Alors que François Bayrou vient d’annoncer la composition de son gouvernement, l’exécutif peut enfin se mettre au travail, estiment les représentants du bloc central au Sénat. Pour cela, il faudra composer avec le Parti Socialiste tout en ménageant LR qui conditionne encore son soutien au gouvernement. Une tâche périlleuse.
Manifestations pour dénoncer la corruption des élus dans plusieurs villes
Par Public Sénat
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"Au trou les corrompus" et "à bas les privilèges": des manifestations dans plusieurs villes, notamment Paris et Toulouse, ont dénoncé dans le calme dimanche les affaires d'emplois fictifs présumés touchant François Fillon et Marine Le Pen.
Répondant à un appel lancé sur les réseaux sociaux sur le modèle de Nuit debout -ces rassemblements citoyens organisés au printemps dernier-, les manifestants jugent intolérable "d'être gouvernés par un corps élu qui a la possibilité de pratiquer l'inverse de ce qu'il défend", comme l'affirme le texte de l'appel.
"Fillon en prison, la corruption est un poison", "Il n'y a pas d'autorité sans exemplarité: Fillon 18 novembre 2016", "Touche pas au grisbi Penelope": de nombreuses pancartes brandies dans la foule de 700 personnes selon la police, place de la République à Paris, ont visé le candidat de la droite à la présidentielle, empêtré dans une affaire d'emplois fictifs présumés accordés à sa femme et deux de ses enfants.
Annie, 71 ans, qui se définit comme une électrice de gauche, a fabriqué une petite pancarte pour prévenir François Fillon : "Si tu es au second tour, on ne se déplacera pas".
"On ne peut pas élire un escroc. J'ai voté Chirac en 2002, mais si c'est Fillon-Le Pen, ils se démerderont sans moi", a expliqué cette manifestante au regard vert et à la chevelure bouclée.
Patrice Roblet, retraité de 66 ans venu du Val d'Oise, a cité Jérome Cahuzac et François Fillon, mais aussi Donald Trump, pour dire : "Il ne faudrait pas, en plus, qu'ils fassent la morale aux autres".
Et sa désillusion vis-à-vis des élus est grande : "Ils votent leurs lois et leurs privilèges, on ne s'en est pas sortis en fin de compte depuis la Révolution", dit-il, brandissant une pancarte sur laquelle on peut lire "abolition des privilèges et de la monarchie".
Outre François Fillon, la candidate FN à la présidentielle Marine Le Pen est elle aussi confrontée à des soupçons d'emploi fictif de son garde du corps comme assistant au Parlement européen.
Mais, "au-delà d'eux, c'est un problème de système", a observé l'écrivain Alexandre Jardin, présent dans la foule, qui a réclamé "a minima un contrôle par la Cour des comptes" de "l'argent de nos élus". "C'est bien parce que ce n'est pas fait, que les colères montent", juge-t-il.
A Toulouse, parmi des pancartes demandant "François rends-nous le million" ou "emplois fictifs pour tous", quelque 200 personnes se sont réunies place du Capitole, frappant sur des casseroles et scandant ponctuellement "Non à la corruption".
A Saint-Omer (Pas-de-Calais), une banderole "expressive" a été placardée sur la Grand-Place, afin que chacun puisse écrire ses doléances contre la corruption.
D'autres rassemblements ont eu lieu à Lyon, à Angers ou à Lille. Les organisateurs promettent de nouveaux rassemblements dimanche prochain.