Le député LR Eric Woerth a plaidé lundi pour une direction collégiale du parti "dans un premier temps", et Jean-François Copé pour prendre le temps avant de choisir un nouveau chef au parti, au lendemain de la démission de son président Laurent Wauquiez.
Pour M. Copé, ancien ministre et actuel maire de Meaux, "il n'y a pas d'urgence", et face au "malaise", LR peut "se donner trois, quatre, cinq mois" avant de "se lancer tête baissée dans de nouvelles élections": "on n'a pas une échéance immédiate (...) Les municipales, moins les partis politiques s'en occuperont mieux ce sera", a-t-il jugé sur Europe 1.
Selon les statuts de LR, en cas de vacance de la présidence, celle-ci est assurée par le vice-président délégué, Jean Leonetti. Et l'article 23 du règlement intérieur précise que "l’élection du nouveau Président a lieu, sauf cas de force majeure constaté par la Haute Autorité du Mouvement, dans les cinquante jours au moins et soixante-cinq jours au plus après l’ouverture de la vacance".
Pour Eric Woerth, "il peut y avoir peut-être une collégialité dans un premier temps" pour cette présidence, au moment où "l'avenir des Républicains est évidemment collectif": "tout le monde doit avoir sa place" et "on ne doit pas refermer les Républicains sur un autre débat" alors que "la droite est au bord de l'asphyxie", a-t-il plaidé sur RTL.
Jean-François Copé propose de "réfléchir, lancer des débats, s'appuyer sur le groupe parlementaire, (...) imaginer des structures différentes, poser quelques conditions pour le prochain président du parti s'il doit y en avoir un (...) et quelle que soit la forme de ce parti", penser à la question de le "réélargir aux centristes".
A neuf mois des élections municipales de 2020, alors que l'espace politique dans lequel LR peut se reconstruire apparaît réduit, coincé entre LREM et RN, Eric Woerth a salué l'initiative du président LR du Sénat Gérard Larcher pour construire "un projet rassemblant la droite et le centre", et anticipé que les élus locaux "vont créer des listes de cette manière-là aux municipales".
Il s'est à cet égard dit "très choqué" par les propos de l'eurodéputé LREM Gilles Boyer qui "dit quasiment aux élus +toi tu es un élu Républicains, tu prends des gens d'En marche sur ta liste sinon tu seras un ennemi du président de la République+".
"Tout cela va beaucoup trop loin et on ne peut pas lancer des ultimatums de cette façon", a-t-il estimé.
Un des porte-parole des Républicains, Gilles Platret, a de son côté estimé dans un tweet, au moment des "débats sur la ligne politique" de LR, qu'"un parti ne peut aller contre les idées de ses militants. Ce sont eux qui décident et du président et de la ligne".