Le programme pour l’agriculture des candidats à la présidentielle

Le programme pour l’agriculture des candidats à la présidentielle

Revenu des agriculteurs, Politique agricole commune (PAC), liens entre industrie, distribution et Loi de modernisation de l'Économie (LME),...
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Revenu des agriculteurs, Politique agricole commune (PAC), liens entre industrie, distribution et Loi de modernisation de l'Économie (LME), investissements et normes sont les thèmes traités par les cinq principaux candidats dans leur vision pour l'agriculture.

- François Fillon -

Site de recherche chez la jeune société Plant advanced technologies, un essaimage de l'Institut de Polytechnique de Lorraine, le 28 mai 2015 à Laronxe (Meurthe-et-Moselle)
François Fillon veut relancer les programmes de recherche. Ici, la jeune société Plant advanced technologies, essaimage de l'Institut de Polytechnique de Lorraine, le 28 mai 2015 à Laronxe (Meurthe-et-Moselle)
AFP/Archives

Le candidat Les Républicains veut redonner des marges aux agriculteurs. Pour cela, il propose d'encadrer par la loi la négociation des contrats entre producteurs et industriels, et entre industriels et distributeurs, en réformant la LME.

L'épargne de précaution des agriculteurs serait défiscalisée, et il existerait un sursis au droit de succession tant que l'exploitation reste dans le cadre familial.

Il veut relancer les programmes de recherche notamment sur les biotechnologies et abroger par ordonnance toutes les normes ajoutées à la réglementation européenne.

Selon lui, la PAC doit réaffirmer la préférence communautaire et doit être fondée sur la gestion des risques et le soutien à l'investissement.

- Benoît Hamon -

Benoit Hamon veut sortir l'agriculture de l'Organisation mondiale du commerce (World Trade Organization, WTO en anglais)
Benoit Hamon veut sortir l'agriculture de l'Organisation mondiale du commerce (World Trade Organization, WTO en anglais)
AFP/Archives

Le candidat socialiste veut amplifier la transition agro-écologique pour s'adapter au changement climatique, protéger la biodiversité, les ressources naturelles et le bien-être animal. Ce plan de transition agricole coûtera 5 milliards d'euros.

Pour permettre aux agriculteurs de vivre décemment de leur travail, il souhaite sortir l'agriculture de l'OMC et créer une exception "agriculturelle". Dans ce cadre, la PAC doit pouvoir, selon lui, lutter contre la volatilité des prix grâce à une combinaison d'outils comprenant des aides contracycliques et une maîtrise des volumes de production au niveau européen pour éviter les surproductions.

Il s'engage à organiser dès l'automne un Grenelle de l'environnement pour développer une politique de l'agriculture et de l'alimentation qui inclut le consommateur citoyen. Il veut sanctuariser le principe de précaution.

- Marine Le Pen -

Marine Le Pen en visite au Salon de l'agriculture le 28 février 2017 à Paris
Marine Le Pen en visite au Salon de l'agriculture le 28 février 2017 à Paris
AFP

La candidate frontiste défend le modèle de l'agriculture familiale, seul moyen selon elle de garder du lien social.

Elle souhaite restaurer la souveraineté alimentaire de la France en remplaçant la Pac par une Politique agricole française. Au bout de deux ans, l’État fixera des prix minimum garantis pour qu'à terme les agriculteurs puissent vivre de leur travail sans avoir besoin de recevoir des aides une fois sortis de l'Union européenne.

La France sortira des différents traités internationaux signés par l'Europe. Des droits de douanes seront prélevés sur les produits importés de pays qui font du dumping social et environnemental par rapport à la France.

La candidate plaide pour l'électronarcose et estime que l'étourdissement des animaux avant l'abattage est un principe juridique qui fait l'objet de dérogations excessives par les communautés musulmane et juive.

- Emmanuel Macron -

Emmanuel Macron veut un prêt d'honneur à zéro pour cent pour les agriculteurs qui s'installent
Emmanuel Macron veut un prêt d'honneur à zéro pour cent pour les agriculteurs qui s'installent
AFP/Archives

Le candidat d'En marche ! veut un plan Marshall pour moderniser l'agriculture. Il compte y dédier 10% des 50 milliards d'euros d'investissements prévus pour redresser l'économie française. S'y ajoute le doublement des fonds pour développer les mesures agro-environnementales, portés à 200 millions.

Le candidat veut organiser un Grenelle de l'alimentation qui rassemble tous les acteurs de la filière tout en accompagnant le regroupement des agriculteurs dans des organisations de producteurs plus puissantes pour peser plus dans les négociations commerciales et ainsi reprendre de la valeur.

Il souhaite changer la philosophie de l'administration sur la question des normes pour qu'elle conseille plus qu'elle ne sanctionne, et prévoit des allégements de cotisations pour les agriculteurs, ainsi qu'un prêt d'honneur à 0% pour ceux qui s'installent.

La PAC doit selon lui privilégier les aides couplées, la régulation et les aides contracycliques.

- Jean-Luc Mélenchon -

Jean-Luc Mélenchon visite la ferme des Bayottes, à Pierrefitte, dans le Beauvaisis, au nord de Paris, le 27 février 2017
Jean-Luc Mélenchon visite la ferme des Bayottes, à Pierrefitte, dans le Beauvaisis, au nord de Paris, le 27 février 2017
AFP/Archives

Le candidat de la France insoumise veut privilégier une transition de l'ensemble des exploitations vers l'agriculture écologique et paysanne pour garantir une alimentation de qualité pour tous et créer 300.000 emplois.

Pour garantir une politique de prix rémunérateurs, il veut revenir à une régulation du marché et garantir des prix minimum aux producteurs grâce à un mécanisme public de fixation des prix. Les produits étrangers seraient taxés afin de ne pas créer de distorsions de concurrence.

Il souhaite créer des établissements publics fonciers ruraux élargissant les missions des actuelles Safer pour stopper l'accroissement du prix du foncier agricole.

Il veut également sortir des traités de libre-échange et exiger la refondation de la PAC dont les aides seraient dédiées à la transition écologique, à développer de nouvelles filières et rémunérer les services que rendent les agriculteurs.

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