Marine Le Pen à la chasse aux électeurs de droite déçus par Fillon
Alors que François Fillon est empêtré dans l'affaire des emplois présumés fictifs, Marine Le Pen multiplie les clins d'oeil à l'électorat de...
Par Guillaume DAUDIN
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Alors que François Fillon est empêtré dans l'affaire des emplois présumés fictifs, Marine Le Pen multiplie les clins d'oeil à l'électorat de droite, dont elle a besoin pour espérer l'emporter à la présidentielle.
Sitôt passée l'incrédulité suite à sa victoire à la primaire de la droite fin novembre, Mme Le Pen avait déjà attaqué M. Fillon, avec des troupes bien mobilisées notamment sur les réseaux sociaux, sur sa volonté de "privatiser" la Sécurité sociale, voire la "supprimer" selon le FN.
La stratégie projet contre projet, maintenue jusqu'aux révélations du Canard enchaîné, permettait aussi à Marine Le Pen d'éviter d'être confrontée à sa propre affaire d'assistants parlementaires européens (sa secrétaire et son garde du corps).
Mais depuis début février, la candidate du "ni droite ni gauche" est surtout "ni gauche ni gauche".
Elle a axé plusieurs déplacements sur les questions régaliennes: frontières, sécurité, forces de l'ordre, au moment où celles-ci sont mises en cause suite au viol présumé subi par le jeune Théo à Aulnay-sous-Bois lors d'une interpellation.
Surtout, Marine Le Pen a lancé sa campagne dimanche 5 février à Lyon avec un discours de "tonalité droitière", comme l'a salué l'hebdomadaire d'extrême droite Minute, avare en louanges envers la frontiste.
Mme Le Pen avait notamment vilipendé l'Union européenne mais guère l'euro, qu'elle souhaite quitter, ce qui inquiète à droite. Evoquant "l'actualité récente", une allusion limpide aux affaires touchant M. Fillon, la présidente du FN s'est présentée comme "candidate de la France du peuple" face à "la droite et la gauche du fric".
Depuis, elle a aussi lancé un énième appel à "tous les patriotes" pour une union de premier tour, sans succès.
Derrière, ses troupes font le service après-vente, et notamment sa nièce Marion Maréchal-Le Pen qui assume son positionnement sur la droite de l'échiquier politique.
Celle-ci a appelé les sympathisants de droite et de François Fillon à se tourner vers "le plan M, le plan Marine" Le Pen, plutôt que vers un "plan B" éventuel de candidat alternatif de la droite.
Marine Le Pen "va répondre à toutes vos attentes, que ce soit en matière fiscale, migratoire, sociale, sur la question de la souveraineté", a poursuivi la députée du Vaucluse. Qui a encore ajouté mardi : "S'il ne veut pas avoir la gauche au pouvoir, le peuple de droite devra vraisemblablement se tourner vers Marine Le Pen."
- 'Candidate naturelle' de la droite -
Elle n'est pas la seule: "Amis fillonistes, unissez-vous derrière Marine", votre "candidate naturelle" pour "éviter la gauche mondialiste", drague dans une tribune parue sur le site "Boulevard Voltaire" François de Voyer, président du collectif FN "Audace" qui cible entrepreneurs et patrons de PME.
François Fillon en campagne à Saint-Denis de la Réunion, en France, le 13 février 2017
AFP/Archives
Face au FN qui fait désormais d'Emmanuel Macron son adversaire potentiel de second tour, François Fillon tente quant à lui de maintenir une double digue.
Tactique, tout d'abord. Devant les parlementaires, mardi, il a selon des participants écarté un "retrait", notamment au nom du "risque" que "l'ensemble de ces désordres n'ouvre une porte" à la présidente du FN.
En réunion publique, le candidat met en garde aussi le "peuple de droite" sur le plan idéologique, comme à Poitiers jeudi 9, faisant de Mme Le Pen et de "son programme économique de faillite" la "jumelle" de la gauche "rouge totale" de Jean-Luc Mélenchon.
Une idée appuyée par la très libérale Fondation Concorde, proche des Républicains, qui qualifie le projet frontiste d'"hologramme" de celui de Jean-Luc Mélenchon, et en chiffre le coût à 213 milliards d'euros "à horizon 2022".
Alors que la plupart des sondages annoncent désormais un second tour Macron - Le Pen, celle-ci est passée de 26 à 34% (+8) de cote de popularité en un mois chez les sympathisants "Les Républicains", dans le tableau de bord Ifop-Paris Match-Sud Radio.
Un ténor "Les Républicains" s'inquiète: "pas abîmé", Fillon était un "rempart" face à Marine Le Pen. "Là, il est urgent de reconstruire un rempart".
Dans Nice Matin, Mme Le Pen en revanche plaisante: avec "face à soi un tel candidat, on n'espère qu'une chose: qu'il reste".
La majorité sénatoriale propose d’assouplir les objectifs de zéro artificialisation nette (ZAN) des sols, dans un texte examiné à partir de ce 12 mars. Si la ministre de la Transition écologique accepte de donner « un peu de souplesse » aux élus locaux dans l’application de la loi, elle s’oppose à tout abandon des objectifs chiffrés.
Lors de son allocution, Emmanuel Macron a promis que la hausse des dépenses militaires se ferait sans augmentation d’impôts. « On ne peut pas demander aux Français de payer des chars avec leurs services publics et leurs retraites », dénonce la sénatrice écologiste Mélanie Vogel, qui demande une contribution des plus riches à l’effort de guerre.
En raillant les forces françaises et anglaises, armées de « pays quelconques », le vice-président américain J.D. Vance a suscité les critiques. Mais au-delà de la polémique, l’armée française, constituée en temps de paix, reste limitée, malgré des efforts récents. « On a l’éventail des armées nécessaires, mais on n’a pas l’épaisseur et la profondeur », pointe le sénateur LR Christian Cambon.
La ligne suivie par Donald Trump, qui se rapproche de Vladimir Poutine sur l’Ukraine, place le RN dans une situation ambiguë. Si le parti apprécie à la base le président américain, il commence à prendre quelques distances. « On sent bien que le sujet les embarrasse. Car il est impossible de donner raison sur toute la ligne à Donald Trump », selon Jean-Yves Camus, spécialiste de l’extrême droite. « Ils ne sont pas à l’aise », résume le politologue Pascal Perrineau.