Macron à Bercy: un public de novices enthousiastes

Macron à Bercy: un public de novices enthousiastes

"On va gagner !", "Macron président !", "Brigitte première dame!" A Bercy, environ 20.000 supporteurs, dont beaucoup assistaient...
Public Sénat

Par Fabrice RANDOUX

Temps de lecture :

3 min

Publié le

"On va gagner !", "Macron président !", "Brigitte première dame!" A Bercy, environ 20.000 supporteurs, dont beaucoup assistaient à leur premier meeting électoral, ont scandé lundi leur confiance dans la victoire de leur candidat à six jours du premier tour de la présidentielle.

16H: en attendant le discours d'Emmanuel Macron, alors que des milliers de personnes patientent encore dehors, le "référent" parisien d'En Marche!, Stan Guerini, chauffe la salle, déjà pleine à craquer de Tshirts "Macron président!" jaune, bleu et rose, agitant des drapeaux bleu-blanc-rouge et parfois européen.

"Est-ce que nous sommes des héritiers?" "Nooon!", répond la salle. "Est-ce que nous sommes des complices du grand capital?" "Noooon!"

Peu de nouveaux soutiens politiques dans la salle (à l'exception de l'ancienne secrétaire de la CFDT Nicole Notat), mais beaucoup de "people": Line Renaud, Erik Orsenna, Pierre Arditi, les chanteuses Dani, Catherine Lara, Keren Ann, le footballeur Yohann Cabaye ...

Ce sera d'ailleurs l'un deux, le président du club de rugby de Toulon Mourad Boudjellal, fils d'immigrés algériens, qui montera sur l'estrade vanter "la France qui s'est enrichie avec des gens venus d'ailleurs".

Dernier orateur avant l'arrivée du candidat, le secrétaire général d'En Marche!, le député du Finistère Richard Ferrand vient appeler à la mobilisation alors que les sondages se resserrent.

"Chaque bulletin de vote doit être utile et ne pas servir une cause sans effet", lance-t-il dans une allusion au vote Benoît Hamon.

- Première fois -

Dans la fosse, la foule est enthousiaste mais c'est visiblement un public moins militant et aguerri que dans les meetings des autres grands candidats.

Après avoir voté "Jospin, Chirac, Hollande", Caroline, 49 ans, décoratrice à Paris, a enfin trouvé "quelqu'un qui correspond à ses convictions".

"Le coeur à gauche et le portefeuille à droite", assume-t-elle. "La droite de François Fillon est intolérante et égoïste, les socialistes sont inopérants", résume-t-elle

Même première fois pour Anne, 40 ans, aide à domicile d'origine ivorienne, venue avec sa fille Zoé, quatre ans. "J'étais à droite, j'ai voté Chirac, Sarkozy mais la droite m'a déçue. Pour moi, Macron c'est le renouveau", dit-elle.

Sony, éducateur spécialisé de 46 ans et "sympathisant de gauche", soutient Emmanuel Macron "parce qu'il fait la synthèse entre la gauche et la droite". "Depuis 30 ans, l'alternance casse les réformes des uns et des autres", déplore-t-il

Evelyne, enseignante à la retraite de 72 ans, souhaite "donner la place aux jeunes en politique et dans la société". Elle a été séduite par "son côté atypique" et "son premier discours où il a dit qu'il fallait oser, ne pas avoir peur de l'échec".

Cassandra, étudiante en BTS tourisme est venue dans un car En Marche! d'Arras (Pas-de-Calais) avec sa soeur Félicia, encore lycéenne. "Il a l'ouverture d'esprit, on a confiance en lui. Benoît Hamon il est bien aussi mais il est trop gentil", explique-t-elle.

Eva, ingénieur à Paris, 50 ans, est venue elle aussi pour la première fois "pour participer à cette histoire incroyable" d'un nouveau parti". Mais comme tous les autres, elle ne cache pas un soupçon d'inquiétude dans la dernière ligne droite. "On est confiant mais ce n'est pas encore gagné", dit-elle.

Dans la même thématique

France Politics
11min

Politique

Budget, assurance chômage, Nouvelle-Calédonie… Les dossiers chauds qui attendent Michel Barnier

Après deux mois de flottement, de nombreux dossiers se sont accumulés sur le bureau du Premier ministre. Tout juste nommé, Michel Barnier va devoir relancer plusieurs réformes, mises à l’arrêt avec la dissolution. Néanmoins, la constitution d’un budget reste le premier saut d’obstacles pour le nouveau chef de gouvernement et sa future équipe ministérielle.

Le

NATO Summit
6min

Politique

« Depuis les élections législatives, l’autorité d’Emmanuel Macron s’est affaiblie en Europe et sur la scène internationale »

Ce vendredi, Emmanuel Macron rencontre Olaf Scholz sur les bords du lac Léman, à Évian-les-Bains. Le chef de l’Etat et le chef du gouvernement allemand participent à la nouvelle édition des rencontres franco-allemandes, un rendez-vous devenu incontournable dans les relations entre les deux pays. Alors que les deux hommes sont affaiblis sur la scène intérieure à la suite de revers électoraux, la professeure d'histoire et de civilisation allemande à Sorbonne Université, Hélène Miard-Delacroix, dresse un état des lieux des relations entre Paris et Berlin.

Le

France Politics
5min

Politique

« Ce n’est pas un amateur de punchlines », Michel Barnier raconté par ses soutiens au Sénat

Le nouveau Premier ministre au CV long comme le bras a été le troisième homme de la dernière primaire interne à LR. A cette époque, peu de sénateurs croyaient en ses chances de victoire. Ses soutiens de l’époque expliquent pourquoi ils avaient fait de lui leur favori. Ils décrivent un homme taillé pour exercer le pouvoir, beaucoup moins pour le conquérir.

Le