Avec 9,51% des suffrages exprimés au premier tour des élections législatives, le Parti socialiste a bel et bien subi une déroute. En 2012, le parti au poing et à la rose avait récolté 29,35% des voix, de quoi lui conférer la majorité absolue. Mais à l’issue du second tour qui se tiendra dimanche prochain, il ne devrait pas obtenir plus d’une vingtaine de sièges. « Il ne faut pas commencer à paniquer (…) Le PS a traversé des crises, on en a une devant nous à gérer », temporise Julien Dray, pourtant conscient que « les partis doivent se moderniser, se transformer ».
Julien Dray : « Il ne faut pas commencer à paniquer (…) Le PS a traversé des crises, on en a une devant nous à gérer »,
Les socialistes ne sont en effet pas seuls dans la tourmente. Face à La République en marche d’Emmanuel Macron, dont le score de dimanche est mirobolant (32%), les partis politiques font désormais pâle figure et les dissensions en leur sein font naître le risque d’une implosion. Julien Dray en a conscience et souhaite que l’accent soit mis sur « la cohésion et la discipline » au moment de la reconstruction du parti. Il estime en effet que le Parti socialiste peut renaître de ses cendres car « un parti c’est d’abord une identité » et que « le combat de la gauche, pour la justice sociale et l’égalité » est encore sauf.
Julien Dray : « le combat de la gauche, pour la justice sociale et l’égalité » est encore sauf.
Un combat mené par les socialistes, qu’il n’entend pas laisser à Jean-Luc Mélenchon, dont le mouvement ne devance le PS que de 0,9 point. « Je reconnais qu’il a fait une campagne présidentielle forte mais il ne construit rien ». Selon lui, le leader de LFI fait seulement « de belles opérations politiques » et ne manque pas d’« écraser les autres, de les mépriser ».
Ami de François Hollande, Julien Dray se refuse à le tenir responsable de l’échec de la gauche. « La rénovation du PS ce n’est pas de mettre à l’index tel ou tel membre », considère-t-il avant de déplorer l’attitude de certains députés socialistes ayant eu la défaite mauvaise, à l’image de François Lamy (tweet François Lamy), ou encore Gérard Filoche, qu’il juge « excessif ». « Quand on appartient à une famille politique on a le souci de défendre sa famille politique pas d’être le premier à la critiquer », a-t-il renchéri.