Le marché de Noël de Strasbourg est ouvert, Castaner affiche sa “sérénité”
Un an après l'attentat sanglant qui avait endeuillé le célèbre marché de Noël de Strasbourg le 11 décembre 2018, Christophe Castaner a affiché...
Par Béatrice ROMAN-AMAT, Marie JULIEN
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Un an après l'attentat sanglant qui avait endeuillé le célèbre marché de Noël de Strasbourg le 11 décembre 2018, Christophe Castaner a affiché vendredi sa "sérénité", déambulant dans les allées le jour même de l'ouverture, tandis que les touristes commençaient à admirer décorations et illuminations.
"Le message que nous voulons passer (est) celui de la sérénité et du sentiment que nos forces seront totalement engagées aux côtés des élus pour que l'événement international qu'est le marché de Noël se passe bien", a souligné le ministre de l'Intérieur.
Même s'il n'existe "aucune inquiétude particulière pour Strasbourg", le "risque terroriste est permanent en France et reste à un niveau élevé", a encore observé Christophe Castaner.
Puis il a repris cette déambulation de plus d'une heure parmi les 300 chalets du marché, dégustant un vin chaud et se prêtant de bonne grâce au jeu des selfies, mais remerciant aussi les nombreux membres des forces de l'ordre rencontrés pour leur "présence rassurante et leur engagement". Parmi elles, des sections d'intervention antiterroristes ou les soldats de l'opération Sentinelle.
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner (3è g) s'adresse à des policiers, lors de sa visite au marché de Noël à Strasbourg, le 22 novembre 2019
AFP
Selon le ministre, ce sont "près de 760 personnes, hommes, femmes, de la police, de la gendarmerie, de la Sécurité civile, des sapeurs-pompiers, de la police municipale, de l'armée qui seront mobilisées pour garantir" la sécurité du marché de Noël jusqu'au 30 décembre.
A 19H10, l'immense sapin qui orne la place Kléber, dans le coeur historique de la ville, s'est illuminé sous les acclamations de la foule, mais dès 14H00, les rues de la "capitale de Noël" s'étaient animées avec l'ouverture de ce marché, le plus célèbre de France.
"Il est bon ?" demande une vendeuse dans son chalet à Fabienne et sa fille Solène, venues de Nice, qui dégustent dès l'ouverture des chalets leur premier verre de jus de pomme chaud dans le quartier touristique de la Petite France. "C'est vraiment très joli et en plus dans plusieurs quartiers différents, c'est très sympa", se réjouit Fabienne, ravie de l'ambiance bon enfant.
Ce marché, "c'est l'émerveillement des petits et des grands et même des personnes âgées", résume Christiane pendant que son compagnon Dany prend en photo le sapin de la place Kléber.
"L'attentat, on y pense mais cela ne nous arrête pas, il faut sortir quand même, se serrer les coudes, ne pas extérioriser la peur, sinon ils auront gagné", ajoute cette retraitée strasbourgeoise.
- Vin chaud -
Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner (G) fait un selfie au marché de Noël de Strasbourg, le 22 novembre 2019
AFP
Sous les odeurs de vin chaud affleure pourtant le souvenir du soir où Cherif Chekatt avait semé la terreur dans les ruelles du centre, à l'heure où le marché de Noël s'apprêtait à fermer.
Armé d'un pistolet et d'un couteau, il avait tué cinq hommes et blessé une dizaine de personnes avant d'être tué par une patrouille de police après deux jours de cavale.
Le 11 décembre, une journée d'hommage sera organisée en souvenir des victimes de l'attentat, moment d'émotion à mi-course du marché de Noël. Vendredi soir, le maire de Strasbourg Roland Ries leur a dédié cette 450e édition de la manifestation, où quelque 2 millions de visiteurs sont attendus.
Cette année, les mesures de sécurité ont encore été renforcées, qu'il s'agisse des effectifs des forces de l'ordre ou du filtrage des visiteurs sur les ponts qui conduisent au centre historique.
La crainte du terrorisme ne semble pourtant pas avoir découragé les visiteurs, pour la plupart convaincus que les attentats peuvent se dérouler "n'importe où".
"Les tendances sont bonnes, on a une montée en charge des réservations qui est très encourageante pour l'ensemble de la saison des marchés de Noël, mais on a toujours une inquiétude à cause de la grève SNCF du 5 décembre", explique Pierre Siegel, du Groupement des hôteliers, restaurateurs et débitants de boissons du Bas-Rhin.
"Vous voir aussi nombreux ce soir, ça montre qu'on est forts et qu'on ne lâchera rien !", a lancé vendredi soir à la foule la marraine des illuminations de cette édition, la chanteuse Chimène Badi, avant d'"allumer" une à une les rues de la ville à l'aide d'une baguette magique.
Avec un budget qui devrait atteindre 4,5 à 5 millions d'euros pour ce marché, dont près d'un million pour la sécurité, Strasbourg attend environ 250 millions d'euros de retombées économiques.
Alors que François Bayrou souhaite pouvoir avoir le ministre de l’Intérieur sortant dans son équipe, Bruno Retailleau a obtenu les garanties qu’il attendait, selon l’entourage du ministre. Il est prêt à lâcher l’idée d’un grand texte immigration, qui susciterait une levée de boucliers, pour « saucissonner » les sujets via plusieurs propositions de loi. Globalement, les LR sont rassurés et devraient rester au gouvernement.
Alors que le premier ministre a demandé aux partis de se positionner par rapport à l’exécutif selon trois choix, les partis de gauche ne souhaitent pas rentrer pas dans le jeu de François Bayrou. Ils attendent des signaux qui pourraient les amener à ne pas censurer. Mais ils ne les voient toujours pas…
C’est le signe d’ouverture vers la gauche qu’on retient de la réunion, ce jeudi 19 décembre, entre les différents représentants des partis politiques (hors Rassemblement national et La France insoumise) et François Bayrou. Le nouveau Premier ministre propose de remettre en débat la réforme des retraites, pour aboutir à un nouveau compromis avec les partenaires sociaux d’ici septembre. Sans nouvel accord, c’est la réforme adoptée en 2023 qui continuerait à s’appliquer. « Lorsque François Bayrou met tous les représentants de partis et de groupes autour de la table, je pense qu’il envoie un signal d’ouverture qui va le légitimer. Il est conscient de la situation politique inédite et il tend des mains », salue la députée Renaissance Eléonore Caroit, sur le plateau de Parlement Hebdo, au lendemain de la rencontre. « Au lieu d’avoir cette posture de contestation permanente, travaillons ensemble ! » « La première des choses, c’est de suspendre l’application de cette réforme, pour permettre aux 50 000 salariés qui devaient partir en retraite et qui en ont été empêchés cette année de pouvoir le faire », rétorque le sénateur communiste Ian Brossat. Une position partagée par l’ensemble des partis de gauche, à la sortie de la rencontre à Matignon la veille. Tous attendent davantage de compromis de la part du Premier ministre, avant de s’engager à ne pas le censurer. « Pour l’instant, il n’y a absolument rien qui garantisse à François Bayrou d’échapper à une motion de censure, parce que tout ce qu’il dit va dans le sens d’une perpétuation des politiques macronistes menées depuis 7 ans », fustige le sénateur communiste. Une position que dénonce vivement la députée Renaissance : « S’il faut revenir sur cette réforme, s’il y a des choses à améliorer, je suis tout à fait prête à ce qu’on en discute. Mais je pense qu’il faut qu’on arrête de polariser le débat. Au lieu d’avoir cette posture, cette attitude de renfermement et de contestation permanente, travaillons ensemble ! » Ian Brossat dénonce un « déni de démocratie » Ce n’est pas la première fois que le débat des retraites revient sur la table ces derniers mois. À la fin du mois de novembre, La France insoumise avait profité de sa niche parlementaire à l’Assemblée pour introduire une proposition de loi visant à abroger la réforme. Après des débats houleux, le texte n’avait pas pu être voté en raison du trop grand nombre d’amendements déposés par les groupes de la droite et du centre. « Lorsqu’ils ont eu la possibilité de voter aux dernières élections, les Français ont massivement soutenu des partis politiques qui s’engageaient à abroger la réforme. Quand ce sujet a, à nouveau, été débattu à l’Assemblée, les députés macronistes ont pratiqué l’obstruction pour éviter le vote d’une loi d’abrogation », dénonce Ian Brossat. « Si nous étions dans un pays véritablement démocratique, cette réforme serait déjà abrogée », ajoute-t-il, dénonçant un « déni de démocratie ». Une expression qui ne passe pas pour Eléonore Caroit. « C’est une réforme dont l’examen a pris trois semaines, vous pensez qu’elle aurait pu être abrogée dans une niche parlementaire ? C’est fantaisiste », fustige la députée. De son côté, François Bayrou a répété sur le plateau de France 2 après la rencontre à Matignon, qu’il était ouvert à une autre solution que le report de l’âge de départ de 62 à 64 ans pour financer le système des retraites. Le nouveau Premier ministre a notamment rappelé qu’il avait été « un militant de la retraite à points ».
Les chefs de partis et de groupes parlementaires étaient reçus à Matignon par François Bayrou, qui promet de former un gouvernement « avant Noël ». Une rencontre dont les socialistes, écologistes et communistes ressortent sans avoir « trouvé de raison de ne pas censurer » le nouveau Premier ministre, rapporte Olivier Faure.