La présidente du Front national Marine Le Pen a déclaré jeudi qu’elle se "battrait pour que la SNCF reste un service public", mais qu’elle n’irait pas manifester au côté des syndicats qui sont "responsables de la situation" selon elle en ayant appelé à voter pour Emmanuel Macron.
"Comme les autoroutes qui ont été privatisées et dont nous réclamons qu’elles soient renationalisées, nous nous battrons pour que la SNCF reste un service public, c’est-à-dire un service apporté aux Français les moins aisés pour qu’ils puissent se déplacer", a déclaré la dirigeante frontiste à l’AFP en marge d’une visite au salon de la Semaine internationale du transport et de la logistique à Villepinte (Seine-Saint-Denis).
"La SNCF est un service public et la mise en concurrence va avoir pour conséquence la privatisation à terme", avec une hausse du prix du billet et un réseau qui ne sera "pas entretenu", a-t-elle fait valoir.
La députée du Pas-de-Calais a expliqué que, pour autant, elle ne manifesterait "pas au côté des centrales syndicales qui sont responsables de la situation parce qu’elles ont appelé à voter pour monsieur Macron".
En outre les confédérations syndicales "maintenant sont servies par des nervis, des milices d’extrême gauche qui se permettent d’agresser physiquement les élus sans d’ailleurs que ça scandalise le gouvernement ou le président de l'Assemblée nationale", a-t-elle ajouté.
La dirigeante frontiste faisait référence à une récente bousculade, en marge d’une manifestation de la CGT à Valenciennes (Nord), du député FN du Nord Sébastien Chenu.
Plus généralement Mme Le Pen a estimé que le secteur du transport était "aujourd’hui en grand danger, confronté à une concurrence internationale déloyale très forte et très agressive".
"La ministre (des Transports Elisabeth Borne) a évoqué l’idée d’une nouvelle fiscalité qui pèserait sur les poids-lourds de manière indifférenciée", étrangers comme français, "ce qui va contribuer à aggraver la situation de nos transporteurs français", a-t-elle dit.
"Je réitère le souhait de voir les camions étrangers fiscalisés pour participer à l’entretien de l’infrastructure française car ils utilisent nos routes" mais pas les transporteurs français, qui "doivent avoir un avantage dans leur propre pays".