Au micro de Public Sénat, Gille Babinet, ancien président du Conseil national du numérique (CNNum), est revenu sur la crise qui traverse cet organe consultatif. Mardi, la quasi-totalité des 30 membres du CNNum a démissionné. En cause : l’éviction de Rokhaya Diallo. La militante féministe et antiraciste était en proie aux critiques d’une partie de la classe politique vis-à-vis de ses positions sur le port du voile ou sur l’emploi de la formule « racisme d’État. » Gilles Babinet explique que cette crise doit être observée à l’aune de son histoire, selon lui « ce n’est pas la première fois » qu’une crise survient. « Il y a eu, pratiquement sous chaque mandat, des heurts, des démissions » explique-t-il. Il estime que c’est le propre du monde du numérique « qui est souvent en rupture avec les traditions et les usages. »
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Le CNNum « est sur une ligne de crête très étroite » explique Gilles Babinet
Malgré ces démissions en cascade, Gilles Babinet croit que la société civile a toute sa place au sein du CNNum. Proche du secrétaire d’État au numérique, il explique que l’enjeu a surtout été de savoir si on avait « les conditions du débat » pour que « ce soit un débat qui soit constructif, qui ne soit pas systématiquement pollué » par les polémiques. Concernant la question de l’indépendance du CNNum, Gilles Babinet précise que cet organe est sur « une ligne de crête très étroite » puisqu’il doit « conseiller le gouvernement » tout en préservant « une certaine liberté. » Cette indépendance a été remise en cause par l’éviction de Rokhaya Diallo. À préciser, que cette dernière avait été nommée par la présidente du CNNum. Publiée dans Libération ce mercredi, une tribune intitulée « L'indépendance du Conseil national du numérique n'est pas négociable » souligne les craintes des acteurs concernés.
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Le Conseil national du numérique « peut survivre » et « va survivre », affirme Gilles Babinet. Et de rappeler combien cette structure est importante. Le CNNum aborde « des enjeux qui sont majeurs, qui déterminent le monde qui vient. On a besoin d’éclairage, on a besoin de gens qui réfléchissent d’un point de vue du numérique » insiste-t-il.
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Rôle et compétences du Conseil national du numérique