Ce mercredi, le gouvernement présentait en Conseil des ministres sa loi ELAN, destinée au logement. « J’espère que le titre qu’elle porte correspondra bien aux résultats qu’on obtiendra dans quelques années, en matière de logement » prévient le sénateur LR Philippe Dallier, rapporteur spécial des crédits consacrés au logement, au sein de la mission « Cohésion des territoires. »
Pour y arriver, l’exécutif a présenté 66 articles afin, notamment, de réaliser plus de logements sociaux en facilitant le rachat par les locataires. Pas de quoi convaincre le sénateur. « C’est incohérent. Le gouvernement espère qu’avec une réorganisation des bailleurs sociaux, et des prêts qui viendront remplacer l’autofinancement, il n’y aura pas d’impact sur la construction » lance-t-il, rappelant que le gouvernement s’apprête à supprimer l’APL accession, une aide pour permettre aux moins fortunés de devenir propriétaires. « On pensait que ça n’impacterait que les locataires de logement social qui souhaitent acheter leur logement. Mais on a bien vu que la disparition de cette APL empêche aussi des travaux de rénovation énergétique » poursuit-il.
« Ce texte est d’abord la conséquence de la loi de finances qu’on a adopté à l’automne dernier et qui coupe 1,7 milliard d’euros par an de crédits aux bailleurs sociaux » s’offusque-t-il. « On est en train de vivre un changement du modèle économique du logement social. Le gouvernement fait un gros pari. Je pense que ce pari est risqué. »