Le barrage qui coupait complètement l'accès au port de Longoni à Mayotte, ainsi qu'à la route vers le nord, a été levé par les forces de l'ordre vendredi matin sur décision du nouveau préfet, a appris l'AFP auprès de la préfecture.
Vers 05H00, la gendarmerie a échangé avec la vingtaine de manifestants présents sur les barricades et a pu dégager les axes routiers après le départ volontaire des grévistes. "Cette opération s’est déroulée sans emploi de la force", a précisé la préfecture dans un communiqué.
Des blindés sont intervenus pour ôter les arbres coupés et les abattis qui encombraient la chaussée et empêchaient depuis plusieurs semaines le passage de tout véhicule.
Barrage fait de pneus dans le hammeau de Tsararano près de la commune de Dembeni sur Grande-Terre, à Mayotte, le 5 avril 2018
AFP
Le port de Longoni, le port principal de l'île, dans lequel sont stockées des tonnes de produits et de denrées non acheminées, a pu être débloqué et la circulation routière a été rétablie.
"Cette situation a entraîné une gêne considérable pour la population en particulier une dégradation des conditions sanitaires et l’accès aux établissements scolaires", a indiqué la préfecture, soulignant que le barrage installé à la sortie du port de Longoni coupait l’île "de tout réapprovisionnement", occasionnant "depuis une semaine des ruptures importantes dans les magasins d’alimentation et la fermeture de certains".
Ainsi, "vu l’impérieuse nécessité de la situation", le préfet de Mayotte, Dominique Sorain, a demandé la levée du barrage de Longoni avec le concours de la gendarmerie nationale.
Des agents des forces de l'ordre sont positionnés sur la zone afin "de tenir la position" et d'éviter que le barrage ne se forme de nouveau, a déclaré à l'AFP le directeur de cabinet du préfet, Étienne Guillet.
Des résidents traversent un barrage routier près de la commune de Dembeni sur Grande-Terre, à Mayotte, le 5 avril 2018
AFP
Ce dernier a précisé qu'une telle levée avait déjà eu lieu depuis le début du mouvement afin de permettre le ravitaillement en carburant - l'un des deux stocks de carburant de l'île étant situé à Longoni.
Interrogé sur l'éventualité de la levée d'autres barricades, dont certaines sont encore en place vendredi, le directeur de cabinet a déclaré : "On verra en fonction de la situation".
Une majorité de syndicats avait appelé lundi à lever les barricades qui ont paralysé Mayotte pendant plus de quatre semaines à la suite d'un mouvement de lutte contre l'insécurité.
Alors que François Bayrou souhaite pouvoir avoir le ministre de l’Intérieur sortant dans son équipe, Bruno Retailleau a obtenu les garanties qu’il attendait, selon l’entourage du ministre. Il est prêt à lâcher l’idée d’un grand texte immigration, qui susciterait une levée de boucliers, pour « saucissonner » les sujets via plusieurs propositions de loi. Globalement, les LR sont rassurés et devraient rester au gouvernement.
Alors que le premier ministre a demandé aux partis de se positionner par rapport à l’exécutif selon trois choix, les partis de gauche ne souhaitent pas rentrer pas dans le jeu de François Bayrou. Ils attendent des signaux qui pourraient les amener à ne pas censurer. Mais ils ne les voient toujours pas…
C’est le signe d’ouverture vers la gauche qu’on retient de la réunion, ce jeudi 19 décembre, entre les différents représentants des partis politiques (hors Rassemblement national et La France insoumise) et François Bayrou. Le nouveau Premier ministre propose de remettre en débat la réforme des retraites, pour aboutir à un nouveau compromis avec les partenaires sociaux d’ici septembre. Sans nouvel accord, c’est la réforme adoptée en 2023 qui continuerait à s’appliquer. « Lorsque François Bayrou met tous les représentants de partis et de groupes autour de la table, je pense qu’il envoie un signal d’ouverture qui va le légitimer. Il est conscient de la situation politique inédite et il tend des mains », salue la députée Renaissance Eléonore Caroit, sur le plateau de Parlement Hebdo, au lendemain de la rencontre. « Au lieu d’avoir cette posture de contestation permanente, travaillons ensemble ! » « La première des choses, c’est de suspendre l’application de cette réforme, pour permettre aux 50 000 salariés qui devaient partir en retraite et qui en ont été empêchés cette année de pouvoir le faire », rétorque le sénateur communiste Ian Brossat. Une position partagée par l’ensemble des partis de gauche, à la sortie de la rencontre à Matignon la veille. Tous attendent davantage de compromis de la part du Premier ministre, avant de s’engager à ne pas le censurer. « Pour l’instant, il n’y a absolument rien qui garantisse à François Bayrou d’échapper à une motion de censure, parce que tout ce qu’il dit va dans le sens d’une perpétuation des politiques macronistes menées depuis 7 ans », fustige le sénateur communiste. Une position que dénonce vivement la députée Renaissance : « S’il faut revenir sur cette réforme, s’il y a des choses à améliorer, je suis tout à fait prête à ce qu’on en discute. Mais je pense qu’il faut qu’on arrête de polariser le débat. Au lieu d’avoir cette posture, cette attitude de renfermement et de contestation permanente, travaillons ensemble ! » Ian Brossat dénonce un « déni de démocratie » Ce n’est pas la première fois que le débat des retraites revient sur la table ces derniers mois. À la fin du mois de novembre, La France insoumise avait profité de sa niche parlementaire à l’Assemblée pour introduire une proposition de loi visant à abroger la réforme. Après des débats houleux, le texte n’avait pas pu être voté en raison du trop grand nombre d’amendements déposés par les groupes de la droite et du centre. « Lorsqu’ils ont eu la possibilité de voter aux dernières élections, les Français ont massivement soutenu des partis politiques qui s’engageaient à abroger la réforme. Quand ce sujet a, à nouveau, été débattu à l’Assemblée, les députés macronistes ont pratiqué l’obstruction pour éviter le vote d’une loi d’abrogation », dénonce Ian Brossat. « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », ajoute-t-il, dénonçant un « déni de démocratie ». Une expression qui ne passe pas pour Eléonore Caroit. « C’est une réforme dont l’examen a pris trois semaines, vous pensez qu’elle aurait pu être abrogée dans une niche parlementaire ? C’est fantaisiste », fustige la députée. De son côté, François Bayrou a répété sur le plateau de France 2 après la rencontre à Matignon, qu’il était ouvert à une autre solution que le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans pour financer le système des retraites. Le nouveau Premier ministre a notamment rappelé qu’il avait été « un militant de la retraite à points ».
Les chefs de partis et de groupes parlementaires étaient reçus à Matignon par François Bayrou, qui promet de former un gouvernement « avant Noël ». Une rencontre dont les socialistes, écologistes et communistes ressortent sans avoir « trouvé de raison de ne pas censurer » le nouveau Premier ministre, rapporte Olivier Faure.