Alors que François Bayrou vient d’annoncer la composition de son gouvernement, l’exécutif peut enfin se mettre au travail, estiment les représentants du bloc central au Sénat. Pour cela, il faudra composer avec le Parti Socialiste tout en ménageant LR qui conditionne encore son soutien au gouvernement. Une tâche périlleuse.
LR: Copé ne fera pas à Wauquiez le “cadeau” de son départ du parti
Par Public Sénat
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Jean-François Copé a critiqué jeudi une "machine à exclure" au sein de LR depuis l'élection de Laurent Wauquiez et s'est dit "inquiet" des départs successifs de ténors, refusant toutefois de "faire le cadeau" de son propre départ au nouveau président des Républicains.
"Quand on a subi la défaite désastreuse qui a été celle de la droite française" en 2017, "le moins qu'on puisse faire", c'est faire preuve "d'un peu de résilience et de cohérence", a déclaré l'ancien président de l'UMP lors de l'émission "Questions d'Info" LCP-Le Point-AFP.
"Il y a des gens (...) qui n'ont pas compris qu'il s'est passé un big bang considérable en mai" avec l'élection d'Emmanuel Macron et continuent de "refaire comme avant (...) la petite élection à l'ancienne" en cherchant "vite à se positionner pour 2022", a déploré le maire de Meaux, candidat malheureux à la primaire de la droite (0,3%).
"Bien entendu, la machine à exclure se met en marche tout de suite. Sarkozy avait viré les non-sarkozystes, Fillon les non-fillonistes, Wauquiez est en train de virer les +non-wauquiezistes+", a-t-il lancé.
M. Copé s'est dit "inquiet" des départs ou prises de distance de Xavier Bertrand, Luc Chatel, Alain Juppé, Dominique Bussereau, Jean-Pierre Raffarin ou encore François Baroin. "Si la stratégie consiste à dire +surtout, on vire tous les gens qui brillent un peu+ (...) j'ai peur qu'à un moment donné, l'addition soit salée".
Pourrait-il lui-même quitter le parti ? "Je ne vois vraiment pas pourquoi j'offrirais le cadeau" de ce départ, a-t-il dit, assurant rester "dans ce parti".
"Je mets en garde ceux qui dirigent" LR, car "leur légitimité n'est pas liée a une élection majeure" et "il faut rassembler", a-t-il tancé.
Selon M. Copé, "l'objectif" de Laurent Wauquiez, est "qu'il dégage tout le monde, qu'il supprime la primaire, et qu'il (soit) candidat du parti". Ensuite, "il supprime les primaires, comme ça il n'a pas de concurrent à l'intérieur du parti" mais "ce n'est pas parce qu'il supprime les primaires qu'il supprimera les candidats à la présidentielle".
A l'approche des européennes de 2019, "si le match doit être entre, d'un côté, les pro-européens avec Macron, Juppé et, de l'autre, les anti-européens avec Wauquiez, Le Pen, Mélenchon, alors là, on est mal barrés", a-t-il estimé dans une autre critique de Laurent Wauquiez et de son euroscepticisme.
Il a aussi regretté ses "postures" anti-Macron alors que le chef de l'Etat "mène une politique (économique) qui correspond à ce qu'on n'a pas eu le courage de faire nous".
Est-il donc donc devenu macroniste ? "Non, je dois être un des derniers copéistes, peut-être... Il y en a encore un ou deux, en dehors bien sûr de ma famille adorée et de mes amis", a éludé M. Copé en souriant.