Les anti-G7 revoient leurs ambitions à la baisse face au “climat sécuritaire”
L'ampleur exceptionnelle du dispositif de sécurité déployé autour du G7 de Biarritz a globalement étouffé toute velléité de contestation...
Par Benoît PETIT avec Carole SUHAS à Bayonne
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L'ampleur exceptionnelle du dispositif de sécurité déployé autour du G7 de Biarritz a globalement étouffé toute velléité de contestation violente mais a aussi dissuadé des opposants d'organiser dimanche une série d'actions pacifiques en clôture de leur "contre-sommet".
Toute la semaine, la présence des quelque 13.200 policiers et gendarmes français mobilisés, appuyés par l'armée, s'est faite sentir au Pays basque, transformé en camp retranché, et à Biarritz, complètement barricadée.
Les appels ces derniers mois de groupes contestataires, notamment de "gilets jaunes", à mener des actions en marge du sommet et la crainte des "black blocs" ont amené les autorités à monter un dispositif de sécurité "exceptionnel" pour une "vigilance maximale".
Mais au lendemain d'une grande manifestation festive et bon enfant entre les villes frontalières d'Hendaye et Irun (Espagne) - la seule déclarée aux autorités - , les plateformes d'opposition nationale (Alternatives G7) et basque (G7 EZ) entendaient conclure leur "contre-sommet" par sept "rassemblements pacifiques" simultanés près de Biarritz, pour "encercler" symboliquement le G7.
Carte des zones placées sous protection lors du sommet du G7 à Biarritz, du 23 au 26 août
AFP/Archives
Ils les ont annulées dès samedi soir, jugeant que les "conditions n'étaient pas réunies" à cause d'un "dispositif policier surdimensionné" et du "climat sécuritaire".
Ils les ont remplacées par un seul et même évènement à Anglet, limitrophe de Biarritz, auquel ils ont finalement renoncé dimanche matin... L'arrestation, dans la nuit, d'un de leurs "membres clés", Joseba Alvarez, a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase.
Ce militant espagnol, interpellé à Urrugne selon les opposants, fait l'objet d'une interdiction de territoire français et devait être remis aux autorités espagnoles, a indiqué à l'AFP le procureur de la république de Bayonne, Samuel Vuelta-Simon.
"Plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtés entre Bayonne et Hendaye ces derniers jours, dont certains de nos militants associatifs", a assuré dimanche Aurélie Trouvé, d'Alternatives G7. "Cet Etat policier a pour but d'effacer tout débat politique".
- "Libérez nos camarades!" -
Selon la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, 68 personnes ont été interpellées samedi et certaines étaient encore en garde à vue dimanche, dans le cadre du dispositif de sécurité du G7.
Des heurts avaient eu lieu samedi dans le centre de Bayonne entre police et manifestants, avec tirs de canons à eau et gaz lacrymogènes, mais sans débordements majeurs, ni blessés. La quasi-totalité des commerces y sont fermés et protégés par des plaques de bois.
La Ligue des droits de l'Homme (LDH) a dénoncé dans un communiqué "l'arrestation abusive" de trois de ses membres assistant à ce rassemblement non déclaré en tant qu'"observatrices des pratiques policières dûment identifiées" avec des chasubles.
Amnesty international s'est par ailleurs plaint que deux de ses "observateurs" ont été "arrêtés pendant deux heures" dimanche par la police à Bidart, limitrophe de Biarritz.
Vendredi à Urrugne, les premiers heurts du G7 avaient opposé des manifestants et des forces de l'ordre près du camp où résidaient une partie des participants au "contre-sommet", avec un bilan de 17 interpellations.
Pour protester contre les arrestations des derniers jours, quelque 200 manifestants ont voulu aller à pied dimanche au Centre de rétention administrative d'Hendaye, réservé aux gardes à vue de personnes interpellées pendant le G7.
Criant "Libérez nos camarades !", ils ont vite été interceptés dans les petites rues d'Hendaye par les forces de l'ordre, qui les ont redirigés vers le port d'où le cortège était parti, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Alors qu'un rassemblement était annoncé dimanche en fin d'après-midi à Bayonne, l'importante présence policière paraissait empêcher tout regroupement. Le parvis de la mairie était condamné par des camions-grilles de la gendarmerie et les ponts du centre-ville barrés par des forces de l'ordre en nombre, a constaté une journaliste de l'AFP.
Dimanche matin, des centaines de personnes ont toutefois pu se rassembler à Bayonne, dans ce que les organisateurs qualifient de "zone la plus sécurisée de l'Etat français", autour de quelques-uns des portraits d'Emmanuel Macron que des militants écologistes "décrochent", selon leurs propres termes, des mairies depuis février.
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