Le gouvernement fait sa rentrée et veut éviter les “couacs”

Le gouvernement fait sa rentrée et veut éviter les “couacs”

Édouard Philippe a appelé mercredi le gouvernement à travailler "en équipe" et "sans couacs" en ce début d'année pour mettre en œuvre les...
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Par Jérôme RIVET, Jérémy MAROT

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Édouard Philippe a appelé mercredi le gouvernement à travailler "en équipe" et "sans couacs" en ce début d'année pour mettre en œuvre les réformes en cours et les délicates décisions attendues sur Notre-Dame-des-Landes et la limitation de vitesse.

Le Premier ministre et les ministres sont arrivés ensemble à pied à l’Élysée depuis le ministère de l'Intérieur où ils avaient pris le petit déjeuner, une tradition de début d'année.

Emmanuel Macron les a ensuite réunis pour le traditionnel Conseil des ministres, suivi d'un séminaire et d'un déjeuner.

Ce séminaire, le quatrième depuis le début du quinquennat, visait à fixer "le rythme de travail sur les trois mois qui viennent", a expliqué Edouard Philippe sur France 2.

Il a une nouvelle fois filé la métaphore de l'orchestre pour décrire l'action de son gouvernement.

"Dans un bon orchestre, il faut de bons solistes qui connaissent bien leur partition", a-t-il souligné sur le plateau des 4 Vérités. "Ça, je n'ai aucun doute là-dessus. Mais un très bon orchestre, c'est souvent un orchestre dont les solistes savent ce que les autres vont faire. Et comprennent ce que les autres vont faire. Comme cela, on joue ensemble", a-t-il précisé.

Ainsi, le gouvernement pourra "avoir un travail d'équipe, sans couacs, cohérent, compréhensible et efficace", a-t-il espéré. Référence aux quelques dissonances qui ont émaillé le deuxième semestre 2017: annonce hasardeuse de baisse des aides personnalisées au logement, tensions entre le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot et celui de l'Agriculture Stéphane Travert ou encore, plus récemment, publication d'une circulaire polémique du ministère de l'Intérieur sur le recensement des migrants dans les centres d'hébergement d'urgence.

Le Premier ministre français Edouard Philippe et ses ministres arrivent à l'Elysée, le 3 janvier 2018
Le Premier ministre français Edouard Philippe et ses ministres arrivent à l'Elysée, le 3 janvier 2018
POOL/AFP

Les "priorités" du début de l'année "sont exactement les mêmes que celles qui ont animé le gouvernement depuis sa nomination, à savoir la transformation du pays, le respect des engagements pris par le président de la République pendant la campagne", a insisté le Premier ministre.

Dans ses vœux aux Français, Emmanuel Macron avait affirmé que les réformes allaient se poursuivre "avec la même force et le même rythme", mais en privilégiant "la cohésion sociale".

- 'décision difficile' -

Au-delà des réformes de fond, dont le projet de loi asile-immigration qui promet des débats houleux, l'exécutif va devoir trancher dans les prochaines semaines sur plusieurs dossiers chauds, dont celui de la construction ou non d'un aéroport à Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes.

"La décision, nous la prendrons d'ici la fin du mois de janvier", a rappelé Édouard Philippe. D'ici là, "je veux pouvoir discuter avec l'ensemble des élus concernés, les élus municipaux, les élus régionaux et les parlementaires".

Seront ainsi reçus vendredi les élus de Loire-Atlantique, lundi ceux d'Ille-et-Vilaine et du Morbihan, puis mardi du Maine-et-Loire, de Mayenne et de Vendée, avant, le lendemain, les représentants du syndicat mixte aéroportuaire, dont Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat et farouche partisan du nouvel aéroport.

"Je sais que cette décision est une décision difficile à prendre, je sais qu'elle sera regardée (..), peut-être impopulaire (...) mais à un moment, il faut en sortir, il y a un moment, il faut prendre des décisions et les assumer", a justifié Édouard Philippe.

Le gouvernement avance également en terrain miné sur l'abaissement à 80 km/h de la limitation de vitesse sur les routes secondaires à double sens, au lieu de 90 km/h. A l'occasion d'un déplacement mi-décembre, le Premier ministre s'est déjà dit favorable à cette mesure "à titre personnel".

Elle pourrait être annoncée au cours d'un conseil interministériel de sécurité routière (CISR), programmé le 9 janvier selon Matignon.

A l'issue du déjeuner gouvernemental, Emmanuel Macron entamera le marathon des vœux aux corps constitués, en s'adressant d'abord au Conseil constitutionnel puis à la presse, conviés à l’Élysée.

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