Alors que François Bayrou vient d’annoncer la composition de son gouvernement, l’exécutif peut enfin se mettre au travail, estiment les représentants du bloc central au Sénat. Pour cela, il faudra composer avec le Parti Socialiste tout en ménageant LR qui conditionne encore son soutien au gouvernement. Une tâche périlleuse.
Macron en Chine : le bon timing
Par Public Sénat
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Pour sa première visite d’État en Chine, Emmanuel Macron veut marquer le coup. Le Président de la République qui a proposé d’organiser en 2018-2019, une « année franco-chinoise de la transition écologique », a voulu se positionner comme l’interlocuteur privilégié de Pékin.
Durant les trois jours de son séjour, qu’il achèvera mercredi 10 janvier, Emmanuel Macron oscille entre visites de lieux culturels emblématiques, discours et signatures de contrats.
« Il y a toujours dans une visite diplomatique, à la fois un enjeu de séduction, un enjeu géostratégique et naturellement des enjeux économiques et financiers qui sont très importants » explique Patrick Martin Genier, spécialiste des questions européennes et internationales.
Pour Pierre Haski, président de Reporters sans frontières, la visite d’Emmanuel Macron en Chine bénéficie d’un bon timing : « Cette visite intervient à un moment où la Chine est en train d’exploser sur la scène internationale (…) Elle a connu une croissance phénoménale ces dernières années [et] a un leader [Xi Jinping NDLR] qui est le leader chinois le plus fort des trente dernières années. »
L’absence de « Trump, Merkel et des Anglais qui se retirent de l’Europe » permet également au Président de la République de se positionner en leader européen.
Et celui-ci, veut envoyer un message clair à la Chine, poursuit le président de Reporters sans frontières : « Les Chinois ont cru, ces dernières années que l’Europe était en train de s’effondrer (…) et ils ont commencé à acheter l’Europe par « appartements » : un petit bout de technologie allemande par ci, le port du Pirée par là…Et Macron, quand il dit « L’Europe est de retour », il essaie de leur dire : « Attendez, vous n’allez pas jouer de nos divisions. Parce que l’Europe (…), à cinq cents et quelques millions de personnes, est le plus grand marché au monde. Et c’est fini (…) le supermarché où l’on prend ce que l’on veut ». »
André Gattolin, sénateur (LREM) des Hauts-de-Seine et vice-président de la commission des affaires européennes au Sénat, renchérit : « [Emmanuel Macron] arrive avec deux éléments forts : d’abord la directive, qui est en cours d’adoption, sur le contrôle des investissements stratégiques (…) et puis l’autre élément, c’est effectivement toutes les mesures antidumping ». Et il ajoute : « Aujourd’hui, il y a un rééquilibrage parce que la Chine ne va pas aussi bien que ça, quoi qu’on en dise (…) Sa situation ne fonctionne que si le reste du monde fonctionne bien. Elle ne peut pas être dans un rapport de pure domination. Et l’Union européenne reste de loin, encore son plus gros marché. »
Sylvie Matelly, économiste, directrice adjointe de l’IRIS, voit surtout arriver « une nouvelle époque » : « Macron veut se positionner comme celui qui ouvre la voie en Europe, de cette nouvelle époque (…) Très longtemps, on s’est méfié de la Chine en Europe, tout en la laissant investir partout et sur tous les sujets (…) Et finalement, on voit aujourd’hui un retournement, où l’on a envie de tisser des relations avec la Chine (…) d’amplifier nos relations. Mais dans un échange plus d’égal à égal. »
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