Après l'annonce jeudi par Martine Aubry de sa candidature à un quatrième mandat à Lille, ses adversaires aux prochaines municipales ont unanimement dénoncé vendredi le bilan de celle qui siège à la mairie depuis 2001.
Stéphane Baly, tête de liste EELV avec Stéphanie Bocquet, a dit à l'AFP être "tombé de sa chaise" en lisant sa déclaration de candidature dans La Voix du Nord.
"On découvrirait une maire plus écolo que les écolos. On a l'impression que ce n'est pas la maire qui depuis trois mandats a bétonné la ville", a-t-il insisté, alors que Mme Aubry a promis un programme "écologiquement fort".
M. Baly dénonce un positionnement "hyper opportuniste" et une candidature qui ne correspond pas aux "aspirations de renouveau démocratique".
La maire de Lille a cependant estimé avoir fait "de très belles choses avec les Verts", qui font partie de la majorité municipale depuis 2001 et présenteront une liste au premier tour, comme depuis 1977.
"Que n’a su faire Martine Aubry en 18 ans qu’elle saurait faire avec 6 années de plus ?", s'interrogent également dans un communiqué Julien Poix et Élodie Cloez, chefs de file locaux de La France insoumise pour les municipales. Il voient en Lille une "ville bétonnée, socialement fracturée, à plusieurs vitesses". Il "est venu le temps de la transition", a estimé sur RTL Adrien Quatennens, député LFI de Lille.
"Cette candidature est la conséquence d’une succession ratée", a jugé Thierry Pauchet (divers droite), de la liste "Les lillois sont formidables". Selon lui la maire "ne perçoit pas la désastreuse situation dans laquelle se trouve" la ville, sur les question relatives à "l'insécurité" et la "tranquillité".
"Il me tardait que Mme Aubry soit clairement mon adversaire politique", s'est réjoui auprès de l'AFP Marc-Philippe Daubresse, candidat des Républicains (LR), jugeant qu'elle faisait jusqu'ici campagne "en utilisant les moyens de sa mairie".
"Sur le fond, je constate que cette ville est plus dure, qu'on y vit plus mal qu'avant. L'autre priorité, c'est de changer la gouvernance verticale, autoritaire, de Mme Aubry, pour la transformer en une gouvernance décentralisée et consensuelle".
L'ancienne directrice de cabinet de Mme Aubry, Violette Spillebout, elle-même candidate avec l'étiquette LREM, avait évoqué jeudi "l'échec de la parole politique" et des "convictions" de la fille de Jacques Delors, qui lorsqu'elle était première secrétaire du PS, avait selon elle "fait adopter la règle de non-cumul de plus de 3 mandats successifs".
La maire de Lille n'a pas manqué de lui répondre, dans la Voix du Nord. "On ne peut pas à la fois soutenir la politique du président de la République et prétendre faire le contraire ici", a-t-elle déclaré, en référence à une récente sortie de Mme Spillebout, assurant ne pas se reconnaître en "candidate macroniste".
"Il n'y a pas d'interdiction dans nos statuts d'effectuer un quatrième mandat", a de son côté répliqué Pierre Jouvet, l'un des porte-parole du PS, se disant "très satisfait" de cette candidature par laquelle "le PS pourra conserver Lille".
"Tu n'as plus rien à prouver, juste à donner encore. Merci donc Martine Aubry de relever le gant une nouvelle fois pour les lillois. La politique s'honore avec des élus comme toi", s'est aussi réjoui sur Twitter le premier secrétaire du PS Olivier Faure.
Quant à Eric Cattelin-Denu, candidat Rassemblement national (RN), interrogé par l'AFP, il considère cette annonce comme un "non-évènement". "Ça m'est complètement égal, nous on dénonce son bilan".