Le bac sert-il encore à quelque chose ?
Les invités de l’émission « On va plus loin » débattent de l’utilité du bac, alors que les épreuves 2018 ont démarré lundi.

Le bac sert-il encore à quelque chose ?

Les invités de l’émission « On va plus loin » débattent de l’utilité du bac, alors que les épreuves 2018 ont démarré lundi.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Avec le démarrage des épreuves du bac, cette année lundi 18 juin, se pose à chaque fois la question de l’intérêt véritable de cet examen. Utile ? Pas utile ?

 « C’est une clé qui permet de poursuivre des études, pour la plupart des jeunes » estime le sociologue Michel Fize. « Mais il est évident que si vous en restez au niveau du bac, pour une insertion professionnelle, vous n’allez pas très loin. C’est l’illusion qu’avec le bac vous êtes richement doté en diplôme, ce qui n’est pas le cas ». Il ajoute : « C’est la question du diplôme qui devrait être interrogé aujourd’hui (…) Moi, je suis pour la suppression du bac et l’instauration d’une évaluation positive, à partir d’un contrôle continu, intégral. »

 Pour Maxime Legrand, président du think tank « Révolution Éducative », le bac est une étape : « Dans un pays où les premiers de cordée ont la cote, ça correspond à une étape dans l’alpinisme de l’enseignement supérieur français. Donc c’est bien aussi que les jeunes dans ce pays aient des moments de satisfaction. Ils auront au moins une journée, pour ceux qui sont admis. Mais après ça ouvre vers d’autres portes, même si le sujet de l’orientation n’est pas pris en compte (…) au moment du bac. Il pourrait y avoir (…) une note spécifique, qui correspondrait (…) [à] la préparation de l’orientation. »

Le bac : « un bon socle »

« Ne pas avoir le bac (…) c’est souvent difficile » rappelle Louise Tourret, journaliste et productrice de l’émission « Rue des écoles » sur France Culture. « On est une société (…) qui donne beaucoup d’importance aux diplômes. Donc ce premier diplôme qui, lui, ne donne pas accès à grand-chose, ne pas l’avoir, ne pas le passer, c’est peut-être se confronter à de grandes difficultés. D’autant qu’on sait qu’on va devoir souvent changer de travail, dans son parcours professionnel. Le bac, c’est quand même un bon socle. »

 Sophie de Tarlé, rédactrice en chef du Figaro étudiant, se dit moins optimiste que les autres invités sur le plateau : « Ce qui est terrible, c’est qu’(…) aucune note du bac ne compte pour l’admission dans le supérieur (…) C’est uniquement, pour l’instant le dossier scolaire (…) Et puis le pourcentage au bac est très élevé, le taux de mention « très bien » a explosé. »

 

Un nouveau bac est en préparation, avec « la réforme Blanquer », qui sera mis en place en 2021 : introduction d’un contrôle continu qui comptera pour 40% de la note finale, création d’un grand oral de 20 minutes et fin des séries L, ES et S remplacées par des spécialités, sont les principales nouvelles mesures.

Maxime Legrand, ne montre pas un grand enthousiasme devant cette énième réforme : « On ne s’est pas posé la question, par rapport à la réforme actuelle, de quelles étaient les compétences attendues, pas simplement par les entreprises à court terme. Mais de quoi avaient besoin nos jeunes pour vivre dans le monde de demain, pour pouvoir se développer dans le monde de demain (…) Ils vont changer entre 10 et 14 fois de métiers avant l’âge de 38 ans (…) il faut les préparer aux mouvements du monde (…) Le bac d’aujourd’hui est utile ne serait-ce que parce qu’il y a une épreuve de philosophie. »


 

Vous pouvez voir et revoir le débat sur le bac, en intégralité :

Le bac sert-il encore à quelque chose ?
23:02

 

Partager cet article

Dans la même thématique

CONSEIL MUNICIPAL DE TOULOUSE
2min

Société

Municipales 2026 : la parité obligatoire bouscule les petites communes

À l’occasion des élections municipales des 15 et 22 mars 2026, près de 25 000 communes de moins de 1 000 habitants vont appliquer pour la première fois une règle qui pourrait changer durablement le visage de la démocratie locale, l’obligation de présenter des listes paritaires. Une réforme qui promet davantage de femmes dans les conseils municipaux, mais qui suscite aussi de vifs débats dans les villages.

Le

Paris – Marche Feministe contre les Violences de Genre, Sociales et d’Etat
5min

Société

Violences intrafamiliales : « Il existe un continuum entre sexisme et féminicides. Il faut désormais s’attaquer au comportement des hommes »

En France, plus de trois femmes sont victimes de féminicide ou tentative de féminicide conjugal chaque jour. Le 24 novembre, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, deux magistrats ont remis à Gérald Darmanin un rapport afin d’apporter une réponse judiciaire mieux adaptée. Ils proposent dix mesures, dont la mise en place d’un nouveau type de magistrat : le juge des violences intrafamiliales.

Le