise, à laquelle je réfléchis, et qui doit, à mon avis, doit être lancée après les élections au Parlement européen, c’est une union entre la France et l’Allemagne ».
Cette coopération renforcée pourra porter, selon lui, sur des projets environnementaux, sur l’immigration, la sécurité ou encore la défense. Dans son esprit, ce « pacte » doit être « le sens de ce que doit être une Europe réduite – toujours dans les 27, toujours avec le marché intérieur, toujours avec une zone euro – mais avec deux pays qui décident d’agir seuls, ou avec ceux qui voudront les rejoindre ».
08h28. « Croyez-moi, je n’ai aucun projet »
Le retour médiatique de François Hollande depuis plusieurs mois a-t-il une signification politique ? « Je ne sais pas si on me voit partout, je fais assez peu d’émissions », considère l’ancien président, en tournée pour la promotion de son livre. Et d’assurer de n’avoir pas d’ambition personnelle :
« Croyez-moi, je n’ai aucun projet […] Je ne cherche rien pour moi-même. Je considère qu’il y a péril dans la démocratie, c’est ça que je veux exprimer, y compris avec ce livre. »
« Attitude de Donald Trump, montée des puissances qui ne sont pas démocratiques, résurgences des nationalismes partout » : l’ancien président de la République veut tenir un discours « grave ». « Un ancien président doit alerter », explique-t-il.
« Je n’ai pas ici une ambition qui ferait que j’aurais presque une addiction et que je ne considérais la politique que par rapport à moi-même. Non. J’essaye d’avoir une conscience un peu plus élevée. »
8h24. La théorie du ruissellement : « pour l’instant c’est du goutte à goutte » estime François Hollande
« Regardez ce qui s’est fait et regardez ce qui se fait ». François Hollande a comparé ses réformes et celles de son successeur. Sous son quinquennat : « la fiscalité était redistributive , les plus fortunés contribuaient à l’effort national, les baisses d’impôts étaient accordées aux classes moyennes et aux plus modestes, c’étaient des emplois aidés à ceux qui étaient le plus éloignés de l’emploi, une priorité pour l’éducation nationale » a-t-il énuméré.
Il qualifie de « contraires » les réformes d’Emmanuel Macron, « aussi bien sur le plan fiscal, sur le plan social que sur la conception même du pouvoir ou sur la relation avec les territoires et les élus » a-t-il constaté. « Il y a une rupture qui s’est produite ». « Quand on supprime l’impôt sur la fortune des détenteurs de patrimoines mobiliers, c’est forcément une politique pour les très riches ». La théorie du ruissellement ? « C’est un autre sujet, mais pour l’instant, c’est du doutte à goutte » a-t-il répondu.
8H19. Jean-Luc Mélenchon « ne peut pas être la solution »
« Je ne pense pas que la gauche soit incarné par Jean-Luc Mélenchon » déclare François Hollande. « Il ne représente pas la gauche (…) Il ne peut pas être la solution. Ce qu’il porte n’est pas facteur de rassemblement des électeurs de gauche. Les électeurs de gauche ne veulent pas sortir de l’Union européenne, ne veulent pas quitter la zone euro, ne veulent pas quitter l’Otan (…) et ne veulent pas abolir la représentation indirecte du pays. »
Interrogé sur l’état moribond du Parti socialiste, actuellement ou lors de l’élection présidentielle avec ses 6% des voix, François Hollande répond : « Ne confondons pas. L’élection présidentielle, ce n’est pas le mouvement socialiste qui était candidat. Benoît Hamon ne représentait pas le Parti socialiste. Il n’est même plus au Parti socialiste (…) Il ne défendait pas la ligne qui était la mienne. Donc à partir de là, il faut essayer de reconstruire (…) Il faut être clair (…) il n’y aura pas de renouveau de la pensée socialiste sur les ambiguïtés ou les additions de pensée. »
08h15. La fonction présidentielle : « Il faut être capable de pouvoir allier l’autorité indispensable et l’humanité »
Comment exercer la fonction présidentielle, « la plus éminente dans l’État », selon François Hollande ? « Je considère qu’il faut allier deux démarches : celle de la hauteur, qui n’est pas d’être hautain, et celle de la proximité qui n’est pas simplement celle d’être tactile. Il faut être capable de pouvoir allier l’autorité indispensable et l’humanité », a expliqué François Hollande, dans une forme de leçon à son successeur. « L’humanité n’est pas un abaissement de la fonction présidentielle », insiste-t-il.
Avec ses prises de position, est-il en train de devenir le premier opposant à Emmanuel Macron ? L’ancien président de la République réfute toute ambition de ce type. « Je ne suis pas dans ce rôle-là, je n’ai aucun mandat, aucune raison de me situer sur ce champ politique », a-t-il assuré. « Il y a suffisamment d’opposants aujourd’hui à Emmanuel Macron et au gouvernement pour que je ne m’ajoute pas à la liste », a-t-il conclu.
8h08. « Le président de la République doit être le seul chef de l’exécutif. Donc plus de premier ministre »
François Hollande est l’invité spécial de Territoires d’Infos sur Public Sénat ce jeudi 4 octobre 2018, en partenariat avec la Presse quotidienne régionale, les télés locales, Les Indés Radios et TV5 Monde. En ce jour de 60e anniversaire de la Constitution de la Ve République, l’ancien chef de l’Etat a rendu hommage au texte de 1958.
« J’y suis attaché, car je considère que cela donne une légitimité forte au chef de l’Etat » affirme-t-il. Pour François Hollande, il conviendrait cependant de réformer la Constitution, mais pas comme le propose Emmanuel Macron. Son successeur est attendu aujourd’hui sur le sujet.
« Il y a ce personnage, le premier ministre, dont on ne sait pas s’il est encore le chef de la majorité, (…) ou s’il est un collaborateur, c’est le mot utilisé à l’époque par Nicolas Sarkozy pour qualifier François Fillon » souligne-t-il. Il ajoute :
« Je pense qu’il faut couper le nœud gordien. Il faut aller jusqu’au bout. Le président de la République doit être le seul chef de l’exécutif. Donc plus de premier ministre, plus de responsabilité devant le Parlement, plus de droit de dissolution ».
« Il faut un Parlement qui ressemblera au pouvoir du Congrès américain et un président de la République qui est forcément le chef de la majorité » précise-t-il. François Hollande avait pu réfléchir à cette possibilité de supprimer la fonction de premier ministre pendant son quinquennat, mais sans le proposer.
Alors que le premier ministre joue souvent le rôle de paratonnerre, François Hollande y voit « une espèce de défausse de la responsabilité » du Président. Manuel Valls n’a-t-il pas pris la foudre à sa place parfois ? « Il l’a souhaité. quelques fois. Quand on la cherche, elle tombe » sourit François Hollande, qui ajoute qu’« il a été un premier ministre loyal ».
Interrogé sur la baisse d’un tiers du nombre de parlementaires, que souhaite Emmanuel Macron, l’ancien président de la République estime qu’il ne faut pas le faire « à ce niveau-là ». « Un tiers de parlementaires en moins, plus l’introduction d’une dose de proportionnelle ferait qu’il n’y aurait plus que 300 circonscriptions territoriales pour les législatives. On parlait des territoires, de leur représentation, du sentiment d’éloignement. Je pense que ça ne serait pas une bonne évolution » affirme François Hollande.
7h56. Ecotaxe : « Cette réforme n’avait pas été expliquée, n’avait pas été comprise »
À la question de savoir s’il regrettait d’avoir abandonné l’écotaxe durant de son quinquennat, sous la pression des bonnets rouges, François Hollande répond tout d’abord qu’il avait hérité de cette réforme de son prédécesseur. Et il ajoute : « Il y avait des portiques qui étaient déjà installés quand je suis arrivé. Cette réforme n’avait pas été expliquée, n’avait pas été comprise. Le mode de calcul était lui-même illisible (…) Qu’il y ait la nécessité de faire payer à l’utilisateur des routes (…) une part de ce qu’ils infligent à la nation, c’est tout à fait légitime. Mais qu’il faut éviter des machineries fiscales qui créent, on l’a vu un sentiment d’incompréhension. »
7h52 : « Un des problèmes que le pouvoir actuel connaît, c’est le fait qu’il ait voulu ignorer les corps intermédiaires »
Interpellé sur notre antenne par une élue locale des Alpes-Maritimes s’inquiétant d’une « société à deux vitesses » et d’un creusement des inégalités entre les territoires, et fustigeant le « parisianisme », François Hollande a donné plusieurs éléments de solutions.
« Quand on entend ça, il faut s’en inquiéter », a-t-il déclaré. Selon lui, le « risque » avec ce sentiment que des territoires se sentent abandonnés, c’est que « l’extrémisme, autour de l’identité, puisse y faire son terreau ». « Le besoin, c’est de décentraliser encore un certain nombre de compétences et de simplifier – l’abandon de certaines normes – l’action des élus locaux », a répondu l’ancien président de la République.
Pour François Hollande, il est essentiel « de parler aux territoires ». « Un des problèmes que le pouvoir actuel connaît, c’est le fait qu’il ait voulu ignorer les corps intermédiaires. Une des réponses, c’est de retrouver les corps intermédiaires », comme les collectivités territoriales, selon lui.
7h40 : mandats locaux : « Une expérience indispensable pour l’exercice de la fonction politique » estime François Hollande
Lors de son quinquennat, François Hollande est revenu à de nombreuses reprises dans son fief électoral, la Corrèze. « Un bonheur, pas toujours parce qu’il y a quelques fois des choses qui sont dites sur le territoire. Mais c’était un privilège de pouvoir disposer, grâce à mon lien avec la Corrèze, du retour que les citoyens pouvaient avoir de la politique que je menais » se rappelle-t-il.
L’ancien chef d’État considère également que d’avoir exercé des mandats locaux fut « une chance et un atout ». « J’ai pu être conseiller municipal, conseiller général, maire, président de conseil général, député et président de la République. On pourrait croire que c’est une carrière. Non ce n’est pas une carrière, ce ne sont pas des étapes que l’on franchit. C’est une expérience indispensable pour l’exercice de la fonction politique » a-t-il estimé.
Et pour les personnes qui viennent de la société civile, François Hollande leur conseille « de se rattacher le plus vite possible à un territoire ».
Pour François Hollande « l’expression nouveau monde » « n’est pas juste », car pour lui « la démocratie n’a pas d’âge ». « Il faut la respecter. Respecter les territoires, c’est respecter les élus » a-t-il conclu.
7h30. Démission de Collomb : « L’intérim n’est pas possible pour les questions de sécurité »
L’ancien chef de l’État réagit à la démission de Gérard Collomb. Le premier ministre occupe pour l’heure l’intérim du ministère de l’Intérieur.
« Aujourd’hui, c’est le 60e anniversaire de la Constitution de 1958. Pendant toutes ces décennies, des différents au sommet de l’État et des démissions spectaculaires, il y en a eu » rappelle François Hollande. Mais l’ancien Président souligne la singularité du cas Collomb :
« Qu’est qui est inédit dans ce qui vient de se produire ? C’est sûrement la chronique de la crise et son apparent dénuement. Car ce qui à mes yeux ne peut pas être compris, c’est que le ministère de l’Intérieur ne connaisse pas aujourd’hui le nom de son titulaire. L’intérim n’est pas possible pour les questions de sécurité. Il doit être le plus court possible. Et je veux croire que dans les heures qui viendront le nom du prochain ministre de l’Intérieur sera connu ».
« Quand il y a des crises, des démissions, c’est toujours une épreuve pour le chef de l’État » souligne encore François Hollande.