Emmanuel Macron a atterri jeudi à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, à six mois du référendum sur l'indépendance de l'île, avec la volonté de "consacrer des moments importants de notre histoire commune", notamment "l'anniversaire des 30 ans d'Ouvéa".
Emmanuel Macron, qui vient de passer trois jours en Australie, a atterri à 16H25 heure locale (07H25 heure de Paris), a constaté une journaliste de l'AFP. Il doit rester jusqu'au 5 mai dans l'archipel pour une visite jalonnée d'actes symboliques qui s'annonce sensible, avec notamment un déplacement à Ouvéa, 30 ans tout juste après les sanglants événements.
Le chef de l'Etat, qui est accompagné notamment de la ministre des Outre-mer Annick Girardin, s'est dit à sa descente d'avion "très heureux dans ces derniers jours de la première année de (s)on mandat de fouler ce sol et cette île qui nous est chère et venir ici dans une année qui est importante pour la Nouvelle-Calédonie".
"Ce sera d'abord l'occasion (...) de consacrer des moments importants de notre histoire commune, des moments qui ont pu être parfois douloureux, comme ceux que nous aurons à commémorer", a souligné Emmanuel Macron, citant "l'anniversaire des 30 ans d'Ouvéa".
Le chef de l'Etat a mentionné aussi "des moments dont nous pouvons être fiers comme les 20 ans des accords de Nouméa et cette histoire partagée, faite d'ombre et de lumière, comme il est convenu aujourd'hui de dire".
"Ce temps mémoriel est important parce qu'on ne fait rien de bon en négligeant une part de son histoire, quels qu'en soient les contours", a-t-il affirmé. M. Macron a également indiqué que son déplacement serait "aussi l'occasion de parler de la Nouvelle-Calédonie d'aujourd'hui".
Avant son départ de Sydney, le président avait déjà évoqué son déplacement programmé à Ouvéa. Le 5 mai 1988, 19 militants kanaks avaient été tués, ainsi que deux militaires, lors de l'assaut contre la grotte où des indépendantistes retenaient des gendarmes en otages.
"Oui je vais sur l'île", avait-il dit, jugeant les conditions "réunies" et qu'"il y a un message très clair d'accueil", un "consensus sur notre venue". Selon lui, seules 2 familles sur les 19 familles de kanaks tués sont opposées à sa visite.
"Il n'est jamais bon d'être intimidé par une minorité, que je respecte", avait-il poursuivi, disant "reconnaître ces mémoires meurtries". "Je viens là pour regarder toutes nos mémoires en face de toutes nos plaies".
En Nouvelle-Calédonie, le chef de l'Etat ne prononcera "qu'un discours" samedi -sa visite à Ouvéa sera "silencieuse" selon l'Elysée- mais il s'exprimera aussi lors des échanges coutumiers qui vont jalonner sa visite.