Macron à Las Vegas en 2016: ouverture d’une enquête préliminaire

Macron à Las Vegas en 2016: ouverture d’une enquête préliminaire

Une enquête a été ouverte sur l'organisation d'un déplacement en janvier 2016 à Las Vegas d'Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie, mais...
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Une enquête a été ouverte sur l'organisation d'un déplacement en janvier 2016 à Las Vegas d'Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie, mais pour l'entourage du candidat d'En Marche!, désormais favori des sondages, il ne s'agit en rien d'une "affaire Macron".

Le parquet de Paris a ouvert lundi cette enquête préliminaire pour favoritisme, complicité et recel de favoritisme, selon une source judiciaire, qui confirmait une information de France Inter.

Elle fait suite à un rapport de l'Inspection générale des finances (IGF) du 8 mars qui soupçonne des dysfonctionnements dans l'organisation de cette opération, confiée au géant Havas sans appel d'offres par Business France, l'organisme de promotion de la "French Tech" dépendant de Bercy.

Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie, visite le Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas aux Etats-Unis, le 7 janvier 2015
Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie, visite le Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas aux Etats-Unis, le 7 janvier 2015
AFP/Archives

Selon Le Canard enchaîné, qui avait révélé l'affaire, le coût de la soirée, en plein Consumer Electronics Show (CES) de Las Vegas grand-messe mondiale de l'innovation technologique, aurait atteint 381.759 euros, dont 100.000 euros rien qu'en frais d'hôtel. Emmanuel Macron y avait été ovationné par plus de 500 personnalités et dirigeants de start-up françaises.

Le candidat du mouvement En marche! à la présidentielle, désormais favori des sondages, a nié toute responsabilité dans ce dossier. "Mon ministère, lorsque j'étais ministre, a toujours respecté les règles des appels d'offres et des marchés publics", a-t-il récemment affirmé, alors que plusieurs proches à Bercy étaient d'ex-salariés d'Havas.

- "Une affaire Business France" -

Ce n'est "en aucun cas une affaire Macron. C'est une affaire Business France", a insisté mardi son entourage, faisant valoir que le choix du prestataire "n'incombait aucunement au ministre ou à son cabinet".

Le ministre de l'Economie Michel Sapin le 8 mars 2017 à l'Elysée
Le ministre de l'Economie Michel Sapin le 8 mars 2017 à l'Elysée
AFP

La semaine dernière, l'actuel ministre de l'Economie, Michel Sapin, qui avait missionné l'IGF pour enquêter, avait dédouané son prédécesseur.

Emmanuel Macron, son cabinet et le ministère de l'Economie "sont totalement hors de cause" dans cette affaire, avait affirmé Michel Sapin le 8 mars, assurant que "c'est un dysfonctionnement de Business France".

L'organisme a reconnu sa responsabilité. "Il est apparu ultérieurement que, au vu des délais, le choix d'un prestataire capable de prendre en charge l'organisation de l'événement aux US et les actions de communication associées (...) avait été fait selon une procédure pouvant potentiellement être affectée d'irrégularité", a expliqué Business France.

"Aussitôt qu'elle en a été informée, la direction générale de Business France a suspendu le règlement des prestations et fait réaliser un audit par le cabinet EY afin d'évaluer la situation et mettre en place des actions correctives", a ajouté l'agence.

Le délit de favoritisme vise le fait, pour "une personne dépositaire de l'autorité publique ou chargée d'une mission de service public", de "procurer ou de tenter de procurer à autrui un avantage injustifié", contraire à "la liberté d'accès et l'égalité des candidats dans les marchés publics et les délégations de service public", d'après le code pénal.

Emmanuel Macron
Emmanuel Macron
AFP

L'ouverture de cette enquête, révélée à quarante jours de la présidentielle, intervient alors que François Fillon, candidat de la droite, a été mis en examen mardi dans l'enquête sur de possibles emplois fictifs de sa femme et de ses enfants comme assistants parlementaires, une première pour un candidat majeur dans la course à l'Élysée.

La présidente du Front national Marine Le Pen a, elle, échappé vendredi à une possible mise en examen, refusant de répondre à une convocation des juges dans l'enquête sur des soupçons d'emplois fictifs chez les assistants des eurodéputés frontistes.

Concernant le candidat d'En Marche!, l'association anticorruption Anticor a annoncé lundi avoir saisi la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) pour lui demander "de vérifier le caractère exhaustif, exact et sincère" de la déclaration de patrimoine d'Emmanuel Macron, s'interrogeant notamment sur ses revenus du temps où il était banquier à la banque Rotschild.

Dans la même thématique

Macron à Las Vegas en 2016: ouverture d’une enquête préliminaire
3min

Politique

Emmanuel Grégoire candidat à la mairie de Paris : "Je ne pourrai pas soutenir quelqu'un qui a passé son temps à me tirer le tapis sous le pied », déclare Anne Hidalgo

Invitée de la matinale de Public Sénat, la maire de Paris Anne Hidalgo s’est exprimée sur la fin de son mandat, et les élections municipales à venir. Si l’édile soutient le sénateur socialiste Rémi Féraud pour la succéder, elle attaque son premier adjoint Emmanuel Grégoire, également candidat, qui n’a pas « rempli son rôle de protéger le maire ».

Le

Macron à Las Vegas en 2016: ouverture d’une enquête préliminaire
2min

Politique

Assouplissement du ZAN : Agnès Pannier-Runacher dénonce « la manière dont certains populistes se saisissent de ce sujet »

La majorité sénatoriale propose d’assouplir les objectifs de zéro artificialisation nette (ZAN) des sols, dans un texte examiné à partir de ce 12 mars. Si la ministre de la Transition écologique accepte de donner « un peu de souplesse » aux élus locaux dans l’application de la loi, elle s’oppose à tout abandon des objectifs chiffrés.

Le

Macron à Las Vegas en 2016: ouverture d’une enquête préliminaire
3min

Politique

Ukraine : « Avez-vous vraiment plus peur de taxer les riches que de laisser Poutine gagner ? », demande Mélanie Vogel

Lors de son allocution, Emmanuel Macron a promis que la hausse des dépenses militaires se ferait sans augmentation d’impôts. « On ne peut pas demander aux Français de payer des chars avec leurs services publics et leurs retraites », dénonce la sénatrice écologiste Mélanie Vogel, qui demande une contribution des plus riches à l’effort de guerre.

Le