Alors que le gouvernement demande un effort budgétaire de 5 milliards d’euros aux collectivités – « 11 milliards » selon les élus – le socialiste Karim Bouamrane affirme que « Michel Barnier est totalement inconscient ». Le PS a organisé ce matin, devant le congrès des maires, un rassemblement pour défendre les services publics.
Macron « ne fait rien par hasard » selon Michèle Cotta
Par Public Sénat
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Les hommes et femmes politiques passent, les présidents de la République se succèdent et elle, elle est toujours là. La journaliste Michèle Cotta publie « Quelle histoire ! Carnets secrets 2016-2017 » (Editions Robert Laffont), nouvel opus de ses carnets politiques où elle dévoile ses coulisses de la dernière campagne présidentielle. Témoin de la montée en puissance du futur président de la République dans le paysage politique, elle assiste à l’ « effet Macron » :
« Pour le moment, ça met en l’air nos théories sur la Ve République où il y avait depuis des années : opposition / majorité, majorité / opposition (…) Ça prouve que la notion des partis, les Français en avaient assez. Et je crois que les Français trouvaient que ces clivages étaient imbéciles parce que cela consistait à dire « non » à ce que dit la droite si on est à gauche, et « non » à ce que dit la gauche si on est à droite. Franchement tout le monde peut se rendre compte que c’est un calcul un peu simple et je dirais même simpliste. »
Et d’ajouter à propos d’Emmanuel Macron : « C’est le produit de tout ce qui (…) a, au fur et à mesure de la Ve République, affaibli les corps politiques, affaibli les corps intermédiaires ».
Pour la journaliste, l’outsider de cette campagne a su profiter d’un système qui se nécrosait : « Rappelez-vous, quand Nicolas Sarkozy est arrivé au pouvoir, il a défait (…) pas mal de ce qu’a fait Chirac (…) Quand François Hollande est arrivé, il a détruit beaucoup de choses de Nicolas Sarkozy. C’est vrai que l’on ne peut pas demander aux Français de s’y retrouver. On a l’impression que souvent, à force de détruire ce que font les autres, on fait du surplace. Et ça, à mon avis, c’est une des raisons essentielles de la montée d’Emmanuel Macron (…) Les Français ont eu l’impression d’un coup, que quelqu’un pouvait balayer tout ce qui n’allait pas dans une vie politique un peu encombrée ».
Macron : « un être très maîtrisé, très préparé »
Michèle Cotta voit Emmanuel Macron comme « un être très maîtrisé, très préparé » : « Il ne fait rien par hasard. Alors de temps en temps, ça peut terrifier d’avoir un homme comme ça, aussi construit. Mais on peut penser que le hasard ou la force des choses, peut-être un jour, le prendra à revers » glisse-t-elle.
Ces carnets seront les derniers, annonce Michèle Cotta. Car elle oscille entre la saturation face à cet exercice et, à demi-mots, la contrariété face au renouvellement du paysage politique, devenu plus difficile à commenter pour ceux qui avaient leurs réseaux et leurs habitudes : « C’est vrai que je me suis dit à un moment donné que les jeunes qui arrivaient, étaient peut-être plus difficiles à aborder par la classe de journalistes que nous sommes, que peut-être des plus jeunes [journalistes]. Mais je m’aperçois que finalement, on arrive à retisser des liens ».
Et de conclure en fermant plus qu’un chapitre : « J’ai l’impression que pendant 50 ans, j’ai écrit tous les jours de 9h à minuit. J’en ai assez ».
Interview de Michèle Cotta en intégralité