Alors que François Bayrou vient d’annoncer la composition de son gouvernement, l’exécutif peut enfin se mettre au travail, estiment les représentants du bloc central au Sénat. Pour cela, il faudra composer avec le Parti Socialiste tout en ménageant LR qui conditionne encore son soutien au gouvernement. Une tâche périlleuse.
Larrivé dénonce «une vraie affaire Macron-Benalla» et «un vrai dysfonctionnement de l’État»
Par Yann Quercia
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Co rapporteur de la commission d'enquête de l'Assemblée dans le cadre de l’affaire Benalla, le député Guillaume Larrivé s’est montré très critique quant à l’attitude du Président et du gouvernement qu’il a qualifié de « fébrile » : « Je ne comprends pas pourquoi l’Élysée relance l’affaire quasiment chaque jour (...) Les députés macronistes, aux ordres de l'Élysée, ont verrouillé la commission d'enquête à l'Assemblée. L’affaire s’est naturellement reportée au Sénat et maintenant on a la conviction que l’Élysée tape sur le Sénat. Je trouve extravagant que le Président de la République ait appelé le Président du Sénat pour se plaindre de la commission d’enquête. Je trouve extravagant que Nicole Belloubet se soit quasiment faite l’avocat de M.Benalla. Je trouve hallucinant que Christophe Castaner, qui est censé être le secrétaire d’État en charge des relations avec le Parlement, laisse entendre que le Sénat menacerait la République. La fébrilité d’Emmanuel Macron et de son gouvernement dans cette affaire pose beaucoup de questions. »
Le député LR espère que l’audition d’Alexandre Benalla au Sénat pourra apporter des réponses concernant le fonctionnement de l’Élysée : « Je constate beaucoup de fébrilité et d énervement à l’Élysée .Je pense que cette affaire Benalla est une affaire Macron-Benalla qui trahit un vrai dysfonctionnement de l’État. Cette affaire nous a appris que l’Élysée se sentait au-dessus de tout. Ce M. Benalla est un symptôme et son comportement est le symptôme d’un comportement général plus inquiétant (…) On n’a toujours pas compris pourquoi l’Élysée a tout fait pendant des semaines pour que la justice ne soit pas saisie. Tout cela a traduit une méfiance d’Emmanuel Macron à l’égard de l’État. »