Lifeline : « Le droit maritime impose de sauver des naufragés »

Lifeline : « Le droit maritime impose de sauver des naufragés »

Invité de l’émission « On va plus loin », Philippe Ryfman, avocat au Barreau de Paris, spécialiste en droit des associations et droit de l’humanitaire, analyse la situation tendue entreles ONG et le président de la République, suite aux accusations de ce dernier, concernant l’ONG allemande Lifeline.
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Une critique qui ne passe pas. Après avoir accusé Lifeline, une ONG allemande, de faire « le jeu des passeurs » après un sauvetage en Méditerranée, Emmanuel Macron doit faire face à la colère des ONG. Quatre d’entre elles, dont Médecins sans frontières (MSF) et Amnesty International France, ont demandé mercredi, à être reçu par le président de la République.

Philippe Ryfman, avocat au Barreau de Paris et spécialiste en droit des associations et droit de l’humanitaire considère qu’il s’agit « d’un discours fort vis-à-vis d’une ONG » de la part du président de la République et trouve que « c’est un peu surprenant dans la bouche d’Emmanuel Macron ». Même si l’avocat insiste sur un point : « C’est vrai que cette ONG allemande est beaucoup plus radicale et qu’elle considère qu’elle a à s’affranchir, en quelque sorte, de tous liens avec les gouvernements. »

Toutefois,  le spécialiste en droit de l’humanitaire ne dit pas pour autant qu’Emmanuel Macron a eu raison d’accuser Lifeline : « Cette ONG sauve des vies. Elle sauve des naufragés. »

 Interrogé sur la possibilité que pourrait avoir les ONG de servir l’intérêt des passeurs, Philippe Ryfman répond : « C’est un reproche, une imputation que le gouvernement actuel, ses prédécesseurs (…) et quelques autres états européens, font aux ONG en Méditerranée (….) On les accuse de constituer une sorte d’appel d’air ou de faciliter la tâche des passeurs (…) On n a aucun élément qui l’établit. »

 

Il ajoute : « On est dans des logiques très opposées. Les ONG, qui sont en Méditerranée avec des bateaux, rappellent, à juste titre, qu’elles sont là parce que les opérations européennes de sauvetage, qui auparavant avaient été organisées, ont cessé. Et on s’est trouvé à partir de 2016, dans un vide total, avec des gens qui continuaient à essayer de passer depuis la Libye jusqu’en Italie (…) Donc elles sont intervenues - par exemple SOS Méditerranée avec Médecins sans Frontières - pour pallier un vide (…) Par ailleurs, quasiment toutes sont en lien avec (…) les autorités de garde-côtes maltaises ou italiennes, qui leur signalent les naufragés. »

 « Le droit maritime impose de sauver des naufragés » rappelle Philippe Ryfman.

 

Vous pouvez voir et revoir l’interview de Philippe Ryfman, en intégralité :

OVPL : interview de Philippe Ryfman, avocat, spécialiste en droit des associations et droit de l’humanitaire (en intégralité)
07:11

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