Les ministres se présentant aux élections municipales qui ne seront pas élus pourront rester au gouvernement, a affirmé jeudi la porte-parole Sibeth Ndiaye.
Elle a rappelé sur Public Sénat que l'exécutif "encourage ceux qui le souhaitent à être élu local parce que c'est une très belle fonction au service de nos concitoyens, mais le fait d'avoir été battu dans une élection locale ne présage pas de votre destin ministériel", a-t-elle souligné.
"Le principe édicté, c'est que la Ve République n'est pas une république à l'anglosaxonne, comme au Royaume-Uni où les ministres de la majorité sont issus du parlement" et où "des mid terms déterminent si oui ou non le gouvernement doit rester en place". "Ce sont des choses décorrélées et la légitimité du ministre ne procède pas du fait qu'il soit élu parlementaire ou élu local", a-t-elle ajouté.
Se présenter aux municipales pour un ministre, "ce n'est pas un test !", a défendu de son côté la ministre de la Cohésion des territoires Jacqueline Gourault sur Sud Radio, en soulignant que "l'ancrage local c'est toujours très important".
Le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a réagi en faisant valoir que jusqu'à présent "la coutume était l'inverse: on partait de l'idée que certes un ministre n'était élu par personne mais qu'il bénéficie du vote de confiance et que si le suffrage universel n'en veut pas, on rentre à la maison pour montrer qu'on a entendu le message".
Mais "maintenant, dans le nouveau monde, quoi qu'il arrive on reste en place et on obéit au chef surtout, même au risque d'inhumanité et de non respect de la démocratie", a-t-il critiqué sur France 2.
En 2017, lors des législatives, scrutin à enjeu national, l'Élysée avait souhaité que les ministres candidats démissionnent de leur poste s'ils n'étaient pas élus.