Les ministres Fekl et Bareigts sont arrivés en Guyane
Les ministres de l'Intérieur Matthias Fekl et de l'Outre-mer Ericka Bareigts sont arrivés mercredi en fin de journée en Guyane pour tenter de...
Par Marion BRISWALTER, Frédéric FARINE
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Les ministres de l'Intérieur Matthias Fekl et de l'Outre-mer Ericka Bareigts sont arrivés mercredi en fin de journée en Guyane pour tenter de trouver une issue à la crise paralysant le territoire français d'Amérique du sud depuis une semaine, a-t-on appris dans leur entourage.
Venus directement de Paris, les deux représentants du gouvernement sont arrivés en avion gouvernemental après 17H00 locales (22H00 à Paris), avant d'être héliportés vers Cayenne puis de rejoindre en voiture la préfecture vers 17h55 locales.
A leur arrivée mercredi en fin de journée en Guyane, les ministres de l'Intérieur Matthias Fekl et de l'Outre-mer Ericka Bareigts ont donné une conférence de presse le 29 mars 2017 à Cayenne
AFP
Mercredi matin, les commerces étaient ouverts, les stations-service n'étaient plus prises d’assaut, des crèches accueillaient les enfants et le service d'éboueurs fonctionnait, a constaté l’AFP. Au 10ème jour de grève, les établissements scolaires étaient toujours fermés.
Les ministres Fekl et Bareigts sont arrivés alors que certains Guyanais tenant les barrages doutent de la capacité du gouvernement à résoudre la situation "à la veille des élections".
Guyane, un territoire en crise
AFP
Plus tôt dans la journée, le Premier ministre Bernard Cazeneuve avait salué depuis Matignon "l'esprit de responsabilité" des Guyanais, au lendemain de marches "dans le calme et la dignité".
"Dès leur arrivée, ils engageront tous les contacts utiles", a expliqué M. Cazeneuve, assurant que le gouvernement était "à l'écoute des préoccupations" des Guyanais.
Selon le site du quotidien Les Echos, les ministres "seraient en mesure de poser sur la table des négociations un pacte de développement de la Guyane de 4 milliards sur un peu moins de 10 ans". Des informations que Matignon a aussitôt démenties.
Un barrage sur la route de l'aéroport, le 29 mars 2017 en Guyane
AFP
Les ministres ne sont partis avec "aucune enveloppe prédéterminée. On ne travaille pas comme ça. On travaille avec les acteurs à des mesures utiles pour la Guyane, pas sur des chiffres fantaisistes et inventés", selon Matignon.
Le rapport de force s'est précisé mardi, avec "la plus grosse manifestation jamais organisée" dans ce département.
- Les "500 frères" à la table des négociations -
La signature d'"un pacte d'avenir ambitieux", concrétisant les avancées, "pourrait intervenir dans les meilleurs délais", avait estimé mardi soir M. Cazeneuve, appelant "chacun" à "s'associer" aux discussions.
Des membres du groupe "les 500 frères contre la délinquance" lors d'une manifestation à Cayenne, le 28 mars 2017
AFP
Les "500 frères contre la délinquance", collectif en pointe dans le mouvement, sera à la table des négociations, a annoncé mercredi l'un de ses représentants.
A Cayenne, dans la foule rassemblée mardi sur l'avenue du Général de Gaulle, étaient visibles beaucoup de drapeaux guyanais et des banderoles reprenant le slogan "nou bon ké sa" - "ça suffit" en créole - qui a fleuri sur les nombreux barrages installés dans les villes du territoire.
"Nous voulons que l’Etat nous donne les moyens. Ca fait trop longtemps que ça dure, l’Etat doit reconnaître la population guyanaise", selon une manifestante.
Le succès des manifestations a relevé du plébiscite pour l'Union des travailleurs guyanais (UTG), dont les 37 syndicats membres avaient voté à la quasi-unanimité en faveur d'une grève générale illimitée.
Manifestation de soutien à la grève générale le 28 mars 2017 à Cayenne
AFP
Le collectif des protestataires "Pou La Gwiyann dékolé" ("pour que la Guyane décolle"), qui regroupe aussi bien des collectifs contre la délinquance et pour l'amélioration de l'offre de soins, que l'UTG ou les avocats guyanais s'en est trouvé renforcé. Il avait refusé de rencontrer la délégation interministérielle arrivée samedi, préférant attendre des discussions au niveau ministériel.
Un barrage sur la route de l'aéroport, le 29 mars 2017 en Guyane
AFP
La mission de hauts-fonctionnaires a déjà obtenu, selon le préfet Jean-François Cordet qui la pilote, de "premiers résultats", tels que "la fidélisation d’un escadron de gendarmes mobiles à Cayenne".
Dans ce vaste territoire ultramarin d'Amérique du Sud (83.000 km2), la Guyane (250.000 habitants), il y a "un vrai stress sur l'insécurité. Viennent ensuite la santé et l'éducation", a estimé Michel Yahiel, ancien "conseiller social" de François Hollande et membre de la délégation présente en Guyane.
Ericka Bareigts et la ministre de la Santé Marisol Touraine ont annoncé mercredi une aide de fonctionnement exceptionnelle de 20 millions d’euros au Centre hospitalier Andrée Rosemon de Cayenne, "pour qu’il puisse reconstituer sa trésorerie et régler ses dettes courantes sans tarder".
Le vote de la motion de censure n’a pas seulement fait tomber le gouvernement Barnier. Il empêche l’adoption de nombreux dispositifs, notamment toutes les mesures d’aides. Les agriculteurs et la Nouvelle Calédonie en font les frais, comme l’indexation de l’impôt sur le revenu. Il faudra attendre un nouveau budget, en début d’année, pour y remédier.
Dans le contexte du procès des assistants parlementaires du FN, Jordan Bardella se voit refuser la reconduction de François Paradol, son directeur de cabinet, comme assistant parlementaire local. « Le Parlement européen est devenu plus regardant sur les activités du RN », indique Olivier Costa, spécialiste de l’Union européenne.
Invité de la matinale de Public Sénat, Mathieu Darnaud, président du groupe Les Républicains au Sénat, a répété ce jeudi que son parti ne participerait pas à « un gouvernement dont le Premier ministre serait de gauche et porterait le programme du Nouveau Front populaire ». Le responsable pointe « l’irresponsabilité » des forces politiques qui ont voté la censure.
Après avoir été présenté en conseil des ministres ce mercredi 11 décembre, le projet de loi spéciale sera examiné à l’Assemblée nationale à partir du 16 décembre et au Sénat en milieu de semaine prochaine. Cet après-midi, les ministres démissionnaires de l’Economie et du budget ont été entendus à ce sujet par les sénateurs. « La Constitution prévoit des formules pour enjamber la fin d’année », s’est réjoui le président de la commission des Finances du Palais du Luxembourg à la sortie de l’audition.