Le député El Guerrab quitte La République en marche, son mandat sous pression

Le député El Guerrab quitte La République en marche, son mandat sous pression

Le député M'jid El Guerrab, mis en examen pour "violences volontaires avec arme", a démissionné mardi du parti La République en...
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Par Jérémy MAROT

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Le député M'jid El Guerrab, mis en examen pour "violences volontaires avec arme", a démissionné mardi du parti La République en marche sans pour autant abandonner son mandat, malgré les appels pressants de son camp.

Déjà "en congé" du parti et de son groupe parlementaire depuis vendredi, le député de la 9e circonscription des Français de l'étranger (Maghreb, Afrique de l'Ouest) a décidé mardi "de soumettre (s)a démission du mouvement La République en marche aux membres du conseil d'administration", "pour ne pas entraver le travail de la majorité parlementaire et afin d'assurer (s)a défense de la manière la plus sereine possible".

"Eu égard à l’extrême gravité des faits et indépendamment de la procédure judiciaire en cours, La République en marche a accepté cette démission et mis ainsi un terme à la procédure de sanction engagée qui aurait conduit à son exclusion du mouvement", a ajouté le parti présidentiel, après avoir reçu l'élu âgé de 34 ans mardi midi, au QG dans le XVe arrondissement de Paris.

Dans la tourmente depuis qu'il est accusé d'avoir violemment agressé mercredi dernier à coups de casque Boris Faure, premier secrétaire de la fédération PS des Français de l'étranger, M. El Guerrab a "réitéré encore une fois (s)es plus sincères regrets concernant la tournure prise par les événements".

Dans le même temps, le député reçoit depuis plusieurs jours des messages plus ou moins explicites l'appelant à abandonner son mandat, venant de son propre camp. Pour l'heure, et alors que son cas devrait être évoqué formellement mercredi après-midi lors de la réunion de rentrée du groupe REM, il devrait siéger parmi les non-inscrits dans l'hémicycle.

"Cette affaire nous fait hyper mal. On m'en a parlé plusieurs fois samedi sur le marché", témoignait ainsi lundi un député REM en souhaitant que M. El Guerrab quitte son poste, ce que personne ne peut l'obliger à faire.

La REM, qui met en avant ses "valeurs de progrès", d'"exemplarité", de "respect d'autrui", a aussi précisé mardi qu'il "appartient dorénavant à M’jid El Guerrab de prendre toutes ses responsabilités et de justifier devant ses électeurs de la poursuite de son mandat".

Dimanche, Édouard Philippe avait appelé le député à "tirer les conséquences de son acte", tout en se défendant de faire "pression sur des députés pour qu'ils démissionnent".

- "Calomnie" -

De son côté, le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a assuré mardi qu'il "démissionnerai(t)" de son mandat de député s'il était à la place de l'élu. La veille, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb avait, lui, déclaré qu'il "serait mieux pour lui" qu'il démissionne.

Mis en examen samedi par un juge d'instruction pour "violences volontaires avec arme" ayant entraîné une incapacité totale de travail (ITT) supérieure à 8 jours, M. El Guerrab avait nié être à l'origine de l'altercation et accusé son rival de l'avoir agressé et insulté. Les avocats de Boris Faure ont indiqué qu'ils allaient porter plainte pour faire cesser une "campagne de calomnie" menée, selon eux, par le député REM.

Les deux hommes nourrissent un contentieux depuis plusieurs mois.

Selon une source proche du dossier, Boris Faure avait déposé plainte le 31 mai pour des propos supposément diffamatoires tenus sur Twitter par M'jid El Guerrab, lors de la campagne des législatives. Selon M. Faure, M. El Guerrab l'accusait de racisme "de manière publique", d'après ses déclarations aux enquêteurs.

Dans des SMS adressés les 29 et 30 mai par Boris Faure à M'jid El Guerrab, mais restés sans réponse, le socialiste menaçait de "porter plainte pour diffamation" s'il ne retirait pas le "tweet incriminé", une démarche qu'il présentait comme un "appel à enterrer la hache de guerre", suivant les termes de ces messages consultés par l'AFP.

Quelques jours auparavant, Boris Faure avait publié un billet sur Mediapart sous le titre "M'jid El Guerrab, portrait d'un opportuniste ordinaire". Boris Faure y critiquait le ralliement de l'ancien socialiste à La République en marche alors que selon lui, six mois plus tôt, M. El Guerrab était "engagé" dans la primaire pour l'investiture PS aux législatives.

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