Les principales étapes de l'affaire qui a plongé depuis fin janvier François Fillon dans la tourmente et qui a été confiée vendredi à des juges...
Par Olivier RICHOU et Anne-Marie LADOUES
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Les principales étapes de l'affaire qui a plongé depuis fin janvier François Fillon dans la tourmente et qui a été confiée vendredi à des juges d'instruction.
- Premières révélations -
Le Canard enchaîné révèle le 25 janvier que Penelope Fillon a été rémunérée, entre 1998 et 2007, comme attachée parlementaire de son mari ou de son suppléant Marc Joulaud, sur l'enveloppe réservée à cet effet pour les parlementaires. Au total, elle aurait reçu 500.000 euros brut.
De mai 2012 à décembre 2013, elle aurait par ailleurs reçu 5.000 euros brut par mois de la Revue des deux mondes, dirigée par un ami de son mari, Marc Ladreit de Lacharrière, pour un travail dont la réalité est mise en doute.
Le parquet national financier (PNF) ouvre aussitôt une enquête préliminaire pour "détournement de fonds publics, abus de biens sociaux et recel de ces délits".
- 'Boules puantes' -
Le soir même, le candidat de la droite à la présidentielle réagit: "La séquence des boules puantes est ouverte".
Penelope Fillon (d) et son époux François Fillon, le 29 janvier 2017 à Paris
AFP
Le lendemain, il assure qu'"il n'y pas le moindre doute" sur l'emploi "légal" et "réel" de sa femme comme collaboratrice. Il annonce avoir également rémunéré ses enfants pour des missions ponctuelles et ajoute qu'il se retirera seulement s'il est mis en examen.
- Les chiffres gonflent -
Le 30 janvier, M. Fillon, son épouse et M. Ladreit de Lacharrière sont entendus par la police, qui s'est déjà rendue le 28 à l'Assemblée nationale et à la Revue des deux mondes pour y chercher des documents.
Le Canard enchaîné, le 1er février, affirme que Mme Fillon a touché au total plus de 900.000 euros brut. Soit 831.440 euros brut comme assistante parlementaire pour les périodes 1988-1990, 1998-2002, 2002-2007 et 2012-2013. Ainsi que 100.000 euros à la Revue des deux mondes pour la période mai 2012-décembre 2013. Les deux enfants rémunérés comme assistants parlementaires en 2005-2007 auraient perçu 84.000 euros brut.
- Fissures à droite -
Le 1er février, un sondage donne M. Fillon éliminé au premier tour de la présidentielle. La question d'une solution de rechange agite en privé les esprits à droite.
Le 2 février, l'émission "Envoyé spécial" (France 2) diffuse des extraits d'un entretien accordé en mai 2007 par Penelope Fillon au Daily Telegraph, dans lequel elle déclare n'avoir "jamais été l'assistante" ni s'"occuper de la communication" de son mari.
- 'Pas de plan B' -
Le 6 février devant la presse, M. Fillon répète que son épouse et ses enfants ont réellement travaillé et que "tous les faits évoqués" étaient "légaux et transparents".
Le candidat LR à la présidentielle François Fillon, le 6 février 2017, lors de sa conférence de presse à Paris
AFP
Il présente ses "excuses" aux Français pour avoir fait travailler des membres de sa famille mais souligne qu'il n'y a pas de "plan B" à sa candidature.
- Changement de stratégie -
Alors qu'au début de l'affaire, M. Fillon avait affirmé sa hâte d'être entendu par le PNF, le 9 février, ses avocats demandent à cette instance de se dessaisir.
Dès le 6, il avait remis en cause la compétence du PNF, affirmant que ce n'étaient "pas les bonnes instances" qui enquêtaient.
Face à la fronde à droite qui ne cesse pas, il répète qu'il n'y a pas de "solution alternative", appelle Nicolas Sarkozy à la rescousse et tente de relancer sa campagne.
- Pas de classement 'en l'état' -
Affaire Fillon : le point sur la procédure
AFP
Le 16 février, le PNF, qui vient de recevoir le rapport de police concernant l'enquête, annonce qu'il n'envisage pas "en l'état" de classement sans suite.
"Rien de nouveau" dans cette déclaration, selon François Fillon, qui affirme qu'il ne renoncera pas à sa candidature même en cas de mise en examen.
- Information judiciaire -
Le PNF annonce le 24 février l'ouverture d'une information judiciaire pour "détournement de fonds publics, abus de biens sociaux, complicité et recel de ces délits, trafic d’influence et manquements aux obligations de déclaration à la Haute Autorité sur la transparence de la vie publique".
Alors que François Bayrou souhaite pouvoir avoir le ministre de l’Intérieur sortant dans son équipe, Bruno Retailleau a obtenu les garanties qu’il attendait, selon l’entourage du ministre. Il est prêt à lâcher l’idée d’un grand texte immigration, qui susciterait une levée de boucliers, pour « saucissonner » les sujets via plusieurs propositions de loi. Globalement, les LR sont rassurés et devraient rester au gouvernement.
Alors que le premier ministre a demandé aux partis de se positionner par rapport à l’exécutif selon trois choix, les partis de gauche ne souhaitent pas rentrer pas dans le jeu de François Bayrou. Ils attendent des signaux qui pourraient les amener à ne pas censurer. Mais ils ne les voient toujours pas…
C’est le signe d’ouverture vers la gauche qu’on retient de la réunion, ce jeudi 19 décembre, entre les différents représentants des partis politiques (hors Rassemblement national et La France insoumise) et François Bayrou. Le nouveau Premier ministre propose de remettre en débat la réforme des retraites, pour aboutir à un nouveau compromis avec les partenaires sociaux d’ici septembre. Sans nouvel accord, c’est la réforme adoptée en 2023 qui continuerait à s’appliquer. « Lorsque François Bayrou met tous les représentants de partis et de groupes autour de la table, je pense qu’il envoie un signal d’ouverture qui va le légitimer. Il est conscient de la situation politique inédite et il tend des mains », salue la députée Renaissance Eléonore Caroit, sur le plateau de Parlement Hebdo, au lendemain de la rencontre. « Au lieu d’avoir cette posture de contestation permanente, travaillons ensemble ! » « La première des choses, c’est de suspendre l’application de cette réforme, pour permettre aux 50 000 salariés qui devaient partir en retraite et qui en ont été empêchés cette année de pouvoir le faire », rétorque le sénateur communiste Ian Brossat. Une position partagée par l’ensemble des partis de gauche, à la sortie de la rencontre à Matignon la veille. Tous attendent davantage de compromis de la part du Premier ministre, avant de s’engager à ne pas le censurer. « Pour l’instant, il n’y a absolument rien qui garantisse à François Bayrou d’échapper à une motion de censure, parce que tout ce qu’il dit va dans le sens d’une perpétuation des politiques macronistes menées depuis 7 ans », fustige le sénateur communiste. Une position que dénonce vivement la députée Renaissance : « S’il faut revenir sur cette réforme, s’il y a des choses à améliorer, je suis tout à fait prête à ce qu’on en discute. Mais je pense qu’il faut qu’on arrête de polariser le débat. Au lieu d’avoir cette posture, cette attitude de renfermement et de contestation permanente, travaillons ensemble ! » Ian Brossat dénonce un « déni de démocratie » Ce n’est pas la première fois que le débat des retraites revient sur la table ces derniers mois. À la fin du mois de novembre, La France insoumise avait profité de sa niche parlementaire à l’Assemblée pour introduire une proposition de loi visant à abroger la réforme. Après des débats houleux, le texte n’avait pas pu être voté en raison du trop grand nombre d’amendements déposés par les groupes de la droite et du centre. « Lorsqu’ils ont eu la possibilité de voter aux dernières élections, les Français ont massivement soutenu des partis politiques qui s’engageaient à abroger la réforme. Quand ce sujet a, à nouveau, été débattu à l’Assemblée, les députés macronistes ont pratiqué l’obstruction pour éviter le vote d’une loi d’abrogation », dénonce Ian Brossat. « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », ajoute-t-il, dénonçant un « déni de démocratie ». Une expression qui ne passe pas pour Eléonore Caroit. « C’est une réforme dont l’examen a pris trois semaines, vous pensez qu’elle aurait pu être abrogée dans une niche parlementaire ? C’est fantaisiste », fustige la députée. De son côté, François Bayrou a répété sur le plateau de France 2 après la rencontre à Matignon, qu’il était ouvert à une autre solution que le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans pour financer le système des retraites. Le nouveau Premier ministre a notamment rappelé qu’il avait été « un militant de la retraite à points ».
Les chefs de partis et de groupes parlementaires étaient reçus à Matignon par François Bayrou, qui promet de former un gouvernement « avant Noël ». Une rencontre dont les socialistes, écologistes et communistes ressortent sans avoir « trouvé de raison de ne pas censurer » le nouveau Premier ministre, rapporte Olivier Faure.