Librairies : vers une réouverture dans 15 jours ?

Librairies : vers une réouverture dans 15 jours ?

Après François Hollande, ce sont 68 sénateurs et sénatrices qui lancent un appel à l’exécutif pour permettre aux libraires de rester ouverts lors de la période de confinement. Contactée par publicsenat.fr, l’instigatrice de cette mobilisation, la sénatrice LR, Laure Darcos a bon l’espoir que ce sera chose faite dans 15 jours.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

« Commerces de première nécessité à l’évidence, les librairies sont un joyau inestimable que nous devons préserver. Monsieur le Président, laissez ouvertes les portes de nos librairies ! » C’est l’appel de 68 sénateurs en faveur de la réouverture des librairies en période de confinement. La vice-présidente LR de la commission de la culture du Sénat, ancienne directrice des  relations institutionnelles du groupe Hachette Livre, Laure Darcos a motivé ses collègues de tous bords pour la rejoindre dans ce combat qui lui tient à cœur. « Mettre fin à une situation absurde et décalée. Pourquoi les supermarchés peuvent rester ouverts et continuer à vendre des livres et pas les librairies ? Les gens ont besoin de continuer à s’évader pendant le confinement. On a vu d’ailleurs que le livre numérique n’a pas séduit de nouveaux publics en mars dernier. Le livre papier reste un objet particulier pour les Français » estime-t-elle.

En mars dernier, Bruno Le Maire plaidait pour la réouverture des librairies

La sénatrice met également en avant une situation « paradoxale ». En mars dernier, lors du premier confinement, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire s’était montré favorable à la réouverture des librairies. "Je ne vois pas pourquoi ce serait uniquement Amazon qui pourrait récupérer le marché, au risque effectivement de fragiliser les libraires (…) les librairies sont effectivement un commerce de première nécessité » appuyait-il. À cette époque, c’est le syndicat de la librairie française qui avait freiné ses ardeurs. « À l'heure où l'on nous dit que le confinement des personnes n'est pas suffisamment respecté, une réouverture prématurée serait dangereuse (…) nous avons tous hâte de rouvrir et de retrouver les lecteurs mais, aujourd'hui, la priorité sanitaire prime sur tout autre enjeu, y compris financier » lui répondait-il dans un communiqué du 19 mars.

« Le gouvernement n’a pas voulu opposer les petits commerces les uns aux autres »

8 mois plus tard, la donne a changé pour Laure Darcos. « Les libraires sont bien mieux préparés pour faire face au risque sanitaire » assure-t-elle citant par exemple la mise à disposition de gel hydroalcoolique à l’entrée des magasins, la possibilité de placer des files d’attente à l’extérieur des magasins sans oublier les dispositifs de » click and collect ». « Je pense que le gouvernement n’a pas souhaité faire une exception avec les librairies et opposer les petits commerces les uns aux autres » relève-t-elle.

Dans un communiqué publié mercredi, le syndicat national de l’édition assure effectivement que les librairies « peuvent être parfaitement en mesure d’accueillir les lecteurs dans la perspective d’un nouveau confinement, dans des conditions sanitaires sûres et éprouvées ».

Le Sénat au chevet des petits commerces

Le cabinet de Bruno Le Maire a laissé entendre à Laure Darcos que les librairies pourraient bénéficier de la clause de revoyure dans quinze jours. « Dans quinze jours, nous regarderons où nous en sommes pour tous les commerces, pas uniquement les libraires, et nous verrons s'il est possible d'adapter les dispositifs » a d’ailleurs confirmé Bruno Lemaire sur France Inter, ce matin.

Cet appel résonne avec le soutien aux petits commerces de la Haute assemblée. Jeudi soir, le Sénat a adopté à l’unanimité un amendement au projet de loi sur l’état d’urgence sanitaire autorisant les préfets à rouvrir « des commerces, si les conditions sanitaires sont réunies ». Un combat qui traverse les clivages. François Hollande a lui aussi appelé à ouvrir les librairies et les bibliothèques dans l’émission Livres & Vous de Public Sénat diffusée vendredi 30 octobre à 19 heures.

 

 

Dans la même thématique

Ticket-restaurant
8min

Politique

Budget : ces mesures d’aides qui passent à la trappe avec le vote de la censure

Le vote de la motion de censure n’a pas seulement fait tomber le gouvernement Barnier. Il empêche l’adoption de nombreux dispositifs, notamment toutes les mesures d’aides. Les agriculteurs et la Nouvelle Calédonie en font les frais, comme l’indexation de l’impôt sur le revenu. Il faudra attendre un nouveau budget, en début d’année, pour y remédier.

Le

Beaucaire: Jordan Bardella inaugurates Julien Sanchez s office
6min

Politique

« Il resserre les boulons » : le Parlement européen refuse de payer comme assistant parlementaire le directeur de cabinet de Jordan Bardella

Dans le contexte du procès des assistants parlementaires du FN, Jordan Bardella se voit refuser la reconduction de François Paradol, son directeur de cabinet, comme assistant parlementaire local. « Le Parlement européen est devenu plus regardant sur les activités du RN », indique Olivier Costa, spécialiste de l’Union européenne.

Le

Librairies : vers une réouverture dans 15 jours ?
3min

Politique

« Nous n’aspirons pas à figurer dans un gouvernement dont le Premier ministre serait de gauche », assure Mathieu Darnaud

Invité de la matinale de Public Sénat, Mathieu Darnaud, président du groupe Les Républicains au Sénat, a répété ce jeudi que son parti ne participerait pas à « un gouvernement dont le Premier ministre serait de gauche et porterait le programme du Nouveau Front populaire ». Le responsable pointe « l’irresponsabilité » des forces politiques qui ont voté la censure.

Le

Librairies : vers une réouverture dans 15 jours ?
3min

Politique

Revalorisation du barème de l’impôt : « On peut imaginer plusieurs scenarii », selon Claude Raynal

Après avoir été présenté en conseil des ministres ce mercredi 11 décembre, le projet de loi spéciale sera examiné à l’Assemblée nationale à partir du 16 décembre et au Sénat en milieu de semaine prochaine. Cet après-midi, les ministres démissionnaires de l’Economie et du budget ont été entendus à ce sujet par les sénateurs. « La Constitution prévoit des formules pour enjamber la fin d’année », s’est réjoui le président de la commission des Finances du Palais du Luxembourg à la sortie de l’audition.

Le