C’est le grand soir pour la majorité présidentielle. Après deux ans de tractations, ce lundi à la maison de la Mutualité à Paris, là où Emmanuel Macron avait lancé En Marche en 2016, la majorité pose les bases de « la maison commune » dénommée « Ensemble citoyens ! ». Elle est destinée à abriter les partis qui gravitent autour d’Emmanuel Macron : La République en marche, le MoDem de François Bayrou, le centre-droit d’Agir, le nouveau parti d’Edouard Philippe Horizons, l’aile gauche étant incarnée par Territoires de progrès du ministre des Comptes Publics Olivier Dussopt, et par En Commun ! de la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili.
Sur le plateau, l’émission Audition publique (sur Public Sénat, LCP-Assemblée nationale et Le Figaro Live), Patrick Mignola a justifié le choix « d’une association politique » plutôt qu’un grand parti. « Quand vous fondez un parti politique, vous le faites sur des courants de pensées. Vous ne pouvez pas considérer que des personnes qui viennent d’horizon aussi large vont être toutes d’accord », a-t-il d’abord indiqué tout en se disant favorable « demain », « à un grand parti démocrate à la française pour que les forces, qui sont au centre de la vie politique […] qui ont la démocratie en commun, puissent se retrouver ».
« Bayrou et Philippe, ce n’est pas la même chose »
Si l’enjeu premier de cette maison commune est de faire bloc autour du chef de l’Etat en vue de sa campagne de réélection, ses membres se sont « laissés la possibilité de faire une coopération renforcée », mais pas avec « Horizons », le nouveau parti d’Édouard Philippe. « Je pense que ça ne marcherait pas si vous expliquez aux gens que Bayrou et Philippe, c’est la même chose […] La droite et le centre, ce n’est pas la même chose », a-t-il insisté.
« On ne va pas présenter des candidats les uns contre les autres »
Le point de friction majeur qui guette tous ces colocataires de cette « maison commune » sera les désignations de candidats pour les législatives, puisqu’il ne devrait pas y avoir de commission d’investiture. « C’est à ça que sert la maison commune, puisqu’on ne va pas présenter des candidats les uns contre les autres », a annoncé le patron des députés Modem.
Mais qui aura le dernier mot dans ces désignations ? Après de multiples relances, Patrick Mignola finit par lâcher. « (Ensemble citoyens) sera une chambre d’appel, une chambre de conciliation […] A la fin, vous aurez les leaders de ces différentes familles politiques qui convenant qu’on ne doit pas présenter des candidats les uns contre les autres, le feront ».
En ce qui concerne la date de l’annonce de candidature d’Emmanuel Macron à sa réélection, Patrick Mignola estime que le chef de l’Etat va devoir attendre la date du début de la présidence française de l’Union européenne le 1er janvier prochain. « On a des enjeux sur l’économie, les migrations, le climat qui font que les premiers jours de cette présidence française vont donner l’impulsion pour le semestre qui va suivre. Pour être complètement entendu, il ne pourra pas être totalement entré en campagne ».