Le “loup” Le Pen et les “lièvres” de la présidentielle

Le “loup” Le Pen et les “lièvres” de la présidentielle

Placée en tête des intentions de vote au premier tour de la présidentielle, Marine Le Pen "déroule" sa campagne "sans presque...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Placée en tête des intentions de vote au premier tour de la présidentielle, Marine Le Pen "déroule" sa campagne "sans presque personne pour la contrer", relèvent mardi plusieurs commentateurs de presse.

"Évidemment, si elle a de grandes oreilles, c’est pour mieux entendre. Si elle a de grands yeux, c’est pour mieux voir. Et si elle a de grandes dents… À force de ripoliner son projet, sa pensée, son discours, Marine Le Pen fait de plus en plus songer au loup travesti de la fable", s'émeut Michel Guilloux dans l'éditorial de L'Humanité.

A l'instar du quotidien communiste, plusieurs journaux de mardi reviennent sur la campagne relativement tranquille menée par la candidate du Front national, qui a peaufiné lundi sa stature présidentielle en rencontrant pour la première fois un chef d'Etat étranger, le Libanais Michel Aoun.

Et pourtant, "pendant la campagne, les affaires continuent", rappelle Dominique Albertini dans Libération. Alors que la présidente du FN était à Beyrouth, une nouvelle perquisition a eu lieu au siège du parti à Nanterre dans le cadre de l'affaire des soupçons d'emplois fictifs d'assistants au Parlement européen.

"D'une certaine manière, ces affaires banalisent le FN dans l'espace politique ; même si cette forme de banalisation n'est certainement pas celle qu'il souhaitait...", commente Patrice Chabanet dans Le Journal de la Haute-Marne, remarquant au passage que "jusqu'à présent ce type d'événements pénalise surtout les autres candidats".

- Gimmick -

Si l'on en croit les intentions de vote, Marine Le Pen profite en effet des difficultés de ses adversaires, au premier rang desquels François Fillon, pour s'arrimer solidement en tête des sondages à deux mois du premier tour.

Les électeurs "ne croient plus aux joutes des partis traditionnels et se disent que l’avenir de leur pays est ailleurs. Pour certains, cet ailleurs s’appelle Le Pen", analyse l'universitaire Christian Lequesne dans Ouest France.

Marine Le Pen "déroule sa campagne, sans presque personne pour la contrer", note Cécile Cornudet dans sa chronique politique des Echos. "Tout juste brandit-on comme un gimmick le +risque Le Pen+ lorsqu’il s’agit de réveiller son camp."

"Dans cette course présidentielle indécise, les concurrents de Marine Le Pen jouent actuellement le rôle de +lièvres+ s’épuisant à discréditer leurs rivaux directs sans se soucier de l’aisance du train de leur principale adversaire", explique Dominique Garraud dans La Charente libre.

Résultat : "le contexte n’a rarement été aussi favorable, et là où jamais Le Pen père n’en a rêvé, la fille commence à y croire", estime Alain Dusart de L'Est républicain.

Dans la même thématique

France Politics
11min

Politique

Budget, assurance chômage, Nouvelle-Calédonie… Les dossiers chauds qui attendent Michel Barnier

Après deux mois de flottement, de nombreux dossiers se sont accumulés sur le bureau du Premier ministre. Tout juste nommé, Michel Barnier va devoir relancer plusieurs réformes, mises à l’arrêt avec la dissolution. Néanmoins, la constitution d’un budget reste le premier saut d’obstacles pour le nouveau chef de gouvernement et sa future équipe ministérielle.

Le

NATO Summit
6min

Politique

« Depuis les élections législatives, l’autorité d’Emmanuel Macron s’est affaiblie en Europe et sur la scène internationale »

Ce vendredi, Emmanuel Macron rencontre Olaf Scholz sur les bords du lac Léman, à Évian-les-Bains. Le chef de l’Etat et le chef du gouvernement allemand participent à la nouvelle édition des rencontres franco-allemandes, un rendez-vous devenu incontournable dans les relations entre les deux pays. Alors que les deux hommes sont affaiblis sur la scène intérieure à la suite de revers électoraux, la professeure d'histoire et de civilisation allemande à Sorbonne Université, Hélène Miard-Delacroix, dresse un état des lieux des relations entre Paris et Berlin.

Le

France Politics
5min

Politique

« Ce n’est pas un amateur de punchlines », Michel Barnier raconté par ses soutiens au Sénat

Le nouveau Premier ministre au CV long comme le bras a été le troisième homme de la dernière primaire interne à LR. A cette époque, peu de sénateurs croyaient en ses chances de victoire. Ses soutiens de l’époque expliquent pourquoi ils avaient fait de lui leur favori. Ils décrivent un homme taillé pour exercer le pouvoir, beaucoup moins pour le conquérir.

Le