Alors que les députés PS soutiennent l’abrogation de la réforme des retraites portée par La France insoumise, qui efface également le mécanisme mis en place par l’ancienne ministre de la Santé Marisol Touraine sous François Hollande, le sénateur Bernard Jomier (Place publique), appelle les parlementaires de gauche à ne pas aller trop loin face aux enjeux démographiques.
Législatives : Julien Bayou dénonce le « poker menteur » de LFI
Par Public Sénat (avec AFP)
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Alors que l’ambiance se réchauffe étonnamment entre le PS et LFI en vue des législatives, les choses se compliquent quelque peu entre la formation de Jean-Luc Mélenchon et Europe Ecologie-Les Verts. Le chef du parti écologiste, Julien Bayou, a dénoncé mercredi le « poker menteur » de La France insoumise dans le cadre de leurs négociations pour un accord aux législatives.
« On a l’impression d’assister parfois davantage à une sorte de congrès de EELV » pointe Manuel Bompard (LFI)
Un peu plus tôt, le député européen LFI, Manuel Bompard, demandait lui de la « clarté » à EELV… « C’est vrai que nous avons un certain nombre de difficultés dans les discussions, on ne va pas le cacher, car justement, on a l’impression d’assister parfois davantage à une sorte de congrès de EELV plutôt qu’à la préparation d’une majorité pour gouverner ce pays », pointe aussi l’ancien directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon.
« Nous croyons qu’il est encore possible d’arriver à un accord », a cependant déclaré Julien Bayou, secrétaire national d’EELV, lors d’une conférence de presse ce mercredi au siège du parti. Mais force est de constater que « là, on est bloqués ». D’abord, selon lui, les Insoumis ne veulent pas entendre leur proposition d’un label de « front populaire écologique et social », et restent sur leur idée d’une « Union populaire » dans la continuité de la présidentielle. « Si c’est l’Union populaire à nouveau, ça produira le score de l’Union populaire, au mieux. Et donc malheureusement un nouvel échec », a mis en garde Julien Bayou, qui défend l’idée d’une « coalition ».
« Si LFI respecte nos convictions, il y aura accord. Si elles ne sont pas respectées, alors il n’y aura pas d’accord »
La porte-parole Eva Sas a démenti par ailleurs que les écologistes aient des divergences sur le « blocage du prix de l’essence », point évoqué par Manuel Bompard, et sur la retraite à 60 ans, comme le leur reprochent les Insoumis. Sur la seconde mesure, EELV demande simplement des précisions sur le financement, a précisé Julien Bayou.
En revanche, il a reconnu que les deux parties devaient travailler à un compromis sur l’Union européenne. Les écologistes sont d’accord pour en « changer l’orientation » mais craignent que la « désobéissance » vis-à-vis des traités mène in fine à quitter l’UE. « Les convictions ne bougeront pas sur l’Europe, le nucléaire, l’importance du climat. […] Si LFI respecte ces convictions, alors il y aura accord. Si elles ne sont pas respectées, alors il n’y aura pas d’accord. C’est aussi simple que ça », prévient le numéro 1 d’EELV (voir la première vidéo).
« Leader de l’alternative, ça ne donne aucun droit, que des devoirs »
Enfin, Julien Bayou a dit attendre plus sur les circonscriptions gagnables proposées par les Insoumis. « Pas d’hypocrisie, ça négocie principalement sur les circonscriptions, alors que ne ressortent dans la presse que les arguties sur le projet », a-t-il souri. Or, a-t-il ajouté, « le nombre de députés importe. Nous avions d’abord demandé 32 circonscriptions sur les 100 meilleures, ils nous ont dit 16 », et désormais les écolos en demandent 20 dans un document envoyé mardi à 22 heures. Trop souvent LFI « veut le quasi effacement des candidats des écologistes », a-t-il dénoncé.
Julien Bayou a d’ailleurs démenti les rumeurs selon lesquelles la 9e circonscription de Paris, pour laquelle Sandrine Rousseau a été « pré-investie », ne ferait pas partie de ces demandes. « Il faut que LFI comprenne qu’elle ne doit pas répéter les réflexes hégémoniques de 2017 », où aucun accord n’avait abouti, a tonné l’autre porte-parole d’EELV Alain Coulombel.
Pour Julien Bayou, « la responsabilité, c’est celle de Jean-Luc Mélenchon. […] Leader de l’alternative, ça ne donne aucun droit, que des devoirs. La responsabilité est grande, à la mesure de leur score. Nous sommes prêts à contribuer à cette coalition », assure-t-il (voir vidéo ci-dessous). Mais pas à n’importe quel prix.