Alors que François Bayrou vient d’annoncer la composition de son gouvernement, l’exécutif peut enfin se mettre au travail, estiment les représentants du bloc central au Sénat. Pour cela, il faudra composer avec le Parti Socialiste tout en ménageant LR qui conditionne encore son soutien au gouvernement. Une tâche périlleuse.
Les Républicains : « Il n’y a pas de candidat qui écrase le match » affirme Bruno Retailleau
Par Public Sénat
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Le bal des prétendants a débuté. Après le renoncement de François Baroin à se porter candidat pour l’élection présidentielle de 2022, les journées parlementaires des Républicains, ce jeudi, ont été l’occasion pour les candidats à la candidature de dévoiler leurs ambitions. Introduisant cette journée consacrée à l'écologie et aux fractures, sur la base d'études de l'Ifop, le chef de file des députés LR Damien Abad a invité les parlementaires à jouer « collectif », pour présenter en 2022 un candidat « d'alternance à Emmanuel Macron » et d'opposition « à l'extrémisme de Marine Le Pen », malgré des « sensibilités différentes ».
« L’idée c’est qu’on vide l’abcès, qu’on puisse se parler échanger, se dire les choses », confie le chef de file des députés Républicains à Public Sénat. « Je pense que c’est une bonne chose que la parole se libère, on est tous autour de la table et on travaille, on parle d’une seule voix et quand un candidat sera choisi on sera tous derrière. Ce qui compte c’est qu’on soit unis et rassemblés à la fin. Et des journées comme celles-là font du bien car ce sont des moments où on se retrouve, où on peut échanger et partager ensemble, même parfois s’engueuler, ce n’est pas grave, ce qui compte c’est qu’à la fin on soit tous autour de la même table. » Damien Abad appelle donc ses camarades politiques à « garder leur calme » jusqu’à la désignation du candidat.
« Ce sera les militants qui décideront »
Le président du Sénat Gérard Larcher, a d'ailleurs annoncé qu'il allait préparer avec le président du parti Christian Jacob un « système de départage » des futurs candidats pour 2022, parmi lesquels sont cités les présidents de région Xavier Betrand et Valérie Pécresse ou encore Bruno Retailleau. Mais ce dispositif ne sera pas utilisé « si un candidat unique émerge » d'emblée, a modéré Christian Jacob, qui reste hostile à l'organisation de primaires comme beaucoup de dirigeants de LR, encore traumatisés par celles de 2016. « Chacun sait mon point de vue, je pense qu’il n’y a pas de candidat qui écrase le match », réagit Bruno Retailleau auprès de Public Sénat. « François Baroin va sans doute renoncer, par conséquent il faut qu’on trouve le meilleur moyen pour sélectionner un candidat. J’ai apporté moi ma méthode de sélection, Gérard Larcher a parlé de départage, je veux bien mais je préfère la chose aux mots », glisse le chef de groupe des sénateurs Républicains.
Christian Jacob, quant à lui, a ironisé sur le fait que désormais il n'y aurait « plus une petite phrase » et que personne ne chercherait « à se faire de la notoriété en tapant contre sa famille politique ». Il a insisté sur le « travail de fond » que LR doit continuer de mener. « Avant de choisir celui qui va porter nos couleurs il faut d’abord être capables de présenter aux Français des solutions comme on a su le faire aux municipales », détaille le chef des Républicains à Public Sénat. « Quand on gagne 50% des villes ce n’est pas le fait du hasard, c’est qu’il y a eu un travail de fond sur le projet et donc c’est ce que nous sommes en train de faire avec des rendez-vous aux départementales et aux régionales. Et après viendra le temps de la présidentielle. La nature de nos institutions c’est qu’un candidat s’impose naturellement si ce n’est pas le cas après les régionales nous réfléchirons à un système de départage qui sera soumis au vote des militants parce que c’est eux qui décideront ».