La droite et l'extrême droite fustigeaient vendredi les déclarations d'Emmanuel Macron sur "la lèpre qui monte en Europe", y voyant une "insulte" à ceux qui ne pensent pas comme lui ou "un épouvantail" agité "pour faire peur".
La porte-parole des Républicains Laurence Sailliet s'est dite "très choquée par les propos du président de la République parce qu'au lieu de parler comme cela, il ferait mieux de se poser la question de la cause de la montée du populisme", a-t-elle déclaré dans un entretien vidéo à L'Opinion, jugeant "irresponsable" de tenir de tels propos en pleine crise migratoire, et à l'adresse des "partenaires européens" de la France.
"Insulter des choix qui ont été faits démocratiquement, même si on n'est pas d'accord, ce n’est pas ça être européen", a-t-elle ajouté, estimant qu'Emmanuel Macron "ne tolère pas qu'on ne pense pas comme lui".
Le chef de l'Etat a dénoncé jeudi à Quimper la "lèpre qui monte" en Europe, "le nationalisme qui renaît, la frontière fermée que certains proposent" et ceux qui "trahissent même l'asile". Il s'est aussi emporté contre "les donneurs de leçons" qui lui "expliquent qu'il faut accueillir tout le monde" sans voir "les fractures de la société française".
La présidente du Rassemblement national Marine Le Pen a réagi en demandant dans un tweet "comment le président de la République française peut-il traiter des gouvernements de nations européennes de +lèpre+?! USA, Russie, Grande-Bretagne, Italie, groupe de Visegrad... Va-t-il nous fâcher avec le monde entier ?"
- "bien-pensance" -
"Après les fainéants, les illettrés, ceux qui ne sont rien: +bienvenue chez les lépreux+!", a tweeté Nicolas Dupont Aignan, le président de Debout la France, en référence à des expressions utilisées par le passé par M. Macron. "Quiconque s'oppose à la subversion migratoire se voit diagnostiquer malade par la bien-pensance...", a-t-il ajouté.
Interrogée sur LCP pour savoir si elle incarnait elle-même cette lèpre, la députée de l'Hérault Emmanuelle Ménard (apparentée au FN) a répondu en riant: "je ne crois pas".
Parler de "lèpre" revient à "agite(r) encore des espèces d'épouvantails pour faire peur à tout le monde". "C'est pas la lèpre qui monte en Europe, c'est simplement les peuples qui disent +on ne veut plus un certain nombre de choses+", a estimé la députée d'extrême droite.
Fermer les frontières est "une réponse immédiate", qui doit se doubler d'actions "en amont" avec "une politique de l'immigration" concertée notamment avec "les pays qui sont la source de cette immigration", a-t-elle ajouté. "Mais ce n'est pas en poussant des cris d'orfraie, ce n'est pas en disant +regardez la lèpre qui monte en Europe+", a-t-elle insisté.
Avant le sommet européen des 28 et 29 juin à Bruxelles, et le mini-sommet de dimanche, auquel les pays du groupe de Visegrad refusent de participer, Emmanuelle Ménard a estimé qu'"on veut leur imposer quelque chose dont ils ne veulent plus".
"Un certain nombre de pays ne veulent plus de cet accueil massif, il faut les écouter. C'est pas en disant +vous êtes des méchants donc on va vous imposer des quotas et puis vous n'avez qu'à dire oui et puis fermez votre bouche+; ça ne marchera pas", a-t-elle déclaré.