Marie-Thérèse d’Autriche, mère et impératrice sous la plume d’Élisabeth Badinter
Cette semaine, dans Livres & vous, la seconde, Élisabeth Badinter, nous parle des conflits intimes de Marie-Thérèse d’Autriche. Comment concilier les intérêts d’un empire avec ceux de ses enfants, destinés eux aussi à régner ? Comment être une bonne mère quand on exerce le pouvoir au XVIIIe siècle ?

Marie-Thérèse d’Autriche, mère et impératrice sous la plume d’Élisabeth Badinter

Cette semaine, dans Livres & vous, la seconde, Élisabeth Badinter, nous parle des conflits intimes de Marie-Thérèse d’Autriche. Comment concilier les intérêts d’un empire avec ceux de ses enfants, destinés eux aussi à régner ? Comment être une bonne mère quand on exerce le pouvoir au XVIIIe siècle ?
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Pourquoi parler de l’impératrice d’Autriche quand on est une femme de combat et agrégée de philosophie ? Pour Élisabeth Badinter, c’est Simone de Beauvoir qui a éclairé son point de vue sur les femmes et qui lui a donné envie d’aller voir, « en fonction de ses idées à elle », des domaines comme la maternité. Car c’est de maternité dont il est question cette semaine dans Livres&vous avec Marie-Thérèse d’Autriche, une impératrice mais aussi une mère très impliquée auprès de ses 16 enfants.

40 ans au pouvoir
 

Au début, raconte Élisabeth Badinter, « le père de Marie-Thérèse n’était pas chaud pour qu’elle devienne impératrice et jusqu’au bout il souhaitait avoir un fils pour lui succéder » mais à sa mort c’est elle qui monte sur le trône et elle y restera près de 40 ans.

De l’avis général, « l’impératrice » Marie-Thérèse est une femme pleine de charme, exquise « saluée pour être la reine de la diplomatie, réussissant ainsi à grand renfort de travail, à moderniser l’armée, la justice, l’administration et à mener deux grandes guerres ».

Dans le même temps, « la mère » Marie-Thérèse est une femme toute aussi moderne. En plus de son travail et de ses responsabilités, elle s’occupe de ses enfants, s’intéresse à eux. La question se pose : n'y-a-t-il pas de personne avec qui partager ces tâches ? Où est passé le père?

Culpabilité et royaume

« C’est elle qui les soigne quand ils sont malades ». Pour Élisabeth Badinter, « elle a des entrailles maternelles ». Elle porte le deuil, rend hommage à ceux qui l’ont quitté trop tôt en les représentant en angelots sur les murs du château impérial d’Innsbrück. « Elle montre son chagrin : Une attitude de mère impensable au XVIIIe siècle » pour la philosophe. Marie-Thérèse s’implique également beaucoup dans l’éducation de ses enfants car « l’impératrice d’Autriche a un but : la paix de son empire, et cela passe par l’éducation de ses descendants et notamment de ses filles qu’elle marie aux Bourbon pour resserrer les liens entre son pays et la France ».

Pour Élisabeth Badinter, concilier intérêt politique et amour maternel place l’impératrice dans une situation conflictuelle. En effet selon elle, « elle marie certaines de ses filles à des princes qui n’étaient pas formidables. L’impératrice l’a donc emporté sur la mère, mais la mère en a eu beaucoup de chagrin et même de culpabilité ».
La culpabilité, préoccupation tellement contemporaine, tellement nouvelle à cette époque qui fait dire à Élisabeth Badinter que Marie-Thérèse d’Autriche avait déjà compris, au XVIIIe la « difficulté d’être mère ».

Élisabeth Badinter est l’auteure de « Les Conflits d’une mère, Marie-Thérèse d’Autriche et ses enfants » Ed. Flammarion

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