Le ton monte entre Jean-Luc Mélenchon et la macronie

Le ton monte entre Jean-Luc Mélenchon et la macronie

« Le chaos, c’est Macron ». C’était le titre de la conférence de presse qu’a tenu la Nouvelle Union Populaire, Écologique et Sociale (NUPES) ce mercredi 15 juin. À quelques jours du second tour, Jean-Luc Mélenchon et d’autres grandes figures de l’alliance de la gauche ont pris la parole à tour de rôle en dévoilant une opposition frontale à la macronie.
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Par Tessa Jupon et Clara Barge

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Riposte des candidats de la NUPES aux législatives. Alors qu’un coude à coude les attend dimanche pour le second tour, les représentants de l’alliance menée par Jean-Luc Mélenchon restent confiants et réagissent aux attaques de la majorité présidentielle. Selon les chiffres communiqués par Le Monde, les résultats du 12 juin affichent les scores de 26,16 % pour les candidats investis NUPES, contre 25,86 % pour Ensemble !. Un écart de quelques milliers de voix. Accusations ou interpellations, les deux bords s’affrontent, mais la NUPES souhaite qu’un véritable débat démocratique puisse avoir lieu. Leaders du Parti Socialiste (PS), du Parti Communiste Français (PCF), ou encore d’Europe Ecologie Les Verts (EELV) se tenaient aux côtés de Jean-Luc Mélenchon, pour critiquer le bilan jugé « chaotique » de la majorité.

Une cohabitation encore possible

Dès le début de conférence, Jean-Luc Mélenchon donne le ton en revenant sur les déclarations du président de l’Assemblée nationale. « [Richard] Ferrand a dit qu’une cohabitation n’était pas envisageable mais [elle] aura lieu si nous sommes majoritaires à l’Assemblée nationale ». Le leader de la NUPES veut y croire, tout est encore possible.

D’un air assuré qu’on lui reconnaît bien, il détaille sa méthode pour financer son programme. Inspirée du multiplicateur keynésien, son idée est de « dépenser 250 milliards afin d’obtenir 267 milliards de recettes ». L’intonation du leader est sans ambiguïté, pour lui, le programme de la NUPES est chiffrable et finançable.

Face au « bilan chaotique » du quinquennat, de nouvelles propositions

Clémence Guetté, responsable du programme l’Avenir en commun, s’est exprimée sur la « brutalité parlementaire » que cachent les intentions politiques de leurs adversaires, « les membres du gouvernement ont fait savoir qu’ils n’hésiteraient pas à aller jusqu’au 49.3 pour faire passer cette réforme des retraites à 65 ans, dont personne ne veut ». A l’inverse, la candidate de la 2e circonscription du Val-de-Marne prévoit un « rôle vivant » pour le Parlement, « où les débats puissent avoir lieu et où les parlementaires ne sont pas juste présents pour voter en cadence ».

Vers une nouvelle réduction de l’indemnisation chômage ?

Le porte-parole du PCF et maire adjoint de Paris, Ian Brossat s’est chargé de décrire le « chaos climatique et social » dans lequel Emmanuel Macron a plongé la France ces cinq dernières années. Plus précisément, il interpelle le gouvernement d’Elisabeth Borne sur l’une des mesures annoncées dans le programme d’Emmanuel Macron pendant la présidentielle, « est-ce que ce gouvernement compte à nouveau réduire l’indemnisation chômage et mettre un peu plus de chaos ? », une question qui restera sans réponse, se désolent les candidats.

Supprimer Parcoursup

Candidate dans la 12ème circonscription de Paris, Céline Malaisé, enseignante de métier, est très ferme sur le sujet de l’éducation. « Macron et son ministre de la destruction de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer […] ont fortement marqué au fer rouge et fait couler l’école ». Martelant que la réforme du baccalauréat était un désastre scolaire et a mené à une « situation de chaos », la conseillère régionale du PCF déclare que l’une des propositions de la NUPES sera « d’abroger les réformes Blanquer du lycée et de la voie professionnelle et rétablir le diplôme national du bac ». Compte tenu des problèmes de la plateforme Parcoursup, ayant « ruiné les espoirs » de nombreux lycéens, Céline Malaisé pose une question directe au gouvernement : « Comptez-vous supprimer Parcoursup ? ».

Sauver les services d’urgence et lutter contre les déserts médicaux

« Une situation intenable dans les hôpitaux », dénonce Dieynaba Diop, porte-parole du PS et conseillère régionale d’Île-de-France. « Plus de 120 services d’urgence sont menacés de fermeture et aucune solution n’est apportée par le gouvernement ». La question de la socialiste au gouvernement est ferme, « que comptez-vous faire pour sauver ces services d’urgence et lutter contre les déserts médicaux ? ». La solution avancée par la NUPES est ambitieuse : chaque citoyen aura accès à un hôpital à moins de 30 minutes de son domicile. Dieynaba Diop appuie sur un autre sujet qui a secoué une partie de la population française pendant la pandémie : les salaires du personnel soignant. Elle interroge le gouvernement sur les moyens qu’il compte mettre en œuvre pour les revaloriser. Un élément indispensable pour la militante qui rappelle que « beaucoup d’infirmiers, d’aides-soignants, ont quitté la profession ».

Réagir face au réchauffement climatique

Candidate dans la 3ème circonscription de Paris, Léa Balage El Mariky a centré son intervention sur l’absence du gouvernement face au réchauffement climatique. Prenant comme exemple l’épisode caniculaire du mois de juin, elle explique que ces phénomènes sont dus à une « inaction climatique […] organisée ». La jeune femme investie par la NUPES rappelle la condamnation à deux reprises de la France pour inaction climatique. Elle insiste sur l’inapplication des textes, tel que le projet de loi sur la fin des hydrocarbures voté définitivement par l’Assemblée nationale en 2019. Julien Bayou prend la suite du développement pour l’affirmer, « c’est un choix délibéré de ne pas agir, nous avons une ministre, paraît-il, de la transition écologique, Amélie de Montchalin, qui passe son temps à insulter ses adversaires [mais] que propose-t-elle ? »

Réponse aux accusations d’un projet non finançable

Maxime des Gayets, conseiller régional d’Île-de-France du PS, commence son intervention en lançant une provocation au ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire. « L’argent il faut le trouver et il faut le prendre, et où prend-il l’argent ? ». Le socialiste compare son programme et affirme que des économistes ainsi que la Banque de France ont validé le projet de la NUPES, mais semblent avoir « quelques doutes sur celui de la majorité présidentielle ». Dans le droit chemin de la stratégie NUPES, Maxime des Gayets aborde le sujet polémique de la réforme des retraites et de son financement pour interpeller le gouvernement. Selon eux, travailler après 60 ans est déraisonnable. Ils dénoncent que cette « réforme des retraites [soit envisagée] pour financer les cadeaux […] notamment la baisse des impôts des plus riches ».

Les candidats se préparent à une arrivée massive à l’Assemblée, tel que l’annonce Julien Bayou : « Nous ensemble, unis dans la diversité, on est très au calme et complémentaires là où, en face, on ressent une fébrilité qui ne tient pas qu’à la canicule. Ils ont peur que nous gagnions et nous voulons leur dire et les rassurer : oui, nous allons gagner ». Pour cela, la NUPES compte sur la mobilisation des jeunes ; ils invitent les 18-24 ans, s’étant abstenus à 69 %, à « choisir le bulletin de vote qui soutient les enjeux sociaux, féministes, et soucieux des conditions planétaires ».

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